A Shadowhunters Story ~

Chapitre 1 - Monsters

Evidemment personne ne s'était rendu compte de l'absence d'Azariel. Comme toujours, il savait à quel moment il pouvait entrer dans l'institut et regagner sa chambre sans être vu. Le Colisée est tellement grand qu'il y a parfois de légers trous dans les rondes. Il faudrait d'ailleurs qu'il le signale un jour, cela pourrait se retourner contre l'institut. En attendant, il profite de cette astuce pour voir sa douce en cachette. Comme à chaque fois que le brun revient de son escapade nocturne, il se pose à son bureau et relit des dossiers importants. Les chambres n'ont rien de très originales à l'institut, elles se ressemblent toutes. Un lit, un bureau et quelques effets propres à chacun. La chambre d'Eos, bien qu'au-dessus d'une boîte de nuit, est presque plus accueillante. Le Colisée abrite une centaine de personne à plein temps et beaucoup plus si on compte ceux qui résident à Idris mais qui travaillent à Rome. Il faut bien loger tout le monde, alors il n'y a pas de place pour faire de jolies chambres spacieuses.

A 7h30, il finit par descendre rejoindre les autres comme s'il venait de se lever. Sa technique ne lui a jamais fait défaut en un an. Après avoir relu le rapport sur la dernière chasse aux démons afin de vérifier qu'il n'y a pas eu d'erreur dans la procédure, le jeune homme replace le dossier dans un de ses tiroirs avant de quitter la pièce.

L'avantage du Colisée c'est qu'il y a de la place. L'inconvénient c'est que les chambres sont à l'opposé du centre d'opération. Il faut bien 5 minutes de marche à travers les couloirs rustiques de l'édifice pour rejoindre l'autre côté. Mais ce n'est pas bien grave. Ça laisse toujours au beau brun le temps de se perdre dans ses pensées. C'est vrai que la remarque d'Eos le faisait réfléchir. Il y a un an jour pour jour, Azariel se laissait entrainer par la magnifique jeune femme dans cette pièce située juste au-dessus du Pandemon. Ils se connaissaient un peu d'avant mais c'est cette nuit-là que leur relation a débuté. Depuis rien a changé entre eux, c'est l'amour fou. Dès qu'il peut, le jeune homme s'éclipse de l'institut pour la rejoindre dans la boîte de nuit où elle travaille en temps que serveuse. Cette relation fondée autour du secret n'est pas désagréable. Elle a même un petit côté excitant. Mais Azariel ne peut le nier, il aimerait pouvoir montrer à tout monde qu'il aime vraiment Eos. Seulement, est-ce que les Shadowhunters pourraient comprendre son cœur ?

Le centre technique est très animé à cette heure-là de la journée. C'est l'heure du croisement. Ceux qui travaillent la nuit finissent leur garde et ceux qui œuvrent le jour, moins nombreux, arrivent tout juste. Ce qui frappe quand on arrive ici c'est le contraste avec le reste du bâtiment. Alors que la quasi-totalité du Colisée reste dans les mêmes tons que sa façade, c'est-à-dire un aspect très ancien, cet endroit est complètement modernisé. Il y a des ordinateurs un peu partout, reliant les Shadowhunters avec le monde extérieur, et tout a été refait. On pourrait se croire dans le futur. Mais bon de toute manière ce n'est pas cette pièce qui intéresse Azariel. Le jeune homme contourne les installations pour rejoindre une porte un peu plus loin. Une fois celle-ci franchie, le brun s'adosse contre elle et soupire.

- Je n'aime pas quand il y a tout ce monde, heureusement que c'est plus calme ici.

- Décidemment tu n'es vraiment jamais content

La voix qui venait de lui répondre provenait d'une jeune femme installée devant la table centrale avec sa tasse de café quotidienne. Elle n'a même pas pris la peine de relever les yeux de son mug pour s'adresser au Shadowhunter. Ses cheveux bruns au reflet roux encadrant son visage cachent les boucles en forme de branches d'olivier qu'elle porte le long des oreilles. Son look pourrait faire penser à une ado rebelle. Elle ne sort jamais sans son bombers et son haut en dentelle. Pour le reste, la jeune femme alterne entre des jeans de différentes couleurs et une paire de chaussures à talons. Pendant qu'elle boit doucement son café, le brun lui répond.