Six contes moraux. Tome 1

La fête d'été

Pour ma mère

Les soirs d'été étaient si romanesques grâce aux fêtes que nous donnions.    Ma mère avait l'art 

de donner un air féerique à sa décoration, le jardin scintillait de lanternes, des draps blancs et 

des tapis orientaux recouvraient la pelouse. Elle plaçait de vieux cadres ici et là laissant place à 

la rêverie et à l'insouciance. 

Chaque soir il y avait Basile.  Toi, mon amour de jeunesse, tu me fascinais. Tes yeux noirs qui 

m'enivraient, tes cheveux longs et ta barbe qui te donnaient un air d'homme accompli, ton 

élégance, tout cela  me troublait au point de ne pas pourvoir t'approcher sans que tout en moi 

se noua. 

Basile était diplomate, il travaillait pour le gouvernement. Il fascinait les gens avec ses histoires 

d'Orient. Des lunettes rondes lui donner un air encore plus spirituel. Je ne pouvais engager la 

conversation avec lui, je me serais sentie trop insignifiante. 

 Mais un jour il vint me voir.

" Bonsoir vous êtes la fille de Paul ?

- Oui.

- Quel âge avez-vous ?

- 21 ans.

- Vous étudiez ?

- Oui,  en littérature.

- Et qu'est-ce qui vous passionne dans la littérature ? 

- Les écrivains. 

- Lesquels ? 

- Rimbaud, Céline, Musset, Villon....

- Votre passion est celle de la jeunesse, d'une quête de romantisme...N'y voyez pas de moquerie, 

elle me touche. "

Mon père nous regardait, il  ne semblait pas fâché que je parle avec Basile. Je ne savais quoi 

répondre,  je baissai la tête et rougissai. Il le vit.

Il me demanda de nous écarter de la foule. Nous allâmes nous poser sur un tapis au fond du 

jardin. En m'asseyant, il regarda mes jambes puis fixa mon genou. Je compris qu'il pouvait me 

désirer. 

Nous parlâmes tard et je m'endormis dans ses bras.