Neverland -Tome 2 : Welcome to Storybrook

Chapitre 19

J'entre dans la petite cabine téléphonique rouge et referme la porte derrière moi. J'ai l'impression que ça fait des siècles que je ne suis pas rentrée dans un truc comme ça. Il y en avait tellement à Londres que j'y n'y faisait même plus attention. J'espère au moins que ces longues minutes d'attentes vont me servir à quelque chose.

Je décroche le vieux téléphone d'une main tremblante et le porte à mon oreille. Je suis à la lettre les instructions de Mary Margaret et pense à Hugo aussi fort que je le peux. J'embrouille mes pensées et au dernier moment je ne sais pas quoi dire. Je reste là quelques secondes, la bouche ouverte mais démunie de toutes paroles. Je secoue la tête et me ressaisie.

- Mon coeur c'est Hayley... Ne prend surtout pas peur c'est bien moi, je suis aux enfers et j'ai réussie à trouver un moyen pour te parler... Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici, peut-être plusieurs jours ou alors des mois... Je perds la notion du temps.

Je lâche un rire nerveux avant de soupirer.

- Killian est à moitié sauvé, il y a beaucoup de problèmes qui sont arrivés. Tellement de problèmes que c'est impossible pour moi de te les raconter. Mais... J'ai revue ma mère... J'espère que tout va bien à la maison avec Luna... Dit lui que je l'aime et que je vais bientôt revenir pour lui raconter une histoire...

Je souris et une larme perle le long de ma joue que je m'empresse d'enlever.

- Je suis vraiment désolée d'être partie comme ça... Tu me manques énormément Hugo, notre vie me manques. Je...

Je touche la bague à mon doigt.

- Je t'aime plus que tout... Je vais bientôt revenir, je te le jure... Oui, je vais revenir et on va continuer notre vie ensemble avec Luna... Ensemble, je te le promet...

Et puis j'ai raccrochée.

Quand je suis sortie de la cabine, l'air ne m'a pas fait plus grand bien qu'à cet instant précis. L'idée de ne plus jamais les revoir me hante. Je ne peux pas laisser ma fille grandir seule dans ce monde là. Je sais que Hugo fera tout pour la protéger mais il y a tellement de personnes dangereuse que je ne peux pas me permettre de la laisser entre les griffes de l'une d'entre elle.

D'un seul coup une immense haine se mets à me posséder. Mes mains se crispent et mon sang ne fait qu'un tour. Je me mets à marcher vite vers la boutique de Gold, les poings serrés autant que ma mâchoire.

J'ouvre la porte à la volée sans prendre le temps de la refermer. Mes yeux tombent directement sur Gold derrière son contoir. Je ne m'arrête pas et m'avance vers lui avec la même détermination qu'il y a quelques secondes. Il se contente de me fixer, droit comme un piquet, le visage neutre comme si il attendait ma venue.

J'arrive à sa hauteur et pose mes mains sur la table qui nous séparent.

- Je veux voir Pan.

Je crois voir un léger sourire d'amusement.

- Je suis désolé mais il n'est pas disponible.

- Pas disponible hein ? Et qu'est ce qu'il a de mieux à faire que rester cloîtré ici ? Chasser le lapin peut-être ?

Je croise les bras et le fixe. Il fait de même en laissant un silence de quelques secondes entre nous.

- J'étais certains que tu allais venir un moment ou à un autre.

Je secoue la tête gardant toujours cette même froideur dans mon regard.

- Tu l'aime trop pour ça.

- Je ne l'aime pas, dis-je la mâchoire serrée.

Il fait le tour du contoir, un sourire provoquant sur le visage.

- Peter Pan a toujours été un manipulateur Hayley et c'est certainement pas toi qui l'a changé. Même si honnêtement je l'ai cru un jour.

Je plisse les yeux alors qu'il continue son chemin, s'appuyant sur sa canne jusqu'à un présentoir où une petite poupée de chiffon y était installée.

- C'est un des démons du diable et Hades place une grande confiance en lui.

Il prend le petit chiffon et me le montre.

- Tu sais ce que s'est ?

Je secoue la tête.

- C'est la preuve que Peter n'est pas le gentil garçon qu'on a l'habitude de voir dans les contes de fées.

- Je le savais déjà, merci.

- Oui, tu le savais déjà.

Il sourit et repose la poupée.

- Hades n'a jamais douté de lui et il lui accorde beaucoup de faveur.

Il marque une pose et se place devant moi.

- Dont celle de pouvoir aller dans le monde des vivants sous une autre forme.

Je fronce les sourcils.

- Attendez, vous voulez dire que Peter me surveille depuis tout ce temps ?

- Oh Peter t'a toujours surveillé, que ça soit avant votre rencontre que maintenant, grâce à son ombre.

Voilà pourquoi je me sentais observée. Gold se replace derrière son contoir.

- Non là je ne parle pas de épier quelqu'un je parle de quelque chose de beaucoup plus maléfique... De malsain...

J'attends qu'il finisse mais sa phrase reste en suspens.

- Et bien alors ? Dite le moi.

Il se redresse.

- Tu l'aime Hugo, n'est ce pas ?

Je fronce les sourcils. C'est bien la première fois qu'il me parle d'Hugo à la place de Peter.

- Oui, beaucoup... Pourquoi ça ?

Son habituel sourire provoquant prend place sur son visage.

- Tu viens de lui parler grâce à la cabine je ne me trompe ?

- Comment le savez - vous ? Vous m'avez observer ?

- Et tu lui a demandé de prendre soin de ta fille par la suite ?

Je reste muette ne sachant pas où il veux en venir. Il se penche vers moi.

- D'après toi, où est Peter en ce moment ?

Il ne m'a fallu qu'une seconde. Une seule pour savoir de quoi il parlait. Mes jambes sont rapidement devenues cotonneuse et l'impression d'avoir chuter de plusieurs étages s'est également fait ressentir. J'avale difficilement ma salive.

- Je... Non c'est impossible... Hugo ne sera jamais Peter...

- Réfléchissez à cela très chère. Avec la magie, rien n'est impossible.

J'ai fait un pas en arrière et je suis sortie de la pièce aussi vite que je suis rentrée. Tellement de problèmes se bouscule dans ma tête. Je me suis mise à courir jusqu'à mon appartement aussi vite que je pouvais.

J'ai visualisé Hugo. La façon dont il me parle, la façon dont il me sourit, la façon dont il rit, la façon dont il me regarde. Il n'a rien à voir avec Peter. Ils n'ont pas le même caractère, pas la même façon de voir la vie et certainement pas les mêmes sentiments. C'est deux personnes totalement différentes.

J'arrive dans mon appartement et jette en premier lieu mon manteau au sol. J'ai besoin de m'asseoir et de me vider l'esprit.

Je m'installe sur le sofa et regarde à l'extérieur comme si la réponse était dehors. Je fais tourner la bague autour de mon doigt la sentant me brûler la peau. C'est purement psychologique. Gold m'a embrouillé le cerveau.

C'est impossible. Je le sais parce que Hugo est à la maison et s'occupe merveilleusement bien de Luna.

Mon regard se porte sur l'océan où les vagues viennent s'écraser sur la rive. Peter savait à quel point j'aimais l'océan mais il n'en ferait pas une facilité. Mon coeur devient soudainement plus lourd. Il en a fait une facilité.

Un bruit de pas fait grincer le plancher derrière moi. Je me fige.

- Alors c'est vrai ?