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Je devais aller chercher Jimin à l'hôpital aujourd'hui. Pendant tout le trajet je n'avais pas arrêté de me demander dans quoi je m'étais encore embarqué. Je faisais bien ça pour aider Seokjin...

_ Salut Tzuyu ! Fis-je en arrivant à l'accueil.

_ Oh ! Salut Hoseok. Seokjin t'attends dans la 312.

_ D'accord, merci !

Elle me fit un signe de la main et replongea son nez dans ses papiers. Je marchai jusque la 312 et frappai à la porte. Ce fut sans surprise la voix de Seokjin qui m'autorisa à entrer.

Jimin était assis dans la même position que la dernière fois, il leva ses yeux vers moi et me scanna du regard tel un robot, comme si il cherchait à se souvenir des traits de mon visage.

_ Bonjour Jimin, est-ce que tu es près ?

Pour seul réponse il se leva d'une façon quelque peu mécanique. Il y avait une petite valise à côté de lui. Seokjin la tira hors de la chambre et le petit nous suivit. Quand nous étions sortis de la chambre, je tombai nez-à-nez avec le patient de la 315 : Min Yoongi. Ses yeux passèrent sur mon visage, il ne semblait pas s'attendre à me revoir ici et ce n'était, de toute évidence, pas moi qu'il cherchait. Ses deux iris noires sautèrent sur le grand Seokjin qui apparut dans l'embrasure de la porte, poussant Jimin à côté de moi.

_ M. Min... Vous avez un problème ? Demanda gentiment le docteur.

_ Ouais...

Il avait une voix calme et assez posée par rapport à la dernière fois, ce qui m'étonna.

_ Je voudrais partir d'ici.

_ Mais... Enfin monsieur... Ce n'est pas raisonnable, vous n'avez plus d'endroit où vivre...

_ Si. Le ciel m'attend.

Il leva la paume de sa main vers le plafond en même temps que Jimin leva les yeux vers lui, une étincelle étrange brillant dans le regard du petit. Ça me brisait le coeur. Voir une personne qui ne croyait plus en la vie et qui voulait absolument se donner la mort...

_ Vous devriez retourner dans votre chamre M. Min, suggéra Seokjin.

_ Pfff... Pour que vos infirmières complètement barges me forcent à prendre des anti-drépresseur ? Je préfère encore rester en vie.

Il souffla et détourna le regard avant de partir pour de bon. Jimin baissa les yeux, et sembla se plonger dans une profonde réflexion comme en témoignais ses lèvres pincées et ses joues gonflées.

_ J'espère qu'il ne va pas refaire une connerie, lâcha Seokjin.

_ S-si tu veux... Éventuellement... Je peux venir donner une consultation exceptionnelle ici, à ce patient...

_ Tu as pitié, c'est ça ?

Je réfléchis un instant... Est ce que j'avais pitié de Min Yoongi ? Honnêtement, je pense que non. J'étais juste une personne qui n'aimait pas voir le sourire des gens à l'envers. Alors je n'appellerais pas ça de la pitié mais plutôt de l'empathie.

_ Non... Je veux juste l'aider, assurai-je à Seokjin.

_ Je pense plutôt qu'il aurait besoin plus d'un psychiatre que d'un psychologue mais si tu tiens tant que ça à l'aider... Je ne t'empêche à rien.

_ D'accord. J'essaierais de trouver un moment de libre dans mon emploie du temps pour venir ici. En attendant allons signer les papiers pour Jimin.

Le petit avait relever la tête, les yeux fixés sur le mur en face de nous, comme perdu dans ses pensées. Il papillonna des paupières à l'entente de son nom et nous suivit le pas trainant vers le secrétariat.

Après avoir aposé ma signature sur les papiers attestant de mon rôle de tuteur auprès du petit garçon, Jimin et moi étions sortis du grand bloc blanc qu'était l'hôpital et nous étions dirigés vers ma voiture, garée sur le parking de l'hôpital. J'avais ouvert la portière avant de la voiture côté passager et avais demandé à Jimin de s'asseoir, ce qu'il fit docilement, alors que moi je déposai sa maigre valise dans le coffre.

Après ça j'avais démarré et nous étions partis chez moi. Je devais avouer qu'accueillir un enfant me faisait un peu peur. Surtout si c'était un enfant traumatisé. En apparence, Jimin paraissait calme mais il se pouvait qu'en gradissant ou en évoluant dans un environnement qui lui était inconnu, il devienne violent ou au contraire se renferme sur lui même et devienne très fragile mentalement parlant.

_ J'espère que tu aimeras ta nouvelle chambre. C'est moi qui l'ai décoré, j'ai essayé de la rendre plus chaleureuse que celle de l'hôpital.

Il ne dit rien alors je l'entrainai vers ce qui lui servirait de chambre et je poussai la porte d'une petite pièce qui servait de salle de sport avant son arrivée.

Je ne m'en servais jamais, je n'avais pas le temps. Alors j'avais installé un lit que j'avais assemblé moi même pendant près de deux heures comme chacun des meubles de la pièce. Vous savez, ce genre de meubles suédois en kit dont la notice n'est pas traduite en coréen...

Enfin bref... J'avais posé la valise de Jimin sur son lit que j'avais fait le matin même avec des draps tout frais qui sentaient légèrement la lavande. Pour moi c'était une chambre d'enfant de dix ans banal, il y avait un bureau avec des crayons dedans et autres jeux apprécié des enfants de son âge.

Mais pourtant, dès que Jimin vit le lit, il s'installa en tailleur dessus sans rien dire et resta dans cette position, à fixer le mur d'en face. C'était sûr et certain, j'avais bien à faire à un enfant traumatisé.

_ Tu ne veux pas parler ? Demandai-je à Jimin.

Il ne répondit pas, continuant de fixer le mur devant lui sans grand intérêt. Je m'installai à ses côtés, poussant légèrement la valise et murmurai d'une voix douce :

_ Tu ne veux pas parler ? Je peux t'aider tu sais...

Aucune réponse.

_ Est ce que tu veux me faire un dessin ? Je fais une collection de dessin d'enfant que j'accroche dans mon bureau.

Les yeux de Jimin dérivèrent doucement vers moi et je crus le voir hocher légèrement la tête.

Je me levai et à ma grande surprise il fit de même chose et s'installa sur la chaise de son bureau. Après ça je sortis quelques crayons du tiroir et une feuille blanche.

Il y avait des feutres de toutes les couleurs, pourtant Jimin saisit le feutre rouge et commença à faire des traits verticaux partant du bas vers le haut. Ses traits étaient des courbes qui se stoppaient au milieu de la feuille.

Et je compris. Il cherchait à représenter une flamme. Rouge comme le feu. Rouge comme le sang. Jimin avait mal.

Je devais avouer que je peinais à savoir comment est ce que j'allais l'aider. Il fallait que le traumatisme passe et pour ça il fallait du temps.

Temps que je n'avais pas, évidement.

Le Sourire du Soleil |Yoonseok|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant