15 Désarroi hanté

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Quelle turlupinade !

Mes yeux se remplissent à une vitesse démente, comme si un barrage venait de céder sous la pression hydraulique. Le gâteau chocolaté apparaît. Mon souffle se bloque. Les bougies illuminent la pièce rougeoyante, reflétant ainsi la même lueur au sein de mes iris lorsque la gourmandise circulaire est déposée sur la table. Ma gorge est sèche. Je m'empresse de ravaler mon sanglot à la hâte.

De Tom : On va s'arrêter là, tu es trop jeune même si...

Le paragraphe le plus blessant et le plus redouté est bel et bien là. Mes yeux larmoient de plus belle. Je sèche mes larmes et vérifié le nom du contact.

On ne sait jamais...

C'est le drâme !

Comme dans "Le jour où tout a basculé" 😂 Faut vraiment que j'arrête les comparaisons...

L'élu de mon cœur ! L'Amour de ma vie !

Ça s'était ce que je croyais...

Je supprime le message affligeant. Je dresse une barrière entre mon affliction et ma "censée" joie. J'enfile le sourire le plus faux du monde. Puis passe une main sur mon front luisant de sueur, mimant ainsi une augmentation de la chaleur. Je souffle mes bougies. L'odeur de la fumée entre dans mes narines. Et me résous à essayer de profiter de mon anniversaire tant bien que mal. La soirée touche à sa fin pour mon plus grand soulagement.

Les mois défilent sans parvenir à effacer ma douloureuse entaille psychologique. La tristesse omniprésente rythme mon quotidien, devenu morose et fade. Je me renferme dans une coquille. Je cadnasse mon cœur. Je me noie dans un chagrin dérisoire. Mes crises d'angoisse se décuplent. Je m'affuble d'un costume depressif en permanence. Le regret m'érode de jours en jours. Mon monde se dérobe sous mes yeux pétrifiés. Tout s'écroule. On m'arrache une partie de mon coeur sans anesthésie. La douleur transperce mon enveloppe charnelle fébrile, et résonne tel un carillon aussi assourdissant que terrifiant.

Le pire c'est que je n'en ai aucunement envie de me sortir de cet abysse.

Je surveille son compte Instagram régulièrement et guette le moindre signe d'une quelconque présence féminine rôdant autour de lui.

C'est grotesque !

Je griffonne quelques vers dotés d'une absurdité aberrante :

Je te vois partout.
Chaque garçon, homme me rappelle toi.

Je rêve de te croiser,
En fait ce n'est pas "je rêve" mais plutôt "je veux".

Je me sens si sale.

C'est comme si tu m'avais pris mon innocence,
Et m'avais laissée errer sans itinérance.

Tu as joué avec moi,
J'étais aveuglée par ton éclat.

Tu as tiré profit,
De cette supercherie.

Je me remémore nos échanges, nos baisers et nos effusions. Je radote au sein du plus profond de ma stupide conscience. Je vis dans le passé, notre passé commun. Je suis telle une chaise en bois, jadis à la mode, tantôt ringarde.

As si tu savais comme j'avais souffert !? Comme j'avais espérer !? EN VAIN !!!

Je t'aimais comme je te détestais. Tu m'avais brisée, réduite à néant, rendue friable, écartelée comme une esclave, étranglée les yeux dans les yeux, torturée jusqu'au point culminant de cette souffrance.

De plus tu m'avais sans doute utilisée comme source malsaine. Tu avais profité de moi. Et aujourd'hui encore, c'est comme cela que je le perçois.

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Hey court chapitre néanmoins émouvant (pour moi), dîtes moi ce que vous en pensez !

Quinze jours de coloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant