- Chapitre 2 -

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Les personnages appartiennent à vous savez qui.

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CHAPITRE 2

- Je te demande pardon ? S'étrangla-t-il ce qui lui tira un sourire, elle avait oublié à quel point il pouvait se montrer dramatique.

- Pas la peine de t'excuser, répondit-elle en passant sa main dans sa chevelure solaire, adoptant sa nonchalance.

- Espèce de sale g... commença-t-il.

- Tout doux mon coeur, l'interrompit-elle, se délectant de voir les rôles s'inverser, utilisant ses petits traits d'esprit contre lui. Pas devant les enfants voyons, ponctuant sa phrase en agitant son doigt sous son nez avec le même air réprobateur que celui qu'il lui avait servi un peu plus tôt.

Il lui attrapa la main et ce contact sembla les surprendre tout autant l'un que l'autre. Il en était pourtant l'instigateur. Il n'aurait pas du être aussi troublé. L'explication à cela était limpide : il la voulait tout autant qu'elle le voulait, tout simplement. Marlène n'était pas stupide. Elle savait reconnaitre le désir chez les autres. C'était une arme dont elle usait à loisir pour obtenir ce qu'elle voulait. Pour ça ils se ressemblaient.

Seule la présence de Wednesday l'empêchait de se jeter à son cou. Elle l'aurait laissé la prendre dans ce cimetière, à quelques mètres de la dépouille fraichement enterré de son mari si elle s'était écoutée. Ça n'aurait pas été la première fois qu'ils se seraient donnés l'un à l'autre dans un lieu inapproprié. Elle mordit sa lèvre à sang dans l'espoir que la douleur la ramène sur terre. Ce fut efficace. Pour elle tout du moins. Sirius semblait quand à lui, pas loin de craquer, son regard fixé sur ses lèvres d'où perlait une goutte de sang qu'elle recueilli du bout de la langue d'une manière proprement indécente. Il la lâcha comme si son contact l'avait brulé.

- Maman ! S'impatienta de nouveau Wednesday. T'avais dis qu'on irait à Mcdo, lui rappela l'enfant.

- Oui ... oui, répondit Marlène en secouant la tête pour reprendre ses esprits, se concentrant sur sa fille.

- Sirius peut venir avec nous puisque c'est mon vrai Papa ? L'interrogea l'enfant qui était bien trop intelligente pour son âge et pour son bien.

- Sirius a surement mieux à faire, répondit-elle en s'accroupissant devant sa fille, regrettant déjà d'avoir lâché une telle bombe sans réfléchir aux conséquences mais elle avait toujours été impulsive en sa présence, il l'empêchait de réfléchir rationnellement.

- Non, répondit-il avec une colère froide.

- Non ? Répéta-t-elle en levant les yeux vers lui.

- À moins que par mieux tu veuilles dire te faire un procès pour obtenir sa garde, la menaça-t-il.

- Mcdo c'est très bien ! S'exclama-t-elle voulant à tout prix éviter ce cas de figure.

Wednesday poussa un cri de joie, glissant sa main dans celle de Sirius comme si elle craignait qu'il ne disparaisse. C'était lui que la petite fille entrainait désormais mais contrairement à Marlène qui peinait à suivre le rythme de l'enfant, il semblait parfaitement à l'aise. La ressemblance était frappante. Plus encore que par le passé maintenant qu'il était là pour soutenir la comparaison.

Elle se demanda si Regulus regrettait de ne pas avoir été un meilleur père pour Wednesday en voyant avec quelle facilité son frère éclipsait son existence. Elle en doutait. C'était une situation familière pour le plus jeune des deux frères. Regulus avait toujours était une pâle copie de son ainé. Condamné à vivre dans l'ombre d'un frère qu'il adorait mais ne parvenait jamais à égaler. Peut être que Regulus n'avait jamais fait le moindre effort avec l'enfant parce qu'une part de lui savait qu'il ne ferait pas le poids si un jour Sirius revenait.

Elle le regarda hisser l'enfant sur ses épaules pour qu'elle soit plus proche des différents menus affichés en hauteur. Il ne broncha pas lorsque Wednesday glissa ses petites mains dans ses cheveux, le décoiffant. Elle éprouva une pointe de jalousie, Sirius ne l'ayant jamais laissé touché à ses cheveux sans se plaindre ou protester. Mais ce sentiment fut immédiatement suivi par une culpabilité lancinante. Elle n'avait aucun droit d'être envieuse alors qu'elle avait refusé ça pendant aussi longtemps à Wednesday. Elle avait fini par se convaincre qu'elle avait fait tout ça pour sa fille. Que Sirius n'était pas fait pour la vie de famille. Il était égoïste, volage, instable. Il n'aurait pas était un bon parent pour Wednesday. La vision de cette dernière perchée sur les épaules de son père contredisait tout son raisonnement. Il était patient, aimant, présent.

Wednesday n'avait jamais eu besoin de plus, elle était celle qui avait eu besoin d'un confort matériel. Elle était celle qui s'était souciée de réputation et d'honneur. Elle avait choisi la facilité. Elle avait été lâche. Elle n'avait jamais été courageuse. C'était son truc à Lui. Lorsqu'elle avait découvert qu'elle était enceinte, elle avait paniquée. Ils étaient si jeunes, si inconscients et si inconstants. Leur relation n'avaient rien de « traditionnel » contrairement à celle de James et Lily ou encore Alice et Frank. Tout était si simple pour ces deux là. Marlène aimait Sirius mais elle aimait aussi Dorcas, et elle aimait être aimé par bien d'autres encore. Sirius était semblable et différent. Plus généreux ou tout simplement moins difficile et sélectif qu'elle. Il donnait autant qu'on lui donnait.

Ça fonctionnait pourtant entre eux. À la perfection même. Ce qui était plus qu'étrange à bien y réfléchir après autant de temps à se haïr. Pour elle, il avait d'abord été le « fils de ». Celui avec qui elle était obligé de jouer quand sa mère allait prendre le thé chez son « amie ». Il était cet enfant de son âge qui la voyait comme une intruse. Sirius ne voulait jamais jouer avec elle. Il ne la laissait toucher à rien. Et il lui arrivait même de la frapper. Elle le lui rendait bien, lui réservant le même traitement lorsque les rôles étaient inversés et qu'il devenait l'intrus. Ils finissaient irrémédiablement par être puni, bien que ses punitions à lui semblait bien plus terribles que les siennes. Il semblait la tenir pour responsable et leur rivalité enfantine s'était rapidement transformé en véritable animosité.

Plus tard, à l'école, ils s'étaient découvert un point commun qui était rapidement devenu une source de conflit : James Potter. Il était leurs meilleurs amis et ils se disputaient sans relâche son attention et son affection. Leur querelle s'étant soldée par un match nul qui les condamnaient à devoir se supporter. D'une manière ou d'un autre ils avaient fini par trouver un équilibre qui fut briser par leur entrée dans l'adolescence. Marlène passait moins de temps avec James, s'entourant d'une compagnie moins masculine sous la pression de sa mère qui s'inquiétait de la voir passer autant de temps avec des « garçons ». James et Sirius l'avaient imité, transformant leur duo en quatuor avec l'arrivée de Remus et Peter.

Elle s'était sentie exclue, mais pas autant que lorsque Sirius s'était mit à « voir » des filles. C'était normal, il avait du succès et elle l'aurait trouvé stupide de ne pas en profiter, après tout elle le faisait aussi. Ce qu'elle ressentait n'était pas de la jalousie mais de la frustration. Elle était la seule qu'il ne regardait pas, qu'il ne touchait pas. Qu'avait-elle de moins que les autres ? Elle détestait le fait qu'il la fasse douter d'elle. De sa valeur. Elle était Marlène McKinnon, la reine du lycée, et elle ne se laisserait pas traiter de la sorte. Ça avait été plus simple que prévu. Il la voulait tout autant et peut être plus encore, l'ayant évité par fierté, ne pouvant tout simplement pas lui avouer qu'elle lui plaisait alors qu'il avait passé autant de temps à la dénigrer. Ils s'étaient vus en secret, ils s'étaient aimés loin de l'attention constante qu'ils aimaient en temps normal, susciter. Ils ne disputaient pas moins, ne se haïssait pas moins. L'amour c'était simplement ajouté aux restes, transformant à l'occasion le négatif en passion.

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À bientôt !

PrincesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant