Différent

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Différent


Presque une semaine est passée, et Théo et Archi passaient leurs nuits ensemble, à parler. Ou pas. Pour Théo, les jours défilaient à une lenteur pas possible. Les émotions se manifestaient, jour après jour, les crises aussi.

Archi avait remarqué que Théo n'était pas comme les autres. Il faisait des pieds et des mains pour aider son ami. Les soirs où Théo ne trouvait plus le sommeil, Archi était toujours là, il voulait se montrer présent pour lui. 
Certains jours,  il l'avait hébergé. D'autres, ils avaient passé la nuit à la mer. Il avait fini par y prendre goût, cette odeur typique de la mer, le sable se faufilant entre ses doigts. Et ces nuits étoilées.

Théo, lui, avait toujours aimé ça, mais maintenant c'était différent, il n'était plus seul. Pour lui, ses nuits blanches étaient à présent remplies de rêves éveillés. Il avait enfin trouver son ange gardien, mais il n'avait plus vraiment envie de lui botter le cul.

À cet instant, Théo était allongé sur le lit d’Archi. Il n'avait encore une fois pas supporté le cocon familial, et avait fui.
Archi lui, était à ses côtés, il le regardait. Il adorait ça, le visage de Théo semblait à la fois si doux, mais en même temps, marqué par la vie. Il inspecta chaque recoin de son visage, commençant par sa peau, il avait le teint pâle, et même avec la pénombre l'on pouvait apercevoir ses cernes. Il avait un petit grain de beauté juste en dessous de l’œil, c'était rien mais, ça avait tout de même son charme. Ses lèvres étaient fines, légèrement rosées, mais Archi préférait ses lèvres quand elles souriaient. Et il avait les yeux, d'une noirceur envoûtante.

À ce moment Théo tourna ses yeux vers Archi.

- Tu as fini de me regarder comme ça ?

- Excuse-moi, bégaya-t-il en rougissant.
Il tenta de changer de sujet, pour atténuer le rouge qui lui montait jusqu'au front.
-Il s'est passé quoi avec ta famille ce soir ?

Théo se retourna et le fusilla du regard.

- Ne parle pas de ma famille ! Je veux pas entendre parler d'eux ! Qu'est-ce que tu comprends pas ? Tu crois que je viens ici....

Archi le regarda, les yeux arrondis, il n'arrivait même plus à l'écouter tellement la situation paraissait déraper. Il resta figé, le laissant déblatérer toutes sortes d'injures. Théo était en pleine crise, il se leva et commença à foutre en l'air toute la chambre d'Archi.

- Théo arrête ! J'en reparlerai plus promis, mais calme-toi !

Théo ne l'écoutait plus, pris d'une rage que personne ne saurait imaginer d’où il va la puiser. Il éclata la première chose qui fut à sa portée. Le miroir se brisa. Le temps d'une seconde, ce fut le calme total, puis les bras d'Archi vinrent enlacer son corps frêle.
Archi lui susurra quelques mots apaisants, Théo était statique, et se laissa faire, il laissa au même rythme les larmes dégringoler.

L'instant d'une phrase la situation avait échappé à Archi. Le temps que chacun reprenne ses esprits, Archi se dit qu'ils avaient beau être de parfaits opposés, quelque chose les unissaient.

À ce moment encore, Archi pensait pouvoir avoir le contrôle sur une bombe que personne ne pouvait désamorcer.

Nos océans de bonheur [T E R M I N É E]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant