Chapitre 7

84 21 2
                                    

           

Je fixais la porte par laquelle était entrée pour la première fois Althea il y a de cela cinq mois. Le cours avait commencé depuis vingt minutes, mais elle n'était toujours pas là. Elle n'avait jamais été absente. Mon cœur se serra à la simple pensée qu'elle puisse être malade.

« J'aurai quelque chose à vous dire à la fin de l'heure, donc ne partez pas comme des voleurs . »

Nous acquiessâmes tous, nous moquant de ce que la professeur voulait nous parler. La plupart sortait déjà leurs portables pour surement prévenir leurs amis de leur retard, pendant que je me maudissais de ne pas avoir le numéro d'Althea. J'aurai pu lui envoyer un message pour lui demander si elle allait bien ou si elle voulait que je lui prenne les cours de la journée. A la place, je devais attendre la fin de celle ci alors que nous n'étions qu'à la première heure, pour aller prendre de ses nouvelles. Le cours passa lentement, puis il fut temps pour la professeur de nous dire ce qui semblait assez important pour nous imposer de rester.

« Je pense que vous avez remarqué qu'une de vos camarades était absente aujourd'hui. En effet, il y a deux mois environs, Althea Simon est venue me prévenir qu'elle allait déménager. Elle m'a demander de vous le dire, n'ayant pas le courage de le faire d'elle-même. »

Mon cerveau perdi le fil de ce qu'elle nous disait. Althea Simon avait déménagé ? Sans le dire à personne ? Sans me le dire ? Ce n'était pas possible, la professeur devait se tromper ! Althea ne serait jamais partie sans prévenir... non... elle n'aurait pas fait ça.

Mon cœur se serra si violemment que mon souffle se coupa. Après tout, je ne connaissais pas vraiment Althea. Comment pouvais-je croire qu'elle ne serait pas ainsi, alors que la seule chose que j'avais apprit sur elle c'était son nom, et ce, malgré les cinq derniers mois passés à ses côtés ? Je ne savais rien d'elle, ce qu'elle aimait, ce qu'elle détestait, son caractère ? Il m'était impossible d'en évoquer une seule caractéristique. Peut-être que c'était le genre de personne qui rentrait dans la vie des gens, la retournait, puis repartait, les laissant là, sans rien comprendre à ce qui leur arrivait. Comme moi, à cet instant, la victime de l'ouragan Althea.

Le cœur d'ApollinaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant