- Chapitre 1 -

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Les personnages appartiennent à JKR.

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CHAPITRE 1

Beaucoup de monde s'était déplacé pour cette occasion. Mais peu d'entre eux étaient restés. Il n'avait que peu d'amis, ce n'était pas son genre de se lier à qui que ce soit. Il cultivait cet amour de la distance même avec elle, alors qu'elle était sa femme. Il aimait tant et si bien la solitude qu'il l'avait définitivement abandonné après six ans de mariage. Une part d'elle savait que c'était injuste de lui reprocher son départ quand celui ci n'était pas le moins du monde volontaire mais il n'était pas dans la nature de Marlène d'être juste ou raisonnable.

Elle fixa donc la tombe de Regulus Black. La tombe de son « époux ». Elle était trop jeune pour être veuve mais elle commençait à s'habituer à cette situation. Après tout, elle avait été trop jeune pour être mère et trop jeune pour être mariée. Le destin semblait trouver dommage de s'arrêter en si bon chemin et avait envoyé la faucheuse pour accomplir son dessein.

Un peu plus loin étaient enterrés sa belle mère et son beau père, plus proches l'un de l'autre qu'ils ne l'avaient jamais été dans la vie. Cette pensée lui tira un sourire qui disparu rapidement. Elle était mal placée pour se moquer du mariage des autres quand le sien avait été un tel échec. La haine est préférable à l'indifférence et ça, Walburga l'avait parfaitement compris. Marlène n'était pas du genre à fuir les responsabilités mais elle n'était pas la seule responsable du fiasco qu'avait été leur union. Elle avait essayé d'être son amie à défaut d'être son amante mais elle s'était heurtée à un véritable mur.

- Maman j'ai froid, lâcha Wednesday d'un ton bien trop affirmé pour une enfant aussi jeune.

- Oui, rentrons, répondit Marlène se laissant entrainer par la vigoureuse petite fille qui ne semblait nullement affectée par la perte de son « père ».

Il avait aimé Wednesday, cela ne faisait aucun doute et Marlène savait pourquoi. Il tolérait sa présence jusqu'à ce que celle ci lui devienne insupportable et Marlène savait également pourquoi. Elle ne lui en voulait pas. Il lui arrivait aussi de détourner son regard de l'enfant. Wednesday ressemblait aux Black mais elle lui ressemblait à Lui.

Pas physiquement. Elle avait hérité des cheveux blond de Marlène, ainsi que de son petit gabarit. Ses traits étaient les siens, seul son regard de la couleur de l'acier trahissait son affiliation à la famille Black. Mais tout le reste : son énergie débordante, sa malice et son humour, son insolence et ses caprices, tout ça, c'était à Lui qu'elle le devait.

Celui dont le nom n'était jamais prononcé. Celui dont l'existence avait été effacé. Celui qu'elle avait secrètement espéré voir aujourd'hui. Elle ne se serait probablement même pas déplacé si elle n'avait pas entretenue ce ridicule fantasme. Elle ne serait pas restée debout devant la tombe de son mari si elle n'avait pas caressé l'illusion qu'il finirait par apparaitre près d'elle. Elle serait encore plantée là bas si Wednesday ne s'était pas impatientée. Encore un trait de caractère qu'elle tenait de Lui.

- Papa ! S'écria soudain la petite fille, lâchant sa main et remontant la colline aussi vite qu'elle l'avait dévalé vers cette silhouette qui se tenait là où elles s'étaient tenues quelques minutes plus tôt.

- Wendy ! Reviens ici ! Lui ordonna Marlène essayant de la rattraper ce qui s'avéra plus compliqué que prévu perchée sur des talons de plus de dix centimètres.

Lorsqu'elle la rattrapa, l'inconnu l'avait soulevé dans ses bras. C'était déroutant. Wednesday n'était pas « tactile ». Elle avait longtemps tenu sa belle famille pour responsable mais avait fini par se rendre à l'évidence. L'absence de démonstration d'affection des Black n'avait rien à voir la dedans. C'était quelque chose d'inhérent à la petite fille. Marlène avait tenté d'y remédier autant que possible et bien que l'enfant se laissa câliner par elle, c'était plus que rare qu'elle ne supporte le contact de qui que ce soit d'autre et encore moins un inconnu. Marlène se figea, observant la scène à bonne distance, tétanisée par un sentiment qu'elle n'identifia pas.

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