Chapitre 12: Comme un souvenir.

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Nous nous séparons sur une impression de déjà vu. Fuyant à vive allure la réalité. Mes mains bien agrippées à l'accélérateur de ma sportive. Qu'une seule envie, qu'un seul désir, qui brûle au plus profond de mon être. Palper son corps, le sentir contre moi. La voir sourire, rire une dernière fois... avant que... Entendre son coeur battre un dernière fois...oui...une dernière fois avant que le mien ne s'éteigne dans les abîmes de l'enfer. En suspend. En sursis. Plus que deux mois... deux mois de paix. Deux mois qu'il me reste avant que la mort vienne me faucher. À quoi pourrais-je m'attendre d'autre de toute façon en me frottant au géant de la mafia? Je cherche mais ne trouve rien... une solution...la solution... rien qu'une évidence.

Je pénètre dans mon sanctuaire, mon havre de paix... une douche... ce soir, la dernière. Une soirée avec ma princesse, la dernière aussi. Je compte profiter de chaque instant. L'eau me ruisselle sur le corps, me brûle, je ne sens plus rien, comme déjà mort. J'ai encore se foutu goût de métal dans la bouche, un mois après, la terreur, la peur qui ne me quitte pas. Ce cauchemar...foutu cauchemar, un balle, la seule et l'unique, dévastatrice d'un destin... mon destin. Les souvenirs me défilent sous les paupières, persistants, me rappelant la tâche à accomplir. Mes pensées morbides s'évanouissent dans le siphon de la douche, laissant place à la plus belle chose que me soit arrivée dans ma vie, ma princesse. Je la revois, premier jour de travail, à son poste, ses yeux verts, son teint pâle, ses jambes longues, sa voix...sa voix si douce. Son sourire. À présent il s'est effacé, remplacé par les larmes...

Je sors de la douche, me sèche, mon reflet embué dans le miroir me renvoi l'image d'un mec détruit... je le sais je vais mourir sous peu... deux mois.

Aller ce soir je n'y pense plus. Je m'envoi autant d'ondes positives que possible, souffle... en avant il faut que je me prépare. Un jean noir, une chemise blanche faisant ressortir mon teint hâlé. Cheveux ébouriffés comme à l'accoutumé. Quelques gouttes de mon after-shave. Je suis fin prêt... prêt pour faire passer la plus inoubliable des soirées à l'amour de ma vie. Dix-huit heures trente, j'ai une heure devant moi. Mais chaque secondes éloigné d'elle me torturent. Je tourne en rond comme un lion en cage. Je voudrais que le temps écoule vite pour une fois. Je me regarde une dernière fois dans le miroir.
- parfait!
Je rassemble mes affaires pour la nuit. Pas question de dormir loin d'elle. Je m'empare de deux blousons en cuir, deux casques, tant pis j'aurais un peu d'avance. Je regarde une dernière fois mon intérieur avant de claquer la porte. Pénètre dans l'ascenseur qui me mène au sous-sol de l'immeuble, là où dort tranquillement ma moto.
Dix-neuf heures quinze... Devant son immeuble, je lève la tête à son étage, la lumière est allumée, une ombre se déplace de temps à autre. J'hésite puis décide de m'aventurer enfin dans l'immeuble. Je sonne, la porte s'ouvre sans réponse à l'interphone. Je frappe à la porte, sous mes coups celle-ci s'ouvre.
- Princesse? Inquiet...le coeur à cent mille
La voix au fond de l'appartement me rassure aussitôt.
- Entre je finis de me préparer... tu te serre si tu as soif, j'en ai pour cinq minutes.
Je l'entend au loin... je me serre un verre de whisky et patiente sagement assis sur le canapé. J'ai presque l'impression de revivre notre premier rencard. Mon cœur va exploser dans ma poitrine.
- Tu es en avance non? Me crie t-elle du fond du couloir s'agitant entre la salle de bain et la chambre.
- humm... je repose mon verre sur la table basse, me lève pour essayer d'entrevoir ma princesse, mais elle est bien cachée. J'étais pressé de te voir.
Je me dirige vers la fenêtre, jette un œil sur ma moto. Elle est toujours là. Lorsque je me retourne, ma bouche reste grande ouverte, la langue m'en pend. Ébahi par ce qui se projette sous mes yeux. Johanna est là, devant moi.
Combinaison noire affine sa taille, décolleté plongeant en dentelle, un collier or fin finalisé par une émeraude sertie, comme pour rappeler la couleur de ses yeux, prône autour de son cou. Ces escarpins marqués de rouge sous la semelle, comme si elle avait piétine des cœurs, allongent encore sa silhouette. Ses cheveux impeccablement bouclés viennent délicatement se poser sur ces épaules. Son regard, yeux de biche, étirés par un long et fin trait noir sur ses paupières. Ses lèvres pulpeuses brillent. Je m'approche, impossible de refermer ma bouche, effort surhumain. La serre contre moi. Me surprend à constater le décolleté extrêmement plongeant dans son dos, lorsque mes doigts viennent effleurer la courbure de ses reins.Dans le creux de son oreille.
- Tu es magnifique princesse... j'ai enfin vu la tenue au complet... merci...
Je m'empare de ses lèvres qui me lancent des signaux d'appel. Ne lui laisse à aucun moment de parler. Je ne souhaite aucun remerciement du compliment lancé, seulement déguster ce bonbon si parfumé, si sucré, ici et maintenant. Mes mains parcourent ses lignes sensuelles. Instinctivement l'une d'elles vient se placer sur sa poitrine. Je peux entrevoir ses tétons se dresser sous sa combinaison, à mon contact. J'en veux plus, je la désire, je deviens hors contrôle. Mon corps aussi et je lui fais sentir en le serrant d'avantage contre elle. Elle peut sentir mon membre se gonfler sous l'excitation. Ma main poursuit sa trajectoire sous sa combinaison, venant masser avec délicatesse son sein. Tandis que mes lèvres descendent dans son cou. Elle échappe un gémissement fébrile.
- nooon maaattt! Il...ne...faut...p...pas!
- j'en meurs d'envie... je peux pas me retenir princesse... lui lance-je dans un soupir brûlant de désir. Nos corps sont en feu. Elle fini par succomber à mes caresses. Et dans un souffle de résignation.
- tu auras profité de ma tenue au moins deux secondes...
- je te préfère sans... dis-je dans un élan de désir incontrôlable, tout en commençant à faire glisser les fines bretelles de sa combinaison le long de ses bras, laissant apparaître sa magnifique poitrine.
Celle-ci atterrie aussitôt à ses pieds me laissant découvrir son seul sous vêtement en dentelle masquant par parcimonie son intimité. Elle se défait de mon étreinte avec un dernier baiser sur mes lèvres. Retire ses talons. D'une voix sensuelle me glisse à mon oreille.
- tu me veux mon amour?
- oui...
- A quoi es-tu prêt pour m'avoir?
Je m'éloigne un peu d'elle pour la regarder quelque peu étonné. Mais finis par répondre à sa question.
- A tout...
Et comme dans un défi.
- Alors attrape moi...
Je la vois s'élancer à travers l'appartement, à moitié nue. Elle déambule d'un côté de l'îlot centrale de sa cuisine, je me dirige frénétiquement vers elle mais s'enfuie de l'autre côté. Je fais de même tentant de lui barrer le chemin. Raté.
Elle rit aux éclats. Moi aussi. Ce jeu m'amuse, m'excite... quelle récompense pourrai-je avoir si je réussis mon défi?
Elle repars de l'autre côté, moi aussi.
- princesse il va bien falloir que tu sorte de ta tanière...
- le but mon amour... c'est que tu m'attrape sinon ce n'est pas drôle. Me défie t-elle d'avantage?
Je me prend de plus en plus au jeu, je veux croquer le fruit défendu, là, maintenant...j'ai faim!
Alors qu'elle repars à nouveau dans l'autre sens, tentant dans une rapidité extrême de rejoindre le coin canapé. Pas assez rapide dommage pour elle. Je passe par dessus l'îlot centrale et la choppe in extremis par le poignet, l'attirant à moi, son dos contre mon torse, mon bras entourant son cou qu'elle agrippe d'instinct, pouvant ainsi sentir mes muscles se contracter sous la pression.
- tu triiiiicheee. Me dit elle déçue d'avoir été attrapée aussi vite.
- non princesse... je joue le jeu... tu n'as précisé aucunes règles... j'ai gagné quoi?
Je relâche la pression afin qu'elle puisse se retourner, me laissant humer les effluves de son parfum.
- le second round... me dit-elle en s'échappant à nouveau de mes griffes acérées dans un nouvel éclat de rire.
- priiinceeessse! Si je t'attrape tu perd rien pour attendre.
La lionne patiente sagement appuyée sur le dossier du canapé, prête à bondir.
- tu abandonne? me demande t-elle avec toujours plus de défis dans la voix.
- Moi!? Abandonner!? Ça va pas ou quoi!?
J'accoure jusqu'au canapé mais elle s'enfuie à nouveau. Voir sa poitrine sautiller à chaque pas me fais gonfler le membre encore plus, prisonnier de mon pantalon. J'ai chaud! Je retire mon tee-shirt, ce qui n'échappe pas à l'oeil aguerri qui me fait face.
- hummmmmmm...beau brun....
Séductrice dans l'âme.
Alors que je fais le tour du canapé, elle aussi... je ne l'aurai jamais et pourtant je la veux... je tente de l'amadouer.
- si tu te laisse attraper... tu ne le regretteras pas je te le promet.
Elle me regarde d'un air aguicheur, se mordille la lèvre inférieure comme si elle avait en tête ce que je pourrais lui faire. Elle n'en soupçonne pas même la moitié.
- Je vais faire un petit effort pour toi... puisque tu as du mal.
- provocatrice!! M'esclaffe-je
Elle m'annonce son plan tout en reculant vers la cuisine.
- je vais m'assoir ici. Je vais compter jusqu'à 5. Et si tu n'es pas à moi à temps. On se rhabille, on mange et on décolle. Et ce soir t'es punis. Me dit-elle avec une sourire malicieux quelque peu directive.
Elle ne peut quand même pas me priver de sexe...me priver de son corps...de son parfum...si?
Séductrice, provocatrice et tortionnaire? Femme fatale...

Is It Love: Matt. TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant