Déchirée Entre La Lumière Et L'Obscurité [En Pause]

Chapitre 7

Ils avaient enfin atteint l'extérieur. Étant donné que le bordel se situait juste à côté la mer, ils pouvaient apercevoir le vaisseau de Poe. Il se trouvait à une centaine de mètres. Rien d'infranchissable. Enfin, si l'on oubliait que Danika et Blake étaient pieds nus, et que cette dernière était sur le point de s'écrouler de fatigue.

Comme si c'était insuffisant, une dizaine d'hommes surgirent derrière eux. Ils se mirent à tirer dans tous les sens. Poe tentait tant bien que mal de couvrir leurs arrières. Et honnêtement il s'en sortait plutôt bien contenu de la situation.

Danika s'était élancée sans une once d'hésitation sur les pierres coupantes. Elle avançait sans ciller, le dos droit, le regard fixe et déterminé, comme si elle ne ressentait aucune douleur. Aussi gracieuse qu'un cygne, elle courrait vers le vaisseau, slalomant avec souplesse afin d'éviter les tirs.

Dameron était déjà sur la rambarde du Faucon Millenium qu'il avait emprunté au commandant Organa. D'ailleurs, il avait tout intérêt à le lui remettre en parfait état s'il ne voulait pas qu'elle lui tire les oreilles.

Il fut vite rejoint par sa sœur qui monta agilement dans le vaisseau. Ne voyant pas Blake arriver, inquiet, entre deux tirs, il jeta un coup d'œil pour voir où elle en était. Il l'aperçut au loin qui trébuchait à chaque pas. Une fine pellicule de sueur recouvrait son visage rougi par l'effort. Il vit ses yeux se voiler et sans qu'il ne puisse réagir, elle s'effondra. C'était prévisible.

Cette fille m'enquiquinera donc jusqu'au bout? Pesta le jeune homme. C'était définitivement un boulet. Pourtant, son côté humain refusait de l'abandonner là sur la plage, à la merci de ces hommes. Il jura, regrettant déjà ce qu'il s'apprêtait à faire. Il passa son arme à sa soeur et en un seul regard elle comprit. Elle l'empoigna fermement et commença à tirer avec dextérité. Elle avait toujours excellé dans le maniement des armes.

Pendant ce temps, Blake était encore consciente. Ses poumons semblaient prendre feu et sa respiration était sifflante. Elle n'entendait et ne voyait plus grand chose. Elle avait l'impression de se trouver enfermé dans une espèce de bulle opaque hermétique.

En revanche, la douleur était bien là. Ses muscles tendus à l'extrême paraissaient au bord de la rupture. Et ses pieds... elle n'osait les regarder, mais elle savait pertinemment que sa peau avait était déchirée. Et ça faisait un mal de chien!

Si en tombant, elle avait de justesse réussi à éviter de se couper, elle n'avait cependant pas échappé au choc douloureux de son corps contre le sol. Elle sentait déjà sa peau se gonfler, lui promettant de jolis hématomes. Le sang battait dans ses tempes et l'empêchait d'avoir les idées claires. Elle aurait aimé simplement s'allonger là sur la plage, sous les doux rayons du soleil, bercée par le clapotement des vagues et s'endormir. Ses paupières lui parurent tellement lourdes...

Pourtant quelque chose en elle refusait de se laisser aller et la forçait à continuer de se battre. Stupide acharnement! Jura-t-elle dans sa barbe.

De son côté, Dameron arrivait vers Blake à vive allure. Lorsqu'il remarqua la traînée de sang qu'elle avait laissée derrière elle, à cause des roches tranchantes, son coeur se serra. Qu'ils étaient bêtes, ils auraient dû penser à dérober les chaussures des trois hommes que Danika avait assassinés plus tôt!

Il se voyait déjà entrain de porter Blake, courant ventre à terre pour sauver leur vie, les cheveux au vent. Mais à sa grande surprise, la petite rousse se leva. Elle chancela quelques instants puis finit par se stabiliser. Cette fille était tout de même un sacré numéro!

Arrivé à sa hauteur, Dameron s'avança vers elle et l'attira à lui afin de la porter. Elle le repoussa vivement et lui lança un regard qui en disait long sur sa façon de penser. Croyait-il réellement qu'elle allait se laisser toucher de la sorte?Il pouvait toujours croire que la Force existait, cela serai déjà plus plausible. Elle haïssait se retrouver dans une position vulnérable. Et même à demie-consciente, elle voulait garder le contrôle et ne pas jouer le rôle de la demoiselle en détresse.