De l'autre côté du miroir

Bien être

L'eau coulait à présent sur la peau de Caroline, sous le jet tiède du pommeau de la douche. Elle ruisselait entre ses seins,  là où il y a à peine une heure,  Fabien laissait courir ses mains.  Un sentiment de bien être envahissait la jeune femme.  Elle ne se sentait même pas coupable de ne pas avoir su résister à l'appel de la chair.  Son amant avait été si doux, si prévenant que toute la responsabilité était sur les épaules de Caroline. Qui ne regrettait nullement. Bien sûr, tout au fond de sa consience, une petite voix lui disait que se laisser aller de cette façon ne ressemblait pas à l'image que l'on se faisait d'une femme raisonnable. Mais le corps de Caroline réclamait ce dû,  ce plaisir que toute femme espérait. Et les derniers mots de Fabien lui trottait dans la tête. ... " sers toi de cette expérience pour être en plénitude dans ton couple ". Elle allait y réfléchir, elle voulait même raviver la flamme de la libido de Pascal, si ce dernier la laissait faire,  ce qui n'était pas encore acquis.
Caroline sortit de la salle de bain, enfila prestement un soutien gorge noir à dentelles, un string de la même couleur et nature, un tee shirt des Spurs et sa petite jupe à fleurs. Il était presque midi, elle avait envie de raconter son expérience à Tatiana. ...mais elle pensa soudain au moment intime que son amie avait eu avec Fabien,  et qu'elle ne verrait sans doute pas d'un bon oeil cette incartade de son amant. ...même si Tatiana était la fille la plus délurée et la moins jalouse que Caroline connaissait.
Elle garait sa Swift devant le magasin de son amie quand elle vit cette dernière derrière la vitre. Elle discutait avec un homme, séparé par le comptoir. Tatiana ne l'avait pas vu, et continuait sa conversation. Caroline sortit desa voiture, mais au moment où elle allait appuyer sur la poignée de la porte du magasin, elle vit Tatiana entraîner l'homme vers les cabines d'essayage et tous les deux disparaître derrière un rideau. Caroline était un peu contrariée, certes elle avait tout son temps, mais rester en plein soleil attendre que son amie fasse sa petite affaire ne lui plaisait que moyennement. Car c'est bien ce que Tatiana s'apprêtait à faire. Caroline avait vu dans les yeux de son amie l'éclat du désir. ...le même éclat qu'elle avait eu ce matin quand Fabien s'était approché d'elle.
Ne voulant pas poireauter sur le trottoir, Caroline entra discrètement. Elle ne comprenait pas comment Tatiana ne faisait pas plus attention  !! Ça aurait pu être n'importe qui, et même son mari, qui aurait pu pousser cette porte. Caroline avait été si discrète que les deux amants n'avaient rien entendu. Elle s'avança vers le comptoir, bien décidée à feuilleter un magazine en attendant sa copine.  Tatiana aurait encore quelque chose à raconter à Marc son mari !
Caroline n'arrivait pas à rester concentrée sur les pages du magazine. C'est vrai que la recette de la fougasse provençale n'était pas une de ses préoccupations. Son regard déviait souvent vers le fond du magasin où les cris étouffés du couple lui arrivaient à ses oreilles. Elle fit quelques pas ,abandonnant sa lecture , et laissa sa curiosité prendre le dessus. Le rideau de la cabine n'était pas totalement fermé, laissant quinze centimètres d'ouverture. Caroline vit le client debout, la tête renversée. ..et vit surtout Tatiana, à genoux devant l'homme, le sexe de ce dernier dans sa bouche. Elle voyait les lèvres ouvertes de son amie aller et venir sur la bite bien dressée. Le gland était rouge, turgescent. Tatiana n'allait pas jusqu'à la garde tant la taille était impressionnante. L'homme avait les mains derrière la tête de sa maîtresse, et imprimait un rythme tantôt soutenu, tantôt calme au gré de son plaisir. La jeune femme avait l'air d'apprécier ce moment, ses yeux fermés et ses mains sur les cuisses de l'homme.  Caroline était subjuguée par l accouplement bestial que le couple lui dévoilait. Elle sentit dans son bas ventre quelques fourmillements. Son désir était revenu à grand pas, et elle sentait son excitation envahir son sexe. Si elle n'avait pas été dans le magasin,  elle aurait glissé ses doigts dans sa fente humide et se serait donné un orgasme. Fabien avait ouvert les vannes ce matin, et Caroline depuis redecouvrait son corps. Mais le fait d'être dans un lieu public, le fait d'être comme une voyeuse , eût raison de son voeu le plus intime. ....
Mais déjà, l'homme accélérait la cadence, ne laissant pas Tatiana reprendre son souffle. Mais la jeune femme avait une tout autre idée de la façon dont cette petite expérience allait se terminer. D'un geste sec et autoritaire, elle sortit le membre de sa bouche et d'une main experte, se mit à le masturber. Trois à quatre allers retours suffirent. Dans un râle étouffé, l'homme deversa son foutre sur les mains manucurees de Tatiana. Cette dernière ralentit le mouvement, et branla encore cette queue qui déjà perdait de sa vigueur, vidant les bourses de son client jusqu'à la dernière goutte. C'est ce que Tatiana savait faire de mieux au propre comme au figuré, vider les bourses, pensa Caroline en souriant de sa pensée.  Déjà,  elle avait reculé dans le magasin,  et quand Tatiana sortit la première de la cabine elle découvrit son amie, rouge comme une tomate.
- tiens salut Caro.  Je ne t'es pas entendu rentrer,  ça fait longtemps que tu es là  ?
- oui, non, je sais pas,  cinq minutes peut être. Je ne voulais pas vo.. te déranger.
Découvrant tout à coup la gêne de son amie,  Tatiana compris que Caroline était là depuis plus de cinq minutes, et qu'elle n'avait rien perdu du spectacle qu'elle et son client lui avait donné.  Elle se fendit d'un grand sourire :
- ah ok, on jouait à la voyeuse dis donc. ..je vais me laver les mains,  ça colle, lança Tatiana sans aucune gêne.
C'est alors que le client apparut, lui aussi avec de belles couleurs aux joues. Mais avec un sourire qui en disait long sur l'agréable moment qu'il venait de passer !
- heu Bonjour madame, je suis un client de la boutique,  et,  heu, mademoiselle Tatiana me montrait sa nouvelle collection. C'est pour ma femme. ...la St Valentin vous comprenez
Caroline comprenait surtout que ce client venait déjà de recevoir son cadeau, mais pas de la part de son épouse ! !
- enchantée, répondit Caroline.  Je suis une amie de Tatiana. ...mais je ne vais pas lui demander de me montrer sa nouvelle collection. ...
L'homme compris l'allusion, ses joues s empourprerent de nouveau.  Il salua Caroline et se dirigea vers la porte. Au moment de franchir celle ci, il se retourna comme étourdi :
- vous saluerez Tatiana de ma part, madame. Au revoir, et peut être à bientôt.
Sur ce, il quitta le magasin. Tatiana refit son apparition.
- ben il est où mon client ?
- parti,  envolé, évaporé. ...à croire qu'il a eu peur de toi, mante religieuse que tu es.
Tatiana partit d'un grand éclat de rire.
- moi, mante religieuse ? ? Non, mes proies, je les laisse partir. C'est vrai que je leur allège leur porte monnaie, à ces hommes. ...et pas que ! !
- mais tu n'as pas peur que l'on te surprenne à laisser la porte ouverte ?
- c'est ça qui est excitant, répondit Tatiana. Faire un truc interdit en sachant qu'on peut se faire gauler ! ! Au fait, comment c'était avec Fabien ?
Caroline ne s'attendait pas à cette question si brutale. Elle fût déstabilisée, ne sachant quoi répondre. Mais elle revit la scène de la cabine et décida que Tatiana ne serait pas vexée de savoir ce que Caroline avait fait avec Fabien. Ou plutôt ce que le jeune homme lui avait fait. Et puis Tatiana n'était t elle pas sa meilleure amie ?
- hé bien, comment dire, il m'a fait visiter sa maison, et il en a profité pour visiter ma maison intime, aussi. .... confia d'une petite voix Caroline.
- Non ? ?? Raconte ! !!
Et les deux amies s assirent sur le sofa du magasin pour passer une pause déjeuner où il fût question de tout sauf de salades césar. ...