Edward Silverdash

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  Chapitre 6: Elle  

Après nous être serrer la main nous sommes chacun parti nous assoire sur un lit. Elle à gauche. Moi à droite.

Les minutes passèrent doucement. Aucun de nous deux ne parla. Elle se mit à bouger. On dirait un lion dans une cage. La jeune fille s'est mise à sautiller sur place. C'est vrai que l'on nous a prit à la fois nos chaussures et accessoires que nous portions mais ils lui ont aussi prit ces chaussettes et sweat. Je comprends l'inquiétude des policiers mais ils doivent bien voir que ce n'est pas Jack ? Non ? C'est une fille ! Et Jack est un homme de 35 ans ! Il y a de la marge ! A part sa coupe de cheveux, leurs couleurs et leurs yeux, ils n'ont rien en commun. En plus Jack est plus grand d'au moins 20 centimètres et ils n'ont pas la même carrure. Elle est plus fine que lui. Ils ont de la merde dans les yeux ou quoi ? Et puis ça se voit non que c'est une fille ? Suis-je le seul à m'en être aperçu ?

Je secoue la tête en soupirant. Du coin de l'œil, je la regarde. C'est bien ce que je pensais. Ce n'est pas Jack que j'ai aidé ce matin en endormant le policier avec une fléchette mais elle.

Le gardien du soir passe devant notre cellule. Gros et gras. Il regarde méchamment la fille. Elle essaie de dire quelque chose mais il lui donne un coup sec de matraque dans le ventre. Elle s'écroule en le tenant. Je viens près d'elle et l'aide à se relever.

Eris: Merci. Ça va aller.

...Elle a...dit...quoi ? Je n'ai pas compris. C'est une étrangère ? Et ils la prennent pour Jack. Ils ont fumé ou quoi ? Eris Blanchard...pour sur ce n'est pas anglais comme nom. Tentons d'en savoir plus sur elle.

Edward: Where from you comes? (d'où vient tu ?)

Elle me regarde bizarrement. Ok. Elle n'a pas l'air de connaitre un mot d'anglais ou quelque notion. J'espère sinon la communication va être dur.

Edward: what country you come ? (De quel pays tu viens ?)

Je parle le plus doucement possible et en détachant chaque syllabe. Elle a l'air perdu mais semble avoir compris quelque chose. On croise les doigts.

Eris:  Country ? (pays ?)

Edward: Yes. Hem ... Spain, Germany, Italy, Serbia, Romania, Austria, ... Hem ... France ... (Oui. Hum...Espagne, Allemagne, Italie, Serbie, Roumanie, Autriche, ...Hum...France...)

Eris: FRANCE, FRANCE !!

Elle me crie le nom de son pays avec force. Elle donc...française ? D'accord. Elle est un peu loin de chez elle mais bon. Je la trouve quand même jeune pour quelqu'un qui circule seul dans un des quartiers malfamé de Boston.

Edward: I am 39 years old and you? (J'ai 39 ans et toi ?)

Eris: ... Hem ... I ... Hem 19 years. (...Hum...Je...Hum...19 ans)

Je n'ai rien compris. Je la fais répéter. Elle...elle est jeune...trop jeune pour être toute seul ici ! Mais vu là où on l'a trouvé...elle ne semble pas être une SDF et de ce que j'ai vu ce n'est pas une droguée. Elle a peut-être fugué. Ça reste à confirmer mais pour cela il faut parler et le problème c'est qu'elle ne parle pas anglais. Et si je lui proposais de lui enseigner man langue ?

Edward: OK Eris ... Hem ... Do you Want that I teach you my language ? (Ok Eris...Hum...Veux-tu que je t'apprenne ma langue ?)

Elle n'a pas compris. Bon...on n'a plus qu'à reformuler.

Edward: I be able to you learn English. (Moi pouvoir toi apprendre anglais.)

Je dois avoir l'air con comme ça mais elle semble avoir compris. C'est le principal. Elle me signe qu'elle est d'accord donc on se met au travail.

Elle n'est vraiment pas douer pour l'anglais. Cela fait trois heures que j'essaie de lui inculquer les notions de basse. Elle est bord des larmes et moi de la dépression. Je suis près d'abandonner.

Eris: We shall manage to go out? (Nous arriverons à sortir ?)

Je la regarde. La forme de la phrase est mauvaise mais le temps du verbe est bien utilisé surtout dans notre situation.

Edward: I hope. (Je l'espère)

Elle semble avoir compris car elle hoche la tête et me fait signe de revenir travailler. J'ai du pain sur la planche mais elle est coriace. Elle ne lâche rien.

Un peu plus tard les policiers sont venus nous interroger dans un beau tintamarre de pas, de voix et de clés. Eris semblait terrifiée par ce soudain chambardement et par les policiers. Je peux la comprendre ces policiers n'ont pas l'air commode. Ce sont de vraies armoires à glaces. Sans mauvais jeux de mot. Je la regarde monter les escaliers. Elle ressemble à un condamné à mort.

Le silence revient. Écrasant. Eris me semble fragile. Si jamais, ils décident de l'envoyer en prison elle n'y survivra pas. Moi non plus d'ailleurs. Surtout si c'est ce juge qui s'occupe du procès. Cet homme est impitoyable. Il n'a aucun sentiment.

Je me mis à réfléchir. Il faut à tout pris éviter d'être juger par cet homme sinon c'est foutu. M'évader d'ici est plutôt facile pour quelqu'un comme moi. Je suis à la fois faiseur de faux et voleur. Dans ce genre de prison, je me suis échappé au moins une vingtaine de fois. Mais...elle...

Les pas reviennent. Les policiers redescendent Eris. Sa tête est basse et sa joue rouge. Ils l'ont giflé ? Ils ouvrent la grille et la poussent devant. Elle ne tient pas debout, je la rattrape avant qu'elle ne tombe. Ses yeux sont rouges, ses pupilles dilatés. Elle tremble. La peur est présente dans chacun de ses membres.

Les policiers me tirent en arrière et me fait monter les escaliers.

Mon regard reste tourner vers elle. Si fragile. Trop fragile. Brisée comme une poupée. Non. Juge tu ne l'auras pas. Jamais tu ne la jugeras. J'en fait le serment.

Bien plus tard, ils me ramènent dans la cellule. La nuit est encore bien présente. Parfait. Je vais pouvoir peaufiner les derniers détails de mon plan.

Ce soir je quitte cette cellule.

Et Eris me suivra de grès ou de force.

Cours, Fuis, VisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant