| Chapitre 21 |

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Une douce brise caressait mes cheveux et venait effleurer mon visage dégagé par deux petites tresses.

Pris des rémanences du soleil, le ciel au-dessus de moi se débarrassait lentement de ses nuages qui commençaient à devenir encombrants.

J'apercevais le groupe d'oiseaux, volant au loin, formant un léger voile de traits noirs du battement de leurs ailes.

Ces petits oiseaux migrateurs, partis des mois plus tôt à l'approche des froids. Ils revenaient enfin, au porte du printemps.

De toutes les saisons, le printemps restait sans doute ma préférée.

La nature reprenait des couleurs. Les gens sortaient beaucoup plus, respiraient la joie de vivre. Ils laissaient derrière eux le ton morose que nous procurait généralement la saison froide.

Le blues hivernal n'est-ce pas ?
Enfin, les événements de cette hiver étaient bien pire qu'un simple blues.

Mais heureusement, la nature est bien faite et le changement de saison n'est pas trop brusque. On ne se réveille pas un beau matin en découvrant que les fleurs ont toutes fleuris, que la neige a finalement fondu, laissant place au soleil brillant dans le bleu dominant.

Non, cela se fait progressivement, nous laissant le temps de nous remettre petit à petit. Ce processus de la nature semblait lent mais il finissait toujours par arriver.

Mes bleus avaient presque tous disparu, Baekhyun retrouvait le sourire. La joie de vivre habitait de nouveau la maison. Tout allait bien, tout allait mieux de jours en jours.

Généralement, ce changement, j'aime bien le regarder au cœur-même de celui-ci. Dans les parcs, les centres commerciaux, aux bord des rivières.

Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, je le regardai plutôt d'une vue d'ensemble, du haut du toit de la SM.

Je ne voulais pas redescendre dans ce monde, je voulais rester avec lui. Même s'il essayait d'écrire une chanson et qu'il ne faisait pas forcément attention à moi.

Il me jetait quelques fois des petits coups d'œil en souriant discrètement. On ne parlait pas, mais nos regards, nos sourires, nos présences suffisaient.

Je replaçai une mèche rebelle, poussée par le vent, derrière mon oreille avant de reporter mon attention vers la ville, animée par ce changement de saison.

PDV Chen

Qu'est-ce qu'elle est magnifique.

Je la regardais, pensif, essayant d'écrire les paroles d'une chanson mais elle me déconcentrait, intentionnellement.

Son parfum parvenait jusqu'à moi, la courbe du dos de sa nuque m'était irrésistible. Chaque geste qu'elle faisait donnait de légères palpitations à mon cœur.

Vous savez, ses petits gestes du quotidien qu'elle faisait tout le temps sans s'en rendre compte, ses petites manies insignifiantes que j'adorais pourtant.

Quand elle arrangeait discrètement sa coiffure, sa façon de sourire en baissant la tête quand elle est gênée, le haussement de ses sourcils lorsqu'elle ne comprenait pas quelque chose.

Ou bien encore l'agitation de ses petits poings quand l'excitation d'un événement s'emparait d'elle et son besoin de toujours tirer sur ses manches avant d'enfiler sa veste.

Oui, j'aimais chacun de ces gestes. Elle me déconcentre, c'est sûr, mais elle reste ma plus grande source d'inspiration.

Je laissai mon crayon parcourir la page, laissée pour blanche depuis tout à l'heure. Je griffonnai quelques mots, quelques phrases qui me venaient en tête.

Je l'observai encore et toujours, rayant les mots qui ne me convenait pas, ne les trouvant pas à la hauteur de celle que j'aimais.

De toute façon, je ne pense pas que seuls des mots puissent un jour la décrire.

Après quelques heures, j'eus enfin une bonne partie des paroles, terminée. Je rangeai mon crayon, fermai mon carnet et me levai pour la rejoindre.

Elle sursauta légèrement lorsque je passai mon bras autour de sa taille.

ㅡ Oh, tu as finis ? sourit-elle

ㅡ La chanson, non, mais pour aujourd'hui, oui !

ㅡ Je peux voir ? demanda-t-elle hésitante

Je reculai du bord en secouant la tête.

ㅡ Allez, gémit-elle, juste le début.

ㅡ Désolé, mais non, rigolai-je en levant mon bras pour qu'elle n'attrape pas mon cahier.

Elle sautilla en essayant de le prendre mais en vain.

Après quelques petits bonds, elle lâcha enfin l'affaire et souffla avant de croiser les bras, faussement vexée.

ㅡ Ne boude pas, la rassurai-je, tu verras le résultat quand tout sera fini.

Je la pris dans mes bras et bien sûr, elle ne refusa pas mon étreinte.

ㅡ Et puis, si ça se trouve, mon idée ne sera même pas retenue, soupirai-je en regardant au loin.

Elle me donna un léger coup sur le front en fronçant les sourcils.

ㅡ Il n'y a pas de raison enfin, tu écris toujours super bien !

Je souris en la remerciai vivement. J'aimais bien quand elle me complimentait sur ce que j'écrivais sachant qu'au moins un tiers de ceux-ci étaient pour elle.

ㅡ Et c'est laquelle ta préférée ? demandai-je malicieusement

ㅡ Tu sais très bien, rit-elle timidement.

Bien sûr que je le savais. Elle aimait toujours autant la chanson que je lui avais écrite, il y a bientôt deux ans. C'était la première que je lui avais dédié.

Je me souviendrai toujours de son regard lorsqu'elle l’entendu pour la première fois sur scène. Je la lui chantais de temps en temps pour la bercer le soir.

ㅡ Allez viens, dis-je en lui prenant la main, on va rejoindre les autres.

ㅡ Attends ! s'exclama-t-elle

J'eus à peine le temps de me retourner, ses lèvres, déjà, s'étaient posées sur les miennes.

ㅡ Je t'aime, sourit-elle.

Je lui répondis, accompagné de mon plus beau sourire.

ㅡ Moi aussi jagiya.

•••

《 She is the lighthouse in the night that will safely guide me home, and I'm not scared of passing over or the thought of growing old. 》

De meilleurs jours | Partie 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant