Is It Love: Matt. TOME 2

Chapitre 4: déclaration

Une voix hurle, des coups dans la porte de mon appartement tambourinent, me sortant d'un sommeil profond. J'ai dormi toute la journée.

- MATT! OOUVRE MOI! IL FAUT QU'ON PARLE. MAAAATT!!!

J'ouvre et tombe nez à nez avec Lisa, rouge de colère, je ne l'avais jamais connu dans cet état.

- Qu'est ce qu'il y a Lisa? Lui demande-je avec détachement. Je sais d'avance qu'avec le ton employé je vais m'attirer les foudres de mon amie.

- Tu te fous de ma gueule ou quoi? Me dit-elle tout en me poussant afin d'entrer. Je referme la porte.

- tu veux pas te calmer, tu vas ameuter tout le quartier! 

- Me calmer!? Me calmer!? Non mais qu'est-ce qui va pas chez toi bordel? Comment tu as pu lui envoyer ça dans la gueule!? Elle ne décolère pas. - tu crois pas qu'elle en a pas assez bavé? Tu joue à quoi? Un coup c'est chaud un coup c'est froid et je te connais trop bien Matt, tu n'as pas besoin de me le dire tu l'aime, mais à jouer à ce jeu tu vas finir par la perdre définitivement...

Sa voix me fait écho.

- tu as raison Lisa! Mais je dois la protéger, à nous fréquenter Daryl et moi, elle sera en danger.

- En danger? Mais qu'est-ce que tu racontes?

La voix de mon amie est désormais posée mais pleine d'interrogation.

- Je ne peux pas t'en dire plus Lisa. Mais crois moi c'est mieux pour elle si je ne m'approche plus d'elle. Et avec quelques sanglots comme si ce que j'allais dire me détruisait d'avantages. - Je préfère qu'elle me haïsse.

Lisa se laissent tomber sur le canapé, prête à se confier.

- Matt! Elle a besoin d'aimer, de t'aimer, pas de te haïr. Écoutes je vais te raconter... Elle ne me parlera sûrement plus après ça, mais si cela permette que vous vous retrouviez alors ça me va.

Je m'assois à ses côtés, prêt à boire ses paroles.

- il y a dix ans, Johanna a été agressée. Alors qu'elle rentrait de l'école, elle prenait son métro habituel, la rame était presque vide. Un homme d'une vingtaine d'années n'arrêtait pas de la dévisager. Elle est descendu à sa station, l'homme l'a suivi et à l'approche devant une ruelle, il l'a attiré et ...

- la violé?

Lisa acquiesce d'un signe de tête. 

- elle m'a dit qu'elle avait passé la nuit là, dans cette ruelle, où il l'avait laissé, à moitié nue, à quelques pas de sa maison. Ses parents étaient tellement morts d'inquiétude, qu'ils n'ont pas dormi de la nuit, ayant prévenu la police de suite. 

Au cours du récit ma mâchoire se serre, mes poings aussi. Je repense à l'agression de Gabriel, puis de l'autre batard. 

- Suite a cela elle a pris des cours de self défense, au moins pour pouvoir réagir si jamais l'histoire se répétait. Il y a quelques mois, avant qu'elle ne débarque dans  nos vies, ses parents sont décèdes dans un accident de voiture. Enfin ce qu'elle suppose.

- comment ça?

- Elle pense que ce n'était pas un  accident. Apparemment son père traînait dans des magouilles. Elle pense à un règlement de compte.

- quel con! Me dis-je à voix haute. Lisa continue.

- ensuite il y a eu Gabriel et l'autre mec. Mais là tu étais présent. Tu l'as secouru, protégé...

Le récit de Lisa me reflète ma propre vie à un détail prêt, c'est qu'elle, elle était seule pour vivre cela.

- Je comprend mieux pourquoi elle voulait autant s'investir dans ma relation avec Daryl.

Lisa me regarde avec interrogation, elle ne connaît rien de ma vie passée.

- Tu sais Lisa, elle et moi ne sommes pas si différent. Si j'avais su...

- C'est pas pour rien que je te l'ai dis. Sache que je viens de ruiner mon amitié avec elle pour toi, alors ne me déçois pas...

Lisa se lève, m'adresse son plus beau sourire et tout en franchissant la porte.

- Je lui ai dis que je passerai ce soir, mais je suis un peu crevée si tu vois ce que je veux dire... me dit-elle en m'adressant un clin d'oeil avant de claquer la porte.

Tout ce que m'a dévoilé Lisa ce soir me bouleverse au plus au point. Je reste abasourdi, m'imaginant les moindres scènes qu'elle a vécu, si jeune. Ce qui fait sa force aujourd'hui. Et moi... quel con j'ai pu être... la tenir écartée de tout, alors qu'elle saurait y faire face. Malgré cela je persiste à me dire, qu'eux ne rigolent pas, la preuve en est avec Daryl. Et je sais que le prochain sur la liste c'est moi...

J'hésite encore et toujours... mais Lisa a raison je ne peux plus prêcher le chaud et le froid avec elle. Je l'aime et il faut qu'elle le sache. Quoiqu'il arrive je la protégerai... Sur cette réflexion, je file à la douche, juste de quoi être présentable. 

Lorsque j'arrive à son immeuble, je sonne à son interphone, la porte s'ouvre. Elle pense accueillir Lisa, ouf!!  Je frappe à sa porte, celle-ci s'ouvre au bout de quelques secondes mais se referme aussitôt sur mon nez.

- princesse! S'il te plaît!  

En un sanglot.

- vas t-en Matt! Laisse moi tranquille. Je m'efforce de rester loin de toi à ta demande...

- princesse pardonne moi! Je gratte à la porte comme un chien la suppliant de m'ouvrir. Mais rien le silence pèse dans le couloir. La minuterie de la lumière s'est coupée, je suis dans le noir complet. Je continue de gratter, priant qu'elle finisse par avoir pitié de moi.

- princesse pardonne moi, je suis qu'un con... je l'entend se glisser le long de la porte. J'en présume sa posture. Assise la tête dans ses genoux, comme lorsque je lui ai raconté mon passé. À mon tour je m'accroupi au bas de sa porte. Pose mes mains sur la porte, imaginant qu'elles se posent sur son dos. Les larmes nous coulent sur les joues, je peux l'entendre pleurer. À ce moment là, je veux qu'elle aussi entende mes pleures, je ne veux plus me cacher, plus à elle, elle mérite de connaître mes sentiments.

- je suis qu'un con... je savais pas la chance que j'avais de t'avoir à mes côtés... je ne veux pas te perdre... j'ai peur... peur que tu me laisse... que tu m'abandonne et au final il est presque plus simple pour moi de blesser que d'aimer... de TE blesser... de T'aimer.

Je laisse un silence, attendre une réaction. Rien.

Je me laisse à mon tour tomber, adossé à la porte.

- je t'aime princesse... lui avoue-je d'une voix inaudible. Puis plus fort. - Je t'aime... tu m'entend Jo! Je t'aime... comme un fou... Et si je dois le hurler là ici et maintenant je le ferai...

Je l'entend se relever, je fais de même, prêt à lui faire face. La porte se déverrouille enfin...