Douloureuses retrouvailles...

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P.D.V M

J'ai l'impression d'aller à l'abattoir... Ce Clochard qui nous sert de compagnon et de guide est totalement fou ! Il ne sait pas ce que j'ai vécu, mais il est hors de question que je retourne chez mes parents !
[Vivi]- Il est bien au courant, ne t'en fais pas, il sait ce qu'il fait.
[M]- Tss... Abruti...
J'ai peur de les revoir... Ils m'en voudront, c'est sûr...

P.D.V Lö

Ça me fait mal de la voir comme ça... Finalement, je ne sais pas ce qui me blesse le plus... Savoir qu'elle m'ait oublié et pense maintenant que son ami d'enfance l'ait abandonnée ou devoir l'emmener chez ses parents où elle découvrira la vérité.
En plus, depuis qu'on est sorti du royaume des âmes perdues, j'ai la désagréable impression qu'on est observé... Un grésillement se fait entendre, puis une voix que je ne connais que trop bien : celle de mon père...
Ça doit être la fatigue... Ou alors j'ai passé trop de temps dans son atelier.

[M]- OH, CLOCHARD !
Je sursaute et relève la tête.
Ils sont loin derrière, M a les mains en porte voix.
[M]- On fait une pause, on repart demain.
[Lö]- Mais... On arrive bientôt ! On pourra faire une pause plus t-
[M]- S'il te plaît.
La dureté et la fermeté de sa voix me poussent à lui obéir et je les rejoins.
Les tentes sont installées, le camp est mis en place et la nuit tombe.

Après avoir mangé, tout le monde va se coucher.
Tout le monde... Sauf M.
[M]- Il faudra racheter des vivres quand on passera par la ville.
[Lö]- Reçu...
Elle regarde en direction de la ville.
[M]- Ça fait longtemps...
[Lö]- C'est vrai... Mais elle n'a pas tant changée que ça.
[M]- Qu-Comment peux tu affirmer ça ?!
Oh merde... Boulette...
[Lö]- Tu... Tu devrais aller te coucher... Il se fait tard !
[M]- Tes ailes te trahissent, Clochard. Maintenant, explique toi !
[Lö]- Attends... T'as pas entendu ?
[M]- Quoi ?
[Lö]- Un grésillement... Des bruits de pas...
[M]- Cette technique de diversion est nulle et clichée... T'as pas mieux ?
[Lö]- Chut ! Écoute...
Elle tend l'oreille.
[M]- Non, j'entends rien.
[Lö]- Reste là, je vais voir.
[M]- Non mais OH ! ME LAISSE PAS LÀ, CLOCHARD !
[Lö]- Alors pas un mot.

On s'enfonce dans la forêt.
[M]- Si attends ! J'entends quelque chose...
[Lö]- Ah oui ?
[M]- Le foutage de gueule ! Bonne nuit, tocard.
... Un peu de gentillesse dans ce monde de brutes, est ce trop demandé ?
Elle retourne au camp, me laissant seul entre les hauts arbres.
[?]- Les anges ont une ouïe bien plus développée que celle des humains... Et encore, j'avais fait en sorte de masquer le plus de bruits possibles !
[Lö]- Qu-Qui est là ?!
[?]- Allons... Tu ne reconnais pas la voix de ton père ?
[Lö]- Jamais je n'aurais pensé que tu descendrais, tu es bien trop occupé pour t'occuper de ta propre famille.
[Morö]- C'est bien pour ça que je fait faire le sale boulot aux autres.
[Lö]- Lâche... Où te caches tu ?
[Morö]- Dis moi d'abord où est l'humaine qui détient mes plans.
[Lö]- Elle n'est pas ici.
[Morö]- Tu ne pourras pas la cacher éternellement Lö. Il nous les fait ou nous ne pourrons pas régner sur le monde comme nos ancêtres !
[Lö]- Et si je ne veux pas ?
[Morö]- Tu verras tous ceux auxquels tu tiens mourir.
[Lö]- Ils seront aussi mort que ma mère ?
Mon père grogne et un grésillement se fait à nouveau entendre, suivi de pas qui s'éloignent.
Il faut absolument que je protège M... Il ne doit pas la trouver.

P.D.V M

C'est sur mes nerfs que je me réveille. Le Clochard m'a bien soûlée hier avec son canular.
[M]- Bon, j'espère que vous êtes prêts parce qu'aujourd'hui, on ne se repose pas. J'aimerais en finir au plus vite avec cette étape.
[Lombra]- Oow~ Creepy-Girl est de mauvais poil ?
[M]- Très mauvais poil. Alors met la en veilleuse si tu veux pas que je demande au quetzalcoalt de t'offrir en sacrifice au dieu des morts atlante.
Elle déglutit et se tait, se cachant derrière Lister.
Je savais que ça marcherait...

Le camp est plié et nous arrivons enfin en ville.
Lister reste dans l'ombre avec Gémeaux.
Il a été décidé qu'une équipe reste dehors et fasse le guet. Seuls Lö, Tit et moi entreront chez mes parents.
[Lister]- Courage, tout se passera bien.
[M]- J'aimerais avoir ton optimisme...
Elle rit légèrement avant de me laisser devant la porte.
[Lister]- On en reparle tout à l'heure... Et on vous appelle si il y a du nouveau.
J'acquiesce et, le cœur au bord des lèvres, je fais face à la porte.
Bon... Courage... Tu peux le faire... Ils ne vont pas te manger...

Lorsque je toque à la porte, personne ne répond. Cependant, elle est ouverte, et même pas claquer.
[M]- Euh... Bonjour ?
[?]- Casse toi, morveuse !
C'est sa voix... Éraillée, abîmée, mais sa voix...
[M]- Papa... C'est moi...
[Franck]- Te fous pas de moi ! Ma fille est morte à cause de sa folie !
C'est vraiment comme ça que j'ai fini pour lui...?
Je fais un pas dans la maison qui m'a vue grandir.
[M]- Montez aussi discrètement que possible dans ma chambre, les plans sont dans mon armoire. Je m'occupe de lui...
L'agilité d'acrobate de Tit et les pas légers de l'ange sont un véritable atout.
Me dirigeant vers la cuisine en passant par les couloirs sales, je me stoppe en voyant mon père.

Il a pris un sacré coup de vieux... Ses cheveux sont gris, son visage creusé... Mais ce qui me choque le plus est la pile de bouteille à ses pieds et celle vide qu'il tient à la main.

Il écarquille les yeux quand il me voit et lâche sa bouteille qui explose au sol.
[Franck]- Sors de là, fantôme...
[M]- Mais papa... C'est moi !
[Franck]- Ma fille est morte et ma femme l'a suivie ! Sors de ma tête !
[M]- Maman... Est morte...?
[Franck]- Ne fais pas l'innocente ! Tu l'as fait exprès !
[M]- Papa... Calme toi...

Mon père récupère la bouteille brisée et ne garde que le goulot.
Se levant par la même occasion, il s'approche dangereusement de moi en titubant, sabrant l'air de sa nouvelle arme.
Les larmes perlent aux coins de mes yeux.
[M]- Papa, tu es ivre, calme toi...
[Franck]- Démon !
[Tit]- Monsieur, je connais des démons et ils sont bien moins sympas.
[Franck]- Vous êtes venus me chercher... Mais mon heure n'est pas encore venue !
Il me fusille du regard. Si les yeux lançaient des lasers, je serais déjà morte calcinée...
Mon père continue d'avancer et s'attaque finalement à moi.
Alors que je ferme les yeux et mets mes bras devant moi pour me protéger, je sens des plumes contre ma peau. Ouvrant un œil, je vois des ailes d'ange.
Et cet ange, c'est le Clochard... Lö.

Lister's storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant