De la folie pure

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Sans réellement savoir pourquoi, j'enfile ma robe noire la plus séduisante. Elle épouse à merveille les formes de mon corps. Gardant tout de même un semblant de raison, je mets des baskets si jamais je devais m'enfuir en courant. Bien que je suis persuadée que s'il existe, il ne me laissera pas partir.

J'arrive à échapper à la surveillance de mes parents durant une de leur nombreuse dispute. Je sors dans la nuit. Il fait si frais que je resserre mes bras. J'emprunte la seule route menant au château. Une route considérée comme abandonnée puisque personne ne l'utilise.

J'ai volontairement laissé mon téléphone dans ma chambre. Je ne voudrais être dérangée par personne. Encore moins par mes amis. La route ne m'a jamais paru aussi longue et pourtant si courte.

Devant le portail, il s'ouvre comme s'il était automatique en détectant ma présence. Mon cœur bat la chamade. Je n'arrive pas à avancer malgré mon envie d'y aller. Mon envie ou son envie ?

- Louise !

Je sursaute, me tournant vers la personne qui m'a appelé. C'est Arthur. Il s'approche de moi et me tient par le poignet.

- Ça ne va pas ? m'exclamais-je. Tu m'as fait peur ! Tu veux que je fasse un infarctus ?

- Je suis désolé.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je suis venu t'empêcher d'entrer là-dedans.

- Pourquoi ?

- Pourquoi ? Tu oses demander pourquoi ? Enfin, Louise !

Il me montre le château d'un mouvement de tête avant de poser un air paniqué sur moi.

- Arthur, tu sais aussi bien que moi qu'il y a quelqu'un qui vit à l'intérieur.

- Non.

- Et la lumière, elle est là par magie ?

- Je... S'il te plaît, Louise. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

- Il ne m'arrivera rien.

- Comment peux-tu le savoir ?

- Parce qu'il ne me fera aucun mal. Enfin, je suppose. Je le sens. Je t'en prie, Arthur, laisse-moi y aller avant qu'il ne soit trop tard.

- À quoi tu t'attends ?

- Je n'en ai aucune idée. C'est pour ça qu'il faut que j'y aille. Je te raconterais tout en détail, mais laisse-moi faire.

Il acquiesce d'un hochement de tête avant de me prendre dans ses bras. J'ai peur que le portail se referme avant que je ne sois entrée. Je sais qu'il nous voit et je ne veux pas qu'il s'imagine des choses. Je ne sais pas réellement pourquoi. Je ne veux pas le blesser. J'ai l'impression que quelque chose nous lie.

Arthur resserre plus fortement ses bras autour de moi avant de me murmurer qu'il m'aime. Puis, je m'éloigne de lui et traverse le portail en courant. Ce dernier se referme rapidement, comme si un coup de vent l'avait fait. Je jette un dernier regard à mon ex petit ami avant de regarder le château. Le moment est venu.

La puissance de DournalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant