Le début des emmerdes

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Alors qu'on passe par la cuisine pour prendre un petit déjeuner, on entend un verre tomber au sol et se casser.
Étonnées, Lom et moi regardons ce qui se passe.
Tandis qu'un sourire narquois nait sur les lèvres de mon ombre, mon visage exprime la peur.
Celui de notre colocataire aussi, soit dit en passant.
Un visage qui pourrait être assez sympa si les traits n'étaient pas déformés par la terreur...

Tétanisée, je me colle au mur, tandis que mon alter ego maléfique se penche en avant pour regarder notre colocataire, un sourire sadique sur le visage et les yeux enjoués.
[Lombra]- Un nouveau jouet ! Je peux m'amuser, dis, dis, dis ?!
Elle commence à me regarder et à trépigner, mais la peur me paralyse trop pour que je puisse lui répondre.
Déçue, elle détourne les yeux qui se reposent sur notre coloc, ce dernier commençant à reprendre ses esprits.
En parlant du loup... Il s'avance dangereusement de nous !

Lombra sautille de joie en voyant le jeune homme venir vers nous, tandis que j'essaye d'ordonner à mon cerveau de me laisser retourner dans ma chambre.
{C'est peine perdue... Bon, respire, il va pas te manger, c'est qu'un simple humain... Respire, respire !}
Alors que je tente encore de me calmer, il arrive devant moi.
[Coloc']- Alors comme ça... C'est toi ma colocataire ?
Il hausse un sourcil moqueur, un air déconcerté sur le visage.
Je pince les lèvres et arrive à faire un pas sur le côté, puis un deuxième, pour finalement heurter un deuxième mur, celui du couloir cette fois ci.

Il s'approche encore, un peu plus confiant.
Je déglutis péniblement et le laisse faire puis me décide à parler
[Lister]- En... Enchantée... Je suis... Lister, votre colocataire...
Abrutie... Il le sait déjà...
Il se penche en avant pour me regarder de plus près et penche la tête de gauche à droite pour essayer de déterminer ce que je suis.

Bien sûr, nos races avaient fait parlé d'elles dans le passé, ainsi que des monstres, c'est pour ça que nous tentons de nous cacher.
Cependant, il existe des partis anti-monstres, des centres de redressement également, car les humains pensent que nous sommes tous assoiffés de sang et voulons tous exterminer la Terre pour pouvoir diriger leurs pays.
Et c'est également pourquoi on nous envoie en exil sur Terre, pour affronter ces préjugés et ces histoires capilotractées, et également pour nous ridiculiser encore plus, dans l'attente de nous faire tuer.
[Coloc']- Alors comme ça, ma colocataire est un monstre... Intéressant... J'ai entendu parler de scientifiques payant assez cher pour en étudier.
[Lombra]- Mon grand, je peux t'assurer que si tu fais ça tu vas le regretter et ramper devant moi.
Je sens Lom prendre appui sur mon épaule pour regarder l'humain devant nous qui éclate de rire.
[Coloc']- Et bien ! Je l'étudierai moi-même alors, ce petit corps...
Un sourire malsain nait sur ses lèvres tandis que je sens mon ombre s'énerver. Et il ne faut jamais énerver un démon...

Sans comprendre comment, j'arrive à me déplacer sur le côté et à l'esquiver pour sortir et tenter de calmer Lombra.
On atterrit dans une ruelle sombre et non habitée. Mes jambes lâchent et je me retrouve par terre, me tenant la tête.
Mon alter ego regarde l'endroit d'où nous venons.
[Lombra]- Ouaip, bah compte pas sur moi pour y retourner. Quel connard !
Je regarde toujours le sol. Il voulait me vendre... Comme on vend un vulgaire objet...
Me tenant toujours la tête, ma deuxième paire de bras enroule mon ventre et je commence à sangloter. Je ne représente rien pour personne... Seuls vous êtes encore assez courageux pour rester... Mais vous devriez faire attention, je ne voudrais pas vous blesser non plus...
L'ombre me regarde et soupire avant de s'affaler sur moi, la seule marque d'affection qu'elle peut porter à quelqu'un.

Je me calme peu à peu et reprends mes esprits, me collant au mur.
[Lister]- On fait quoi du coup ? On n'a plus de cachette, et on peut pas sortir comme ça, à moins que tu veuilles te faire étudier...
[Lombra]- Commence par te reposer un peu, petite faiblarde, on verra après.
[Lister]- Tu vois, dans le fond, tu peux être gentille...
Je rigole faiblement tandis qu'elle s'énerve et gesticule dans tous les sens, protestant, affirmant qu'elle n'était pas comme moi.

Lister's storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant