Chapitre 13

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Lizbeth était enchantée de sortir de l'école. Elle n'avait aucun souvenir de ce village, comme si elle n'y avait jamais mis les pieds. Ce devait être encore un effet de son amnésie.

Un petit chemin boisé allait au village, l'école était un peu en retrait. Celle-ci se trouvait sur la partie la plus élevée de la montagne, dont la vue était époustouflante. On avait l'impression de diriger le monde, d'être au-dessus de tout. Lizbeth aperçut une ville tout en bas.

- Descendez-vous souvent ? demanda la jeune fille à Jacob.

Ce dernier secoua la tête.

- La seule façon de descendre, c'est par hélicoptère. À moins que tu ne sois une talentueuse alpiniste ?

Elle ne se souvenait même pas qui elle était, alors pour l'escalade, c'était hors de question.

- Alors, vous n'êtes jamais allés saluer vos voisins ?

- Nos voisins, la reprit Jacob. Arrête de parler comme si tu ne faisais pas partie du village.

- Désolée, puisque je ne me souviens de rien, c'est difficile.

Ils marchèrent en silence quelques minutes, puis des maisons apparurent. Elles étaient petites et en briques rouges avec des volets de différentes couleurs, tout dépendant des maisons. Des bacs à fleurs sous les fenêtres les rendaient accueillantes. Les portes étaient de couleur bordeaux, un peu plus foncés que la brique.

- Combien de personnes habitent ici ? demanda Lizbeth.

- Environ milles.

Le chemin était pavé et plusieurs personnes s'y promenaient, les saluant chaleureusement.

- Viens, lui dit Jacob. Les magasins sont par-là.

Ils débouchèrent alors dans une rue encore plus achalandée.

- Où sont les voitures ? demanda Lizbeth.

- Nous nous déplaçons à vélo. Comment crois-tu que nous pourrions faire venir des voitures jusqu'en haut de la montagne.

Il marquait un point.

- De plus, c'est plus écologique, ajouta-t-il en lui faisant un clin d'œil.

Des magasins de toutes sortes se présentèrent à eux, du petit café à l'épicerie, en passant par la bijouterie, les restaurants, et plusieurs magasins de vêtements. Jacob l'entraîna jusqu'à une petite boutique dont la vitrine exposait différents modèle de robes.

- Pourquoi m'emmènes-tu ici ? demanda la jeune fille.

- Pour la soirée dont je t'ai parlée. Tu dois avoir une robe de princesse.

- Je ne crois pas que...

- Tu y es obligée, Lizbeth, l'interrompit Jacob. Et tu n'iras certainement pas en pantalons. Allez, ce sera amusant.

Peut-être pour lui, mais pas pour la jeune fille. Elle le suivit en soupirant, puis entra dans le magasin. Des centaines de tenues étaient présentées sur des mannequins.

Une vendeuse vint les acceuillir et Jacob exposa sa requête. La dame se mit à sortir plusieurs robesallant avec son teint, comme elle disait. Lizbeth n'eut d'autre choix que de les essayer, mais refusait de sortir de la cabine d'essayage afin que les montrer à Jacob. Du coup, celui-ci trouva le jeu moins plaisant. Un quart d'heures plus tard, il lui demanda si elle avait terminé. Lizbeth était très embêtée. Elle les trouvait soient indécentes, soient trop élégantes. Son regard fut néanmoins attiré par l'une d'elle. Elle était blanche, à dos nu et très longue. Quelques pierres la décoraient, mais pas trop.

La jeune fille l'essaya et, en s'apercevant dans la glace, sut que c'était celle-ci qu'elle achèterait. Elle ressortit quelques minutes plus tard, le sourire aux lèvres.

- L'as-tu trouvée ? demanda Jacob avec une pointe d'agacement dans la voix.

- Oui.

- Alors ? Tu me la montres.

- Non, tu la verras lors de la soirée.

De cette façon, elle espérait qu'il serait curieux et s'y rendrait. Elle ignorait pourquoi, mais le savoir à cette soirée la rendrait moins nerveuse. Après tout, c'était le seul qu'elle connaissait dans cette école !

Le jeune homme poussa un soupir excédé, mais n'ajouta rien pendant que Lizbeth payait. Son ami lui avait dit qu'il y avait un montant alloué à chaque fille pour leur robe.

Par la suite, ils se promenèrent dans les rues, mangèrent une glace et Jacob lui fit faire le tour du village, qui était plutôt joli avec sa multitude d'arbres et de fleurs. Lizbeth trouvait toutefois qu'il manquait quelque chose pour qu'elle s'y sente chez elle, mais elle ignorait quoi.

Vers l'heure du dîner, les deux compagnons retournèrent à l'école. Jacob leur prépara un steak de veau avec du riz et des légumes. Lizbeth fut étonnée par ses talents culinaires. Dans son livre à elle, c'était uniquement les femmes qui cuisinaient.

- Tu es doué en cuisine, le complimenta-t-elle. J'ignorais que les garçons aimaient cuisiner.

Jacob la regarda bizarrement.

- Tu es sexiste, toi, dit-il. Je ne te demanderai pas d'où tu tires de telles idées puisque tu ne te rappelles de rien, mais j'ai ma petite idée.

Il commençait de plus en plus à détester les parents de la jeune fille. Les habitants de ce village merdique se comportaient comme des gens du Moyen-Âge. Apprendre à leurs enfants ce qu'ils devaient faire en fonction de leur sexe, c'était complètement absurde. Lui et les siens avaient appris depuis longtemps à suivre leurs intérêts, et celui de Jacob consistait à assurer la sécurité de l'école. Il voulait devenir soit policier, soit garde de sécurité.

- Désolée, s'excusa Lizbeth.

- Ce n'est pas grave. Toutefois, tu dois apprendre à ne pas porter de jugement envers ce que tu ne connais pas. Apprends à connaître les autres étudiants de l'école. Tu verras, ils sont aimables.

- Tu as raison. Ce n'est pas parce que je fais de l'amnésie que je dois avoir peur de tout le monde. Je suppose que j'avais des amis avant d'avoir ma commotion cérébrale ?

- Euh...oui, sans doute. Nous ne nous tenions pas beaucoup ensemble entre les cours.

- Ah, d'accord. Demain, je vais essayer de parler aux autres élèves.

- Bonne idée.

Ils se couchèrent tôt afin d'être en forme pour le lendemain.

Lizbeth : L'appel à l'amour (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant