Certains jours plus différents que les autres

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Théo est dans son lit, il fixe son plafond rempli d'images. C'est son psychologue qui lui a conseillé de coller des images apaisantes dans sa chambre.
Puis c'est sa mère qui l'a forcé à le faire. Il avait fait une crise, il était tellement en colère ce jour-là qu'il avait cassé sa porte. Son père s'était fâché fort et lui avait donné une claque magistrale, alors Théo était parti à la mer, comme à son habitude.

Plus il regarde ses images, et plus il se dit que c'était une idée vraiment stupide. Cela raviva les souvenirs foireux de sa rencontre avec Archibald après lui avoir avoué son prénom et souri bêtement.
Il s'en veut, c'est vrai, il aurait aimé parler avec lui, mais parler c'est pas son truc.

Il a encore loupé deux jours d'école, à quoi bon y aller ? Il n'écoute pas et ne comprend rien. Il a l'impression d'être entouré d'extraterrestres.
Oui c'est le mot, extraterrestre.

La journée toucha à sa fin, il se décida à sortir du lit et alla mettre une croix sur son calendrier. Et un jour de plus, se dit-il.

Il soupira, s'habilla d'un jogging et d'un vieux sweat et sortit dehors. Le même chemin, le même rituel ; la mer.

Arrivé là-bas, il fut déçu de ne pas voir Archi, il alla s'asseoir au bord d'un muret et regarda la mer.

De son côté, Archi n'était pas bien loin. Il l'observait, à ses yeux, Théo avait l'air d'un petit être mystérieux, mais à la fois fascinant. Il s'approcha de lui doucement, comme de peur que l'oiseau s'envole.

- Salut.

Théo sursauta et le tua du regard.

- Je déteste qu'on me surprenne.

- Et moi j'aime te surprendre, dit-il en souriant avant de s'asseoir près de lui.

Théo soupira et serra un poing, agacé.

- Alors Théo, qu'est-ce que tu viens faire ici seul le soir ?

Archi n'eut pour seule réponse que le néant.

- Ah j'ai compris ! Tu n'aimes pas parler.

- Tu as compris en 10 min ce que j'essaie de faire comprendre à mes parents depuis 17 ans, avoue-t-il avec un petit rictus.

- Et ça te dirait qu'on se voit un jour autre part ? Pendant une journée, et que ce soit autrement que par hasard ?

- Tu es sûr que c'était par hasard aujourd'hui ?

Archi sentit le rouge lui monter aux joues et haussa les épaules.

- Je sais pas.

Théo sourit, puis réfléchit et hocha la tête.
Archibald prit son téléphone et le donna à Théo. Il lui fit signe de mettre son numéro.

Si un jour Théo aurait imaginé se faire un ami, il n'y aurait pas cru. Mais pourtant, il a bel et bien passé la nuit entière avec ce fameux inconnu. Il n'y avait que peu de conversations, mais ce n'était pas un silence gênant, loin de là, c'était un silence qui en disait bien trop.

Le jour suivant, Théo se réveilla d'une humeur triste. Sans raison particulière, il faut dire qu’il avait tout pour être heureux, mais rien ne le satisfaisait. À part se dire qu'Archi allait peut-être lui envoyer un message aujourd'hui.

Archi, lui, entama une nouvelle journée de rangement. Il venait d'arriver dans la ville, et il n'avait pas vraiment eu le temps de remettre tout en ordre.
Il sortit du premier carton un tas de figurines de soldats. Il en avait honte et préféra refermer le carton et le mettre dans un coin. Il adorait ses figurines, son âme enfantine le poussait encore, parfois, à les contempler toutes, une par une. Mais les exposer devant tout le monde, ça, il ne voulait pas.

Après avoir usé au moins un litre de sueur, il s'arrêta et se posa sur le canapé. Il prit son téléphone et alla directement sur son dernier contact enregistré.

" - Hey c'est Archi, ça te dit de venir me filer un petit coup de main chez moi ? 14 rue Gustave Bret, je t'attends "

Nos océans de bonheur [T E R M I N É E]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant