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— Pourquoi est-ce que je me suis faite traîner ici, se plaignit Sarah. On a plein de devoirs pour la semaine prochaine et en plus Alix va passer la soirée collée à Matteo.

— T'oublie Natasha qui ne va pas lâcher Hugo, ajouta Valentin en lançant un regard de braise à la concernée. Une super soirée qui s'annonce.

— Pourquoi vous êtes venus à part pour vous plaindre ? demanda ironiquement Natasha.

Elle ne comptait pas laisser filer entre ses doigts l'occasion de faire souffrir Mathilde. Après tout elle n'avait jamais aimé cette fille. Le groupe d'amis venait d'arriver devant la maison de Robin et n'eurent même pas le temps de toquer que Matteo ouvrit pour accueillir sa belle. Natasha se demanda depuis quand il venait à autant de soirées mais elle ne se posa pas la question bien longtemps puisque Clara la traîna à l'intérieur.

— Je pensais que tu devais passer une soirée tranquille avec tes amis, s'exclama une voix derrière elle.

Elle se tourna et savait très bien qu'elle allait se trouver face à Hugo. Elle mentit en disant qu'ils avaient changé de plan à la dernière seconde avant de s'enfoncer un peu plus dans l'appartement. Elle aperçu bien vite Mathilde parler avec Robin, ou plutôt l'harceler.

— Cette fille n'a aucune dignité, lança Alix en se plaçant près de la blonde.

Celle-ci lui sourit. Alix était bien sûr au courant de son plan machiavélique et la soutenait entièrement.

— N'essaye même pas d'embrasser Matteo devant moi, lâcha-t-elle avant de se diriger vers les personnes qu'elle observait.

Elle salua chaleureusement Robin, au profit d'un regard des plus noirs de la part de Mathilde, et commença à parler avec lui. A vrai dire elle ne le connaissait absolument pas et ne le trouvait même pas si attirant mais après avoir ingurgité un peu d'alcool tout serait mieux passé. Et elle était prête à faire de plus gros sacrifices pour goûter à la douce saveur de la vengeance. Elle continua longtemps à discuter avec Robin, qui préférait visiblement sa présence à celle de Mathilde, tout en évitant consciencieusement Hugo. Au bout de quelques verres pour Natasha et un plus grand nombre pour Robin, leurs bouches se joignièrent, alors qu'ils dansaient dans le salon avec tous les convives.

Lorsque Hugo le vit, le nom «Natasha» s'echappa tel un dernier souffle des lèvres de celui-ci. Même si la musique était si forte qu'elle faisait trembler les murs, la concernée entendit. Et le murmure de Hugo fut la chose la plus assourdissantes qu'elle n'eu jamais entendu, il résonnait dans sa tête avec tellement de violence qu'elle du se séparer de Robin et simuler un léger mal-être. Elle courut jusqu'à la salle de bain pour s'y enfermer. Elle se mit des petites claques sur les joues en essayant de revenir à elle. Après tout, aller voir ailleurs était une possibilité qui faisait partie de leur accord.  Elle s'assit sur les toilettes, le visage entre les mains. Comment avait-elle fait pour se réduire ainsi si dépendante de Hugo ? Il rythmait sa vie, de sa respiration jusqu'à ses rêves. Il était constamment dans sa tête, tellement que ça en devenait une routine. Il était obstiné à posséder l'esprit entier de Natasha, même son âme. Soudain quelqu'un toqua à la porte.

— Nat ça va ? C'est Alix, je peux entrer ? dit la voix derrière la porte.

Natasha lui donna la permission et son amie entra. Elle la regarda quelques instants ainsi, avec les larmes aux yeux et le visage dévasté par la tristesse.

— Natasha vous ne pouvez pas continuer. Je refuse que tu te réduise comme ça juste parce que t'a embrassé Robin, commença son amie en s'agenouillant près d'elle. C'est une relation malsaine, elle te détruit.

La blonde ne répondit pas. Elle secoua seulement la tête. Non, ils ne pouvaient pas arrêter. Se séparer de Hugo la détruirait. Elle avait besoin de sa présence au près d'elle.

— C'est stupide, finit Alix en se relevant. 

Cela faisait trois mois que la brune essayait de convaincre son amie que ce n'était pas une relation saine et elle venait de renoncer. Elle tourna les talons et s'apprêtait à ouvrir la porte quand Natasha riposta :

— Tu ne comprend pas. Je l'aime. Je ne peux pas arrêter.

— Fais ce que tu veux Natasha, je ne veux juste plus en entendre parler, lâcha la brune avant de claquer la porte.

Natasha détestait le ton froid que prenait sa meilleure amie quand quelque chose ne lui plaisait pas et surtout lorsqu'il lui était adressé. Elle fixa la porte encore quelques instants avant de se relever et de quitter la pièce à son tour. Une fois dehors elle croisa plusieurs personnes qui lui demandèrent comment elle allait, personnes qu'elle chassait bien vite puisqu'elle était à la recherche de Hugo. Lorsqu'elle vit ses cheveux bruns dans la cuisine elle se jeta presque sur lui.

— On doit parler, dit-il simplement, presque froidement.

Ils se glissèrent dans la chambre de Robin, miraculeusement vide. Le jeune homme planta ses prunelles vertes dans celles de Natasha. 

— Dit moi que t'a pas fait ça uniquement pour faire du mal à ma meilleure amie, lança Hugo après un temps.

— Elle m'a traité de pute opportuniste, personne me ne fait chier et s'en sort comme ça, répondit-elle avec une voix teintée de colère.

Hugo hésita. Le silence était presque constant dans cette pièce, ils n'entendaient que les rires et la musique qui provenaient du salon.

— Je ne peux pas t'en vouloir plus de deux minutes Natasha, c'est fou, avoua-t-il soudain en s'approchant d'elle, un sourire aux lèvres. Je parlerais à Mathilde.

Puis il l'embrassa langoureusement. Elle se serra contre son corps tandis qu'ils s'approchaient de plus en plus du lit derrière eux. Ils y tombèrent en même temps, rebondissant sur le matelas moelleux.  Ils se déshabillèrent ensemble tandis que Hugo cherchait désespérément un préservatif dans la poche de son pantalon. Leur danse fut tout aussi parfaite que les autres fois, leur laissant des traces invisibles mais indélébiles sur leurs peaux. Quand ils eurent finit, Hugo resta observer la peau nue et délicate de Natasha pendant quelques minutes. Il la trouvait divine, royale. Elle lui souriait délicieusement tandis que le silence était roi. Lorsque Hugo se releva, une expression paniquée se peint sur son visage, ce qui intriga la blonde.

— La capote à craqué, souffla-t-il en relevant ses yeux, qui avaient triplé de volume, vers sa compagne. 

Larmes glacéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant