Les lampadaires projettent nos ombres, brisées.
La sienne, prête déjà à se reconstruire.
La mienne, ne se dégradant que plus.
Tiraillée entre deux âmes pourtant différentes en tous points.
Et pourtant, alors que j'ai le choix,
J'estime, mon cœur estime,
Que mon âme ne pourra trouver de repos éternel
Seulement auprès d'une d'elles.
Je n'ai pas de repos.
Eux décident de me laisser faire un choix.
Moi, condamnée à détruire l'un,
Pour qui j'ai une affection toute particulière,
Pour lequel mes sentiments se sont contentés à ma confusion.
Ou l'autre, pour qui "amour" est synonyme de "vie".
Pour qui "amour" va avec "éternel"
Pour qui mes sentiments sont des plus naturels.
Je ne puis décider duquel pourra soulager le manque de l'autre.
Les lampadaires projettent nos ombres, brisées.
Il me touche, sa main est froide et pourtant animée par une flamme
Qui je crois s'appelle "amour".
Involontairement, j'éteins peu à peu ce feu.
Le mien est réduit à l'état de braises,
La fumée embrume mon esprit.
Et il y a cette personne qui a allumée une étincelle
Alors que j'étais éprise d'une relation d'une force que je n'assumais plus.
Peut-être cela lui plaît-il de jouer avec le feu.
Malgré cela, cet ange s'y ai aussi brûlé.
Il éparpille ses plumes, et je n'ai que plus de mal à penser.
Laisses tomber tes plumes!
Emmènes moi avec toi et ne te brûle point.
Je suis piégée, à terre, avec les sentiments dirigés par la tête.
Au Diable l'esprit humain!
Je voudrais me laisser emporter par le cœur et ne pas me tromper.
Laisse tomber tes plumes!
Et laisses-toi tomber avec.
Brûles moi!
Que je ne puisses me retourner.
Fais de moi une âme.
Que je ne puisses être mortelle,
Que je ne puisse rester dans cette enveloppe.
Pourquoi Mère Nature nous a t-elle fait avec la conscience des sentiments?
J'aide et j'ai besoin que l'on m'aide.
Je ne veux rester humaine,
L'esprit de l'Homme n'est plus que brume à mes yeux.
Me laisser guider, oui, voyager.
Être voyou, naviguer, voler, marcher.
Autant de besoins que l'esprit humain, stupide, cupide, ne peut m'offrir.
Cupide, stupide. Oui, stupide.
Et les coupures? Ne soulagent pas la peine.
Elles ne m'aident qu'à me rappeler que je suis humaine.
Cicatrices voyantes et pourtant moins insupportables
Que celle qui entachera mon âme.
Éphémère peut-être, mais le manque
Sera une pauvre plaie ouverte et,
Comme chaque humain,
Je croirais que cette douleur ne partiras jamais.
Que le manque ne sera pas comblé, et je risque de faire du mal,
Comme chaque humain.
Seulement un sera là, pas pour me faire oublier.
Pour me tenir, pas me soutenir.
Pour me faire exister, pas survivre.
Je serais poète,
Je naviguerai sur les mots, dépassant la pensée.
Je volerai par-dessus les montagnes, par-dessus les gens.
Je marcherai sans me retourner, sans accélérer.
Je ne me retournerais plus!