Chapitre 8

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Althea.
Althea, caractérisée par sa petite silhouette frêle qui passait inaperçue, faisant penser qu'un simple coup de vent la ferait s'envoler, et sa chevelure aussi noire qu'une nuit sans étoile. Mais ce qui me marquait vraiment, c'était ses yeux, aussi bleus qu'un océan en pleine tempête. Le plus beau ne venait pas de la couleur, mais des milliers d'émotions qui ressortaient. Son histoire, c'était ses yeux qui la racontait. Mélange de haine dévastatrice, de joie, et cette petite étincelle dans le regard, vous savez, celle dans laquelle se cache toute votre tristesse.
Althea, le mystère. Après cinq mois avec nous, personne ne savait d'où elle venait, juste son nom. Althea Simon.
Elle n'avait qu'un ami. Moi, Apollinaire, ce garçon transit d'amour. J'étais venu la voir, avec l'approche la plus nulle que je n'avais jamais fait, mais j'avais cependant réussi à me lier d'amitié avec elle. Et pourtant, je ne la connaissais pas. Nous avions passé tellement de temps ensemble, mais il m'était impossible de parler de sa vie, de ce qu'elle aimait et détestait. Je connaissais juste son avis sur les autres, sur les sujets anodins. Enfin si, je savais qu'elle n'avait aucun don culinaire. Mais c'était tout. J'avais fouillé dans ma mémoire ce qu'elle avait pu me dire la concernant, rien.

« C'était marrant de te voir essayer de comprendre l'impossible. »

C'était toi l'impossible que j'essayais de comprendre, Althea. J'ai essayé de savoir d'où pouvaient provenir tous ses sentiments que tu retenais en toi ainsi, j'ai essayé de m'imaginer ce qui avait pu t'arriver, j'ai essayé de te rendre heureuse, j'ai essayé de t'aimer plus que tous les autres. Et je suis sur d'avoir réussi cela. Je t'ai aimé comme je n'avais jamais aimé personne. T'étais devenue une obsession, j'arrivais pas à te sortir de mes pensées. Et maintenant que t'es partie, je suis perdu. Je sais pas ce que je fais, où je vais. Je m'assois dans mon lit, je regarde la chaise devant moi, mais t'es pas là. Tu seras surement plus jamais là. Heureusement mes amis, le sont. Ils ont essayé de me soigner. Ils ont décidé que je devais être mis en quarantaine, il se trouve que c'est plus grave que ce que je pensais. J'ai été diagnostiqué amoureux au cœur brisé. Je pensais pas que ça existait, mais il parait que c'est grave. Pour guérir mes potes m'ont dis de sortir, de m'occuper l'esprit, de pas rester seul parce que ca allait me bouffer. Je les écoute, mais je te cache pas, c'est difficile d'arrêter mes pensées de tourner autour de toi.

Il y a pas longtemps encore, je pensais faire parti de son futur. Sauf qu'en fait, j'étais son passé, même plus son présent . J'étais pas loin de ses malheurs, de ce qui l'a hantait. Pour elle, je devais les côtoyer maintenant. Je devais être le petit moment d'évasion qu'elle avait un jour eu après une période difficile. Et pendant ce temps, je me voyais lui dire à quel point elle me retournait le cœur, à quel point elle avait prit possession de mes pensées.

Le cœur d'ApollinaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant