A Shadowhunters Story ~

Chapitre 6 - City of bones

Thalia a beau connaître l'endroit à force de s'y rendre, il ne se passe pas une visite sans que chaque parcelle de sa peau frissonne. La cité des os est sans doute le lieu le plus redouté par les Shadowhunters. Son nom est synonyme de pécher, de souffrance et de mort. Chaque section de ce lieu situé à la frontière entre Idris et le monde terrestre rappelle la devise des Néphilims. La descente aux enfers est facile. Les escaliers descendants s'entremêlent, laissant comme apercevoir au loin la porte qui mènera au chaos. C'est littéralement l'effet que donne cet endroit, d'être en enfer. Les murs couleur roche et ruisselant d'humidité composent la totalité du repère des frères silencieux, des Shadowhunters plus puissants que les autres, mutilés au visage, n'arborant plus aucune expression sur leurs figures. Leurs yeux et leurs bouches sont closent, pourtant ils vous voient et communiquent mieux que personne.

A peine la brune eut-elle mis un pied dans la cité qu'un des frères silencieux, Enoch, vient la rejoindre pour la guider. En réalité, elle sait parfaitement où elle se rend, elle n'a pas besoin qu'on lui montre la voie. Mais certaines rumeurs disent que se déplacer dans la cité des os sans accompagnateur peut faire perdre la tête aux esprits les plus solides. Les voix des frères silencieux qui s'immiscent dans les esprits viennent perturber l'équilibre mental installé chez chaque individu. Certains disent que la folie nous gagne instantanément. Thalia n'a pas envie de vérifier tout cela par elle-même. Frère Enoch la connait bien maintenant, il sait qui elle va voir, et surtout comment cela va se terminer. Mais à chaque visite, la Shadowhunter espère que les choses se passeront autrement.

Dans les couloirs, les cages se succèdent et avec elle des bruits des plus angoissants. Certains hurlent sous l'effet d'une douleur fantôme, infligée par la force d'esprit des frères silencieux. D'autres gémissent en silence ou grincent des dents. Certains supplient même Thalia de les faire sortir. Pourtant, elle ne leur adresse pas un regard. Si ces gens sont ici, c'est qu'ils ont brisé l'une des règles. Et pour les Néphilims, rien n'est plus important que la loi. Thalia est la première à le savoir.

Après quelques minutes de marche, frère Enoch arrête sa marche devant une cellule et s'éloigne très légèrement, laissant la jeune femme seule devant la cage. Avec douceur, elle vient enrouler ses mains autour des barreaux, cherchant du regard l'individu se trouvant à l'intérieur. D'une voie douce, éprise d'une légère pointe de panique, elle entame une discussion.

- Auxence est-ce que tu es là ?

- Où veux-tu que je sois Thalia ?

De l'ombre de la cellule se dégage une silhouette féminine. Elle est fine, élancée et assez grande. Une très belle femme. Mais à chaque pas qu'elle fait hors de l'ombre, la brune aux reflets roux se rappelle de la souffrance marquée sur ce corps, que plus rien ne sera jamais normal pour elle. Les cheveux en pagaille de la dénommée Auxence retombe au niveau de ses épaules. Leur couleur semble être un dégradé de bleu tirant sur le sombre. Chaque mèche semble prendre une couleur différente, un phénomène impossible par nature chez les Shadowhunters. La vrille de cheveux tombant sur son visage finit par s'écarter, laissant visible l'œil droit de la jeune femme. Il est mutilé, une grande trace de griffure le parcourant de part en part, du front jusqu'à l'extérieur de la joue. Même si la blessure a cicatrisé depuis longtemps, l'œil reste blanc cassé, révélant son infirmité. Quand a l'autre œil, il arbore une couleur bleu électrique, donnant à son regard une profondeur inouïe. Son corps est amaigri, mais les runes sont toujours visibles, bien que grandement affaiblie par l'environnement. Une fois revenue au centre de la cage, la prisonnière reprend la parole.

- Penses-tu vraiment que je puisse m'échapper de ce lieu maudit ? Est-ce de la pitié ou tu te moques de moi ?

- Auxence tu sais très bien que ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.