Je vais bien

A

Tu voulais encore dormir. Dormir et ne plus jamais te réveiller.
Le réveil avait sonné.
Tu seras encore présente en cours une journée de plus.
Tu te sentais encore plus mal que la journée précédente, et tu savais que le lendemain serait pire.

Imaginer ta journée était quelque chose que tu faisais depuis ta plus tendre enfance.
Tu le faisais toujours. Mais désormais, c'était un cauchemar éveillé. Et ce cauchemar, n'étais qu'un avant goût de ta journée. Ta vraie journée.

Le regard des personnes en arrivant te faisait déjà mal. Comme un poignard qu'on enfoncerait dans ton dos. Tous les jours, de plus en plus de monde te dévisageaient.
Un regard ? Mais qu'est ce qu'un regard ? Rien. Mais tu es tellement mal dans ta peau, qu'un simple regard pour toi c'est la même chose qu'être battu.

Tu te dis que tu as beaucoup de chance tout de même. Tu ne te fais pas frapper, ce n'est que du verbal, de l'exclusion.
Tu te met à la place des personnes harcelées physiquement. Toi tu n'es qu'une personne mis à part. Que personne n'aime. Une personne qu'on ne veut pas approcher car elle est bizzard. Ils ont raison d'ailleurs. Tu les crois sur parole. Si tout le monde les suit et que tout le monde veut être amis avec, c'est qu'eux, ils sont normaux. Pas toi. Oui, c'est vraiment toi la "fille pas normale", comme ils te le répètent si souvent.