12. Deuxième famille

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Je m'éveille doucement, sentant la lumière du soleil filtrer à travers mes pores. Est-ce que tout ça était un rêve?

Je baisse les yeux pour voir où je suis installée et j'ai immédiatement ma réponse. Je suis à moitié couchée sur le sofa, un sachet de poudre vide entre les mains.

Non. Quoi ? Vide.

Bordel.

Des images me reviennent en tête et je m'aperçois immédiatement avec déception et une pointe de colère que ce n'était pas qu'un simple cauchemar.

Je me suis... Droguée.

Comme ma mère, comme plein d'autres accrocs.

Est-ce vraiment cela que je veux?

Lentement, je m'étire et tâche de me relever du canapé. Dès que je pose le regard autour de moi, la tristesse m'envahit à nouveau.

Un simple petit mot résonne en moi tandis que je scrute les alentours.

Seule. Seule. Seule.

Ça m'en donne presque mal à la tête.

Je me dirige vers la fenêtre et dégage doucement les légers rideaux, laissant entrer la lumière du soleil automnal. Combien de temps suis-je restée inconsciente, suite à ma consommation de... de la poudre? Inquiète, je retourne dans ma chambre, où j'allume mon iPod, qui indique 8:37, du matin bien sûr. Je fronce les sourcils, soudainement inquiète. Quand je me suis levée après la nuit d'avant, dans mon lit... Il devait être environ dix, onze heures? Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi il est huit heure trente-sept présentement ?!

Oh non. Rapidement, je compose le code de mon iPod et celui-ci se déverrouille. J'ouvre l'application 'calendrier' et reste figée devant mon écran, choquée.

Nous sommes lundi.

Aujourd'hui, j'ai cours au pensionnat. Hum... Pas besoin de préciser que JE SUIS DANS LA MERDE JUSQU'AU COU.

J'ai soudainement un déclic, et quoique encore un peu étourdie à cause de l'effet des drogues, je bouge mon postérieur à une vitesse phénoménale pour remballer le peu de choses que j'ai amené dans un sac. Au moment où je m'apprête à refermer la porte de ma chambre, je m'immobilise, comme gelée. Je me mords la lèvre et fais lentement marche arrière.

Je saisis un cadre sur ma table de chevet et me dépêche de le fourrer dans mon sac, après quoi je sors de cette maison en vitesse, en prenant soin de barrer la porte derrière.

Arrivée à l'arrêt de bus le plus près de chez moi, j'observe l'horaire des trajets et constate avec désespoir que le prochain autobus pour le New Jersey... Passe dans deux heures. En soupirant, je m'écrase sur un banc.

Après ce qui m'a semblé des heures interminables d'attente et de trajet en autobus, je suis retournée à contrecoeur dans mon pensionnat chéri. Il est onze heures dix-neuf, ce qui veut dire que mon deuxième cours est commencé depuis ce qui doit être environ une trentaine de minutes. Je sens que l'accueil qui me sera réservé sera, comment dire? Chaleureux? Je cogne à la porte de mon cours de maths, appréhendant déjà la suite. Je déteste les maths et je déteste les profs de maths. Et puis quoi ? C'est quand même pas de ma faute. Ils ont juste à être plus empathiques. Une voix détestable (une voix de prof de maths quoi) remplit mes oreilles, me tirant de mes pensées. Elle est assez faible, mais je l'entends d'à travers la porte.

- Entrez.

Je m'exécute, docile et dès qu'elle pose ses yeux sur moi, la professeure sourcille.

- Retard, Mademoiselle Chance?

Non, en fait je suis en avance. Hello, t'es un prof de maths, elle est où la logique? Décourageant. Je ne réponds pas, au risque de cracher au visage de l'enseignante quelque chose de peu constructif. Si on peut dire ça ainsi.

Amelia ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant