Chapitre 19

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Jacob semblait dormir à côté d'elle. Lizbeth observait les traits parfaits du garçon profondément endormi. Elle se mentirait en disant qu'elle n'éprouvait rien pour lui. Au courant des derniers jours, ils s'étaient rapprochés et elle le trouvait de plus en plus aimable. Pourtant, la colère et le ressentiment qu'elle éprouvait pour lui en sachant qu'il lui avait menti l'emportait sur le reste.

La jeune fille se leva tranquillement et marcha silencieusement vers son garde-robe. Elle prit quelques vêtements, les fourra dedans en vitesse et y ajouta quelques fruits. Cette fois-ci, elle était prête pour une grande expédition, ou plutôt de l'escalade. Elle enfila ses espadrilles et prit une veste chaude.

Elle était sur le point de sortir lorsqu'elle jeta un dernier coup d'œil à Jacob, toujours endormi.

- Adieu, Jacob, murmura-t-elle en ouvrant la porte.

Elle la referma doucement.

À peine était-elle sortit qu'elle se mit à courir dans le corridor. Ne sachant pas quelle direction prendre, elle tourna par la gauche. Elle longea le corridor mais elle entendit soudain des bruits. Elle se remit alors à courir et arriva à une porte. Elle tourna la poignée et au même instant l'alarme sonna.

- Merde ! S'écria-t-elle.

Ce devait être une sortie de secours. Quelle idiote !

Elle voyait l'extérieur du bâtiment. Il n'y avait qu'une satanée porte entre elle et la liberté. Elle vit alors un extincteur.

- Ça vaut le coup d'essayer, se dit-elle.

Lizbeth envoya l'extincteur en plein dans la vitre de la porte. Celle-ci se brisa instantanément.

- Tu parles d'une sécurité, se dit-elle. Même pas capable de mettre du grillage dans une fenêtre.

Elle faufila sa main à travers le verre brisé et déverrouilla la porte. Lorsqu'elle voulut la retirer, elle se déchira la peau après un morceau de verre et vit le sang couler sur son poignet.

- J'ai tellement de chance, soupira-t-elle.

En vitesse, elle déchira une partie de son t-shirt en l'enroula autour de son poignet. Ça devrait faire l'affaire pour l'instant. Elle espérait juste que la blessure ne soit pas trop profonde afin qu'elle ne perde pas tout son sang en chemin.

Lizbeth ouvrit alors la porte et se mit à courir dans la noirceur. La tête commença alors à lui tourner.

- Tiens, tiens ! J'ai comme un air de déjà-vu,  fit alors une voix qui la fit sauter d'un bond.

Elle n'avait pas aperçu Jacob dans l'obscurité. Il s'approcha et elle recula. Elle se retrouva dos à l'arbre.

Lizbeth regarda autour d'elle pour s'enfuir, mais sa vue s'embrouilla et ses oreilles sillèrent. Finalement, sa blessure était peut-être plus grave qu'elle ne le pensait.

- Tu saignes ? fit alors Jacob en observa le tissu imbibé de sang.

La jeune fille haussa les épaules en signe de réponse.

- Qu'est-ce que tu as ? s'impatienta alors le jeune homme.

- Ce que j'ai ? Peut-être que tous mes souvenirs me sont revenus d'un seul coup et que je t'en veux à mort de m'avoir menti.

Jacob écarquilla les yeux de surprise.

- Eh oui ! ricana Lizbeth. Sale traître ! Tu as fait comme si nous étions amis alors qu'en fait, tu me déteste. Tu m'as kidnappée, séquestrée dans ton loft, puis tu m'as dis que mes parents étaient morts alors que j'ai une famille qui m'attends chez moi.

- Écoute, Lizbeth, au risque de me répéter, ta famille ne t'attend pas. Elle se fiche éperdument de toi.

- Ce n'est pas vrai !

- Oh que si ! Seulement, tu ne veux pas l'admettre. Tu ne veux pas t'intégrer parmi nous.

Lizbeth s'apprêta à répliquer, mais sa vue se brouilla.

Elle chancela et Jacob la rattrapa juste avant qu'elle ne heurte le sol.

- Pas encore, entendit-elle soupirer avait de perdre conscience,

La jeune fille se réveilla dans un lit et pas n'importe quel. C'était celui de Jacob. Elle le reconnut grâce à son grand confort. Elle sentit alors un élancement au creux de la main et se souvint de son exploit, exploit qui n'a finalement pas été un grand succès étant donné la blessure à sa main.

Lizbeth sentit une partie du matelas s'affaisser.

- Je sais que tu es réveillée, Lizbeth, fit la voix de Jacob.

Cette dernière tourna la tête vers lui et se surprit une fois de plus à admirer sa beauté, du moins pendant quelques secondes. Par la suite, sa haine envers lui reprit le dessus. Jacob dut le percevoir dans les yeux de la jeune fille car son expression changea pour redevenir distante.

- D'accord, tu as raison de m'en vouloir, dit-il alors, mais j'ai cru que ce serait mieux pour toi de te cacher certaines choses.

- Comment peux-tu savoir que qui est bien pour moi ou pas ? cracha Lizbeth en se redressant. J'ai cru que tu étais un vrai ami, alors qu'en réalité, tu faisais semblant.

- Je ne faisais pas semblant, la coupa Jacob en se rapprochant d'elle.

Lizbeth ouvrit la bouche, mais il l'interrompit.

- J'avoue qu'au début, j'étais irrité de devoir te surveiller, comme me l'a ordonné mon père, mais après ta commotion cérébrale, j'ai découvert une nouvelle toi. Je te considère maintenant comme une amie et même plus et je ne te laisserai pas tomber, Lizbeth. Je ne veux que ton bonheur et te sauver d'eux a été la meilleure décision de ma vie.

- Me sauver de qui ? De ma famille ? Mais tu es cinglé !

- Que faudra-t-il que je fasse pour te convaincre qu'elle n'est pas comme tu le penses ?

Jacob sembla réfléchir quelques instants, puis :

- J'ai une idée ! s'exlama-t-il. Si je réussis à te convaincre que tes parents et ton frère se portent mieux sans toi, alors accepteras-tu de rester ici avec moi pour toujours ?

C'était une suggestion complètement débile, mais Lizbeth accepta, trop excitée à l'idée de revoir sa famille.

- Dans ce cas, demain soir, nous descendrons dans ton village et nous rentrerons en catimini dans ta maison. Si tu te rends compte de quelque manière que ce soit que tu leur manques, alors tu pourras rester avec eux et je disparaîtrai de ta vie.

L'idée aurait dû la rendre heureuse, mais elle fut soudain accablée. Pourtant, elle le cacha et hocha la tête.

- Dans ce cas, reposons-nous, car la journée de demain sera longue, dit Jacob en se recouchant. En passant, tu as de la chance que ta blessure n'ait pas été trop profonde, tu n'auras pas besoin de points de suture. Tu as un don pour t'évanouir aux mauvais moments, toi !

Lizbeth ne l'entendit pourtant pas, car elle avait replongé dans le sommeil.

Lizbeth : L'appel à l'amour (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant