| Chapitre 17 |

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《 You've done enough and you are enough. 》

•••

Nous voilà tous réunis dans le salon après la journée de travaille.

Hyunae devait sentir sa fin arriver, Baekhyun ayant été plus que désagréable avec elle dans la voiture.

J'étais assise sur le canapé entre mon frère et Sehun, les épaules rentrées et mes doigts tripotant faiblement le fil tressé rouge autour de mon poigné, maintenant abimé d'une couleur violette. Mon coeur cognait jusque dans les résonnements de mes pensées, j'appréhende ce qui va se passer.

ㅡ Pourquoi on se retrouve ici ? demanda-t-elle innocemment. Il y a un problème ?

ㅡ Oui mais plus pour longtemps, annonça mon meilleur ami. Je te quitte et je veux que tu t'en ailles.

Il n'y allait pas par quatre chemins, mais à quoi bon ? Plus vite elle partira, mieux se sera.

ㅡ Pardon ?

ㅡ Tu as bien entendu, tu peux faire tes valises maintenant.

ㅡ M-mais pourquoi mon Baeki ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? s'inquiéta-t-elle. Et puis, je n'ai nulle part où aller.

ㅡ J'en ai rien à foutre, déclara-t-il durement. Trouve toi un autre pigeon.

ㅡ Non mon Baeki, tu sais que je t'adore.

ㅡ Pas moi. Tu fais du mal aux gens que j'aime, je te déteste !

Prononcer ces mots le rendait plus mal que prévu, je m'en aperçu immédiatement. Ça le détruisait, ça le rendait incapable de poursuivre ce qu'il s'apprêtait à dire.

Hyunae, ayant compris la raison de son départ commença à crier.

ㅡPutain, c'est à cause d'elle c'est ça ? Je vais la tuer cette sale gamine de merde !

Tant de vulgarité en une seule phrase... Elle a terriblement bien joué la comédie pour que mon meilleur ami tombe ainsi amoureux d'elle.

Peu importe, je m'enfonçai autant que je pus dans les coussins du sofa alors qu'elle s'avançait dangereusement vers moi.

Baekhyun l'attrapa par le bras tandis que Suho se leva devant moi pour me protéger.

ㅡ Lâche-moi connard ! hurla-t-elle

Comment le "mon Baeki" avait-il pu partir aussi vite...

Elle se débattait en débitant des cris, aussi courts et secs, que aigus et forts. Sa soudaine hystérie me fit froid dans le dos et me déchirèrent les oreilles.

N'en pouvant plus, Baekhyun l'emmena dehors. Le calme reprit alors peu à peu sa place dans la pièce.

ㅡ Alice, souffla Kai, merci de nous avoir débarrassé d'elle.

ㅡ Mais, je n'ai rien fait...

ㅡ Bien sûr que si ! Sans toi, on n'aurait absolument rien vu.

Il me sourit en ébouriffant doucement mes cheveux. J'esquissai un léger sourire à son attention avant de me diriger vers la porte.

J'arrêtais mes jambes tremblantes devant celle-ci en entendant la conversation des deux coréens par la fenêtre entrouverte.

La voix de mon ami m'apparut comme brisée.

ㅡ Va-t'en Hyunae. Je t'amènerai tes affaires demain, au centre commercial. Tu sais, ce sera la dernière fois.

ㅡ Si tu crois que ça me fait quelque chose. Tu ne me servais plus à rien de toute manière. Tu fais le gros dur là, mais dans cette histoire, tu n'es qu'une victime.

ㅡ Et toi, tu n'es qu'un monstre, déclara-t-il d'une voix tremblante.

ㅡ En attendant, j'ai eu tout ce que je voulais, affirma-t-elle le ton sûr. Merci pour les cadeaux sale merde.

Un silence morbide s'en suivit.

Je serrai avec force mes poings abimés. Une soudaine envie de l'enterrer aussi profondément que la terre m'autoriserait à creuser me prit mais je repris immédiatement au contact de la poignée froide contre mes phalanges.

Sur le perron, mon meilleur ami, assis sur les marches du petit escalier semblait silencieux.

Je m'installai à côté de lui. Il faisait très froid, mon souffle tiède ne suffisait pas pour mes mains tandis que mon esprit se préoccupait de lui, qui devait se geler, avec son simple t-shirt à manches longues.

ㅡ Excuse-moi Alice.

Son regard fixait aveuglement un point à l'horizon, des larmes roulaient le long de ses joues pâles.

ㅡ Baekhyun...

ㅡ Non, ne me dis pas que ce n'est pas de ma faute, que ce n'est pas grave ! explosa-t-il. Je ne suis qu'un crétin, regarde ce qui t'es arrivé par ma faute. C'est à cause de moi tout ça !

Il se leva précipitamment et rentra dans le salon.

Je voulus le suivre mais trébuchai en arrière, tombant sur mes fesses. Mon dos rencontra le sol glacé et me coupa le souffle pendant un dixième de seconde.

Je mis un certain temps à me relever, m'appuyant sur mes genoux abîmés.

Quand je fus dans le séjour, tout ce que je pus voir fut Baekhyun, inconscient, dans les bras de Chanyeol et entourés des autres membres.

Le plus grand le regardait en l'appelant d'une voix paniquée. Je me précipitai aussitôt vers lui après que Xiumin l'ai mis dans une position adéquate.

ㅡ Qu'est-ce qu'il a Minseok ? pleurai-je. Pourquoi il est comme ça ?

Baekhyun ne répondait pas, il se trouvait inactif juste à côté de moi et on ne pouvait rien y faire, totalement impuissants.

ㅡ Calme toi Alice, me rassura mon frère. On va appeler une ambulance, il a dû faire un malaise.

Malgré les paroles de Suho, je ne pus m'empêcher de m'inquiéter. Mon cerveau n'arrivait pas à mesurer clairement la gravité d'un malaise, surtout que sa face apparaissait étrangement pâle.

Je continuais d'appeler, dans l'espoir qu'il réponde, qu'il ne fasse ne serait-ce qu'un minuscule signe d'entente.
Je continuais d'appeler son nom, qui se déformait peu à peu sous mes lèvres affolés.

Jongdae arriva près de moi et me releva en me prenant dans ses bras.

Je m'effondrai en larmes en me débattant, donnant quelques coups contre son torse, de ma faible force. Je ne savais plus vraiment ce que je faisais, je ne contrôlais plus rien.

Je pleurais. Je pleurais le triple de ce que j'avais déjà versé durant mes 19 dernière années. La douleur dans mon coeur, elle, se multipliait encore et encore un peu plus à chaque larmes qui s'écoulaient sur mes joues brûlantes.

J'étais effrayée et en colère, je regrettais de ne pas m'être manifesté plus tôt.

Par-dessus ma rage contre Hyunae, j'avais surtout peur pour Baekhyun, je ne faisais que redouter le pire, mes émotions ayant pris le dessus.

Chen tentait tant bien que mal de me contenir en me serrant fort contre lui et tenant ma tête avec protection.

Au bout d'un moment, épuisée, mon corps me lâcha, mais malheureusement, pas mon cœur.

Je laissai mes larmes couler contre son pull, déjà bien trempé, alors qu'il me caressait le dos avec douceur, mon visage ravagé par la frayeur.

Après quinze minutes, qui m'ont semblé durer le temps d'une vie bien remplie, une ambulance arriva enfin et l'emmena de toute urgence.

De meilleurs jours | Partie 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant