Quinze jours de colo

3 Pique-nique et testostérone

Il est brun, les iris de la même teinte, une fine bouche, des traits fins et profite ouvertement des décolletés ici présents.

Ça sent l'intelligence masculine...

Puis il s'en va tout content de s'être pavaner, tel un coq au milieu de la basse-coure. A l'abris des arbres, je me sens légèrement rougir, mais ici c'est chasse gardée.

Inspire...expire...inspire...expire...

C'est le plus beau mono, s'excite Cléa.

Pas touche, réplique Alice le regard à la fois noir et emprunt de désir
.
Mouais, affirmais je pas convaincue.

Intervention j'avais pas le choix...Tout le monde avait ses stupides pupilles braquées sur moi !!!

Il s'occupe des gosses, s'exclama Anya, pour détendre l'atmosphère.

Alice énumère ensuite les fantasmes dont Tom ( le "mono hyper sexy") serait la source. Pour moi, c'est trop à partir du moment ou Alice mime les longues mains du damoiseau, sur sa soyeuse peau. J'enfile mes Espadrilles bleues à motifs floraux blancs et glisse mon bouquin sous le bras. Prête à quitter ces femelles en chaleur lorsqu'Alison me hèle : Aria tu vas où ? Attends la fin du spectacle !

Non merci, répondis je, un peu trop sèchement à mon goût.

Après avoir gravit la montée menant à ma tente verte bouteille, je pioche un stylo dans ma trousse et rédige quelques vers :

Amour

Je t'ai vu aujourd'hui,

Tu me fais toujours de l'effet,

A chaque fois que je te vois mon cœur fait un grand huit,

Ainsi sont les faits.

Je voudrais que tu me serres dans tes bras,

Sentir ton odeur près de moi,

Même si tu n'en a pas le droit.

Dès que je t'ai aperçu pour la première fois,

Je n'ai jamais cesser de penser à toi.

Lorsque tu passes près de moi,

Le temps s'arrête,

C'est presque une loi.

Je pense tout le temps à toi,

C'est pour te dire à quel point,

Mon amour pour toi se transforme en obsession,

J'aimerais t'attirer dans un coin,

Et poser mes lèvres sur les tiennes.

Voilà "je t'aime"

A chaque fois je me dis : "Tu attends quoi ? Parle lui !"

Mais tous les mots que j'ai appris,

S'estompent devant toi.

Je t'aime mais toi peut être pas...

Tu deviens mon obsession,

Terriblement pressée d'être en ta possession...

Sentant les effluves nauséabondes de mon organisme, je me résigne à prendre une douche.

Elle était trop froide, si j'avais été un mec je me serais geler les bijoux de famille...

Après ces péripéties, je me rhabille à la hâte. En sortant je tombe nez à nez avec Le Tombeur.

Mais quelle chance !!! *imitation du sourire niais d'Alice...

Eh salut ?!

C'est bon stop les gars comme toi je les connais, reculais je en l'écartant avec ma main sur son torse musclé.

Je corrige "musclé" par "envahissant"...

Je m'écarte et regagne ma couchette. Soudain j'entends des pas saccadés arrivant dans mon dos.

Mon nom c'est Tom, ne voyant aucune réaction de ma part.

Il presse mon avant bras, légèrement humide et me force à le regarder. Ses pupilles couleur chocolat me font penser à cet aimant, sur le réfrigérateur de ma grand-mère, l'inscription est ironique. Je cite : "S'il n'y a pas de chocolat au paradis, alors je n'irais pas". C'est vrai...

Tu m'écoutes ?

Je suis tentée de lui répondre "Non". Un bien cru...

Entre toi et moi je rêve de subjuguer cet étalon brun...