Chapitre 9

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Ils traversèrent les couloirs de l'école et débouchèrent dans les dortoirs. Il y avait des élèves partout, certains buvaient, d'autres criaient tandis que la musique forte provenait d'une chambre qui paraissait remplie de jeunes.

- Hey ! Jacob ! Cria un garçon en lui donnant une tape dans le dos. Tu es venu ! On se demandait si tu allais te pointer.

- Bien sûr, répondit-il.

Le garçon regarda Lizbeth.

- Tu l'as emmenée, remarqua-t-il.

- Pas le choix, dit Jacob.

L'autre hocha la tête et leur tendit des verres contenant un drôle de liquide..

- Qu'est-ce que c'est ? S'écria Lizbeth pour couvrir le bruit de la musique.

- Goûte, dit-il en guise de réponse.

Elle but une gorgée et la recracha immédiatement.

- Beurk ! S'exclama-t-elle. C'est dégueulasse.

- C'est de la bière, répondit-il. On s'habitue.

Elle lui donna son verre en secouant la tête. Pas question qu'elle boive cette m***! 

 Ils poursuivirent leur chemin. Ils croisèrent d'autres garçons avec, à leurs bras, quelques filles qui étaient encore moins habillées que Lizbeth. En la voyant, elles chuchotaient aux oreilles des autres.

- Ne te préoccupe pas d'elle, fit Jacob. Elles sont juste jalouses.

- Pourquoi ?

- Parce que tu me côtoies.

Quel crâneur !

Ils entrèrent dans une chambre où la musique défonçait les tympans. Il y avait des élèves qui dansaient, certains se collaient sur des canapés et les autres faisaient des jeux d'alcool. Lorsqu'ils virent Jacob, ils le tirèrent avec eux et commencèrent à le faire boire en riant.

 Lizbeth observa les jeunes autour d'elle. Il y avait des filles qui la fixaient et parlaient d'elle. Elle décida de sortir dans le couloir ; ses tympans n'en pouvaient plus.

- Tiens tiens, dit la même fille qui avait refusé qu'elle se joigne à leur table la première journée. La nouvelle n'a plus de chaperon ? Je savais bien que Jacob finirait par se lasser de toi.

- C'est ce que tu penses, répliqua Lizbeth.

- Écoute, la seule raison pour laquelle il est obligé de s'occuper de toi, c'est que son foutu père est le directeur de cette école.

- Pardon ? Tu veux dire que...

- Tu l'ignorais ?

Elle éclata de rire et les autres filles se joignirent à elle.

- Pourquoi pensais-tu qu'il habite dans ce penthouse ? Il est obligé de te surveiller, car lorsque son père lui donne des ordres, il n'a pas vraiment le choix d'obéir s'il veut garder son logement. Je le plains vraiment. Ça doit être un cauchemar de vivre avec une fille telle que toi.

- Je me disais la même chose de toi, répliqua Lizbeth. Ça doit être l'enfer d'endurer une pétasse comme toi.

La fille s'approcha d'elle, l'air méchante.

- Jacob est à moi, dit-elle avant de se retourner.

- C'est drôle, mais il n'a jamais prononcé ton nom, dit Lizbeth. Sait-il au moins comment tu t'appelles ? Parce que s'il l'avait su, il me l'aurait dit.

Elle était rouge de colère et, avant que Lizbeth n'ait pu faire quoi que ce soit, elle lui envoya une baffe qui la fit tomber. La jeune fille perdit immédiatement conscience.

Lizbeth entendit des voix et un son de musique lointain. Sa tête lui faisait un mal de chien. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, tout était flou, mais elle distingua un visage penché au-dessus d'elle.

- Ça va ? Demanda Jacob. Es-tu capable de te lever ?

- Je crois que oui.

Il l'aida à se remettre debout et elle grimaça quant elle sentit sa tête tourner.

- Ma tête, dit-elle en se la touchant.

- Tu te l'es cognée en tombant et tu t'es évanouie.

- Ah, dit-elle seulement.

Pourquoi ça n'arrivait qu'à elle ? Était-elle si fragile pour s'évanouir chaque fois qu'elle se cognait la tête ?

- Mélodie a dit qu'elle voulait seulement te donner une leçon. Elle ne voulait pas vraiment te faire mal.

- Si, elle le voulait, répliqua Lizbeth.

- En tout cas, je lui ai dit que si elle recommençait, j'allais la dénoncer au directeur.

- Ton père, tu veux dire.

Jacob s'arrêta soudainement.

- Elle te l'a dit ?

- Ouais, ça explique bien des choses.

- Crois-moi, ce n'est pas toujours facile.

- C'est vrai que ce doit être vraiment pénible me surveiller jour et nuit. Ça doit affecter ta vie sociale.

Il la regarda droit dans les yeux.

- Tu sais que surveiller une gamine qui n'en fait qu'à sa tête n'est pas un plaisir ? répliqua-t-il. Tu es tout le temps en train de tout foutre en l'air. C'est la dernière fois que tu m'accompagnes quelque part.

- Une gamine ? S'offusqua Lizbeth. Je suis une gamine ?

- Exactement.

- Alors, si je gâche ta vie tant que ça, tu n'as qu'à me laisser partir, dit-elle en essayant de se dégager.

- Bien sûr, ironisa Jacob. Tu tiens à peine debout. Tu veux que je te laisse ici par terre ? Personne n'est en mesure de t'aider ; Ils sont trop éméchés.

- Le concierge ne sera pas très content de me trouver dans un couloir demain matin. Surtout que j'ai envie de vomir, ajouta-t-elle en ayant un haut-le-cœur.

- Tu n'as même pas bu.

- Je sais.

Il l'emmena en vitesse dans sa chambre et elle courut à la salle de bain.

- En plus, je vais devoir jouer au garde-malade, soupira-t-il.

Lizbeth n'allait vraiment pas bien. Une heure plus tard, elle était encore en train de vomir dans la toilette et sa tête lui tournait.

- Jacob, s'écria-t-elle en essayant de se lever.

- Quoi ? Dit-il en arrivant. J'espère que tu vas tout nettoyer après.

Elle vacilla sur ses jambes.

- Je...ne me...sens pas...bien.

Tout devint noir à nouveau.


Lizbeth : L'appel à l'amour (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant