Dans ce monde où les vautours et corbeaux aigris,
Qui dans les airs prêchent leurs haine et leurs mépris;
Il jaillit une lueur, un espoir lointain,
Et sa lumière même mon cœur a atteint.Ce rayon porte un nom mignon et mélodieux :
"La poésie" - N'est-ce pas un mot merveilleux?
Sa clarté aveuglante retentit dans l'âme,
Et dans mon corps frais, allume-t-elle une flamme.Mais que serait le poème sans le poète :
L'auteur de ses jours, son créateur, son esthète ?
Une brebis sans berger, un enfant sans mère,
Égaré dans l'infinité de l'univers.Ces poètes qui sous le noir ciel étoilé,
Faisaient résonner leurs verbe gai et fêlé.
Ces sans-le-sou miséreux qu'on avait exclus,
Qui haut et fort riaient tels des hurluberlus.La langue est sauvage, nul n'en est le maître.
Ni même les virtuoses que sont ces grands êtres,
Elle demeure indomptable, libre et bohème;
Les poètes ne la maîtrisent pas, ils l'aiment.Mais il n'est pas aisé de créer un poème,
C'est une besogne laborieuse et ferme.
J'ai averti un artiste de renommée,
De la difficulté qui m'avait enchaînée."Sieur Rimbaud, prodige de la poésie
Toi qui enchanta ce monde par tes écrits,
De quelle formule magique dois-je user,
Pour, à ton image, être poète avisé?""Mon bon ami", répliqua Rimbaud le Génie.
"Dieu seul tient fermement la clé à ton souci.
Cependant il faut être absolument moderne",
Affirmait-il avec conviction certaine .Dans ce monde où les vautours et corbeaux aigris,
Chantent leur symphonie d'orgueils et de mépris;
Il y a une lueur, un espoir lointain,
Et sa lumière même mon cœur a atteint.Dilediibwa