A Shadowhunters Story ~

Chapitre 10 - Breathe

C'était une nuit comme les autres, du moins en apparence. Le ciel italien était parsemé de milliers de petites étoiles, complétées par la lune presque pleine. L'institut est relativement calme. L'avantage d'un endroit grand comme la Colisée c'est qu'une fois éloigné du centre d'opération, l'agitation typique des Shadowhunters retombe, couverte par le silence de ce monument chargé d'histoire. Cette nuit, le groupe de reconstruction du groupe obscur n'a pas de garde à effectuer. Chacun en a profité pour prendre ses aises dans l'institut ainsi qu'une nuit de sommeil accordée gracieusement par la directrice. Depuis que le groupe a été fondé, les tâches se multiplient et le travail aussi. Leurs temps de repos sont courts, toujours occupés par une tâche à droite à gauche. Ils ont donc tous accueilli la nouvelle à bras ouverts. 

Enfin tous sauf Gabriel. Cette agitation permanente lui permettait de focaliser son attention sur autre chose, un ailleurs loin de Dublin. Le fait de faire retomber la tension l'a juste stressé un peu plus. L'idée même que la douce Mary puisse réapparaitre dans ses songes le pousse à ne pas fermer l'œil. Après avoir utilisé sa rune d'endurance, le châtain décide de quitter sa chambre. Sortir de l'institut n'est pas une bonne idée compte-tenu du climat actuel. Le jeune homme souhaite juste se contenter d'une marche nocturne à travers l'immense bâtiment. Juste histoire de se vider la tête et espérer trouver le courage de fermer les yeux le temps de quelques heures. Seulement, après quelques minutes, il aperçoit à l'extrémité du Colisée, assise à l'une des nombreuses fenêtres de l'établissent, une silhouette qui ne lui est pas inconnue. Seulement vêtue d'un sweat très large, la jeune femme a ses jambes rabattues vers elle et le visage posé sur ses genoux, laissant visible des traces de sa rune Iratze située sur le côté droit de son cou. Son regard est dirigé vers l'extérieur, fixant avec attention un horizon que le jeune homme ne peut voir. Immobilisé par sa présence, une voix finit tout de même par le surprendre.

- Toi aussi tu es venu voir les étoiles, prononce Calliope tout en tournant son visage vers l'irlandais.

- Non pas vraiment. C'est ce que tu faisais ?

- Oui, le ciel est magnifique ce soir.

Curieux, le Néphilim s'approche du lieu d'observation de la jeune femme. Depuis sa position, la vue est parfaitement dégagée, laissant libre court à l'imagination de chacun pour profiter de ce spectacle. Les rues sont vides, très peu fréquentées au vu de l'heure plus qu'avancée de la nuit. Les rares voitures se font discrètes, tout comme les ombres qui se promènent au cœur des ruelles. Le monde obscur doit rester à l'écart des terrestres. Ça en a toujours été ainsi et ça le sera surement toujours. Parce que la différence fait peur. La blonde engage alors une nouvelle discussion.

- Je voulais m'excuser pour mes ongles qui ont fini dans ta chaire la dernière fois. Cela n'a pas dû être agréable.

- Ce n'est pas grave. Une rune Iratze et il n'y avait déjà plus rien. J'ai l'impression que le gouverneur n'est pas apprécié parmi les Shadowhunters, sous-entend Gabriel.

- Sa politique a toujours été claire vis-à-vis du monde obscur. Même si les plus conservateurs n'y voient aucun inconvénient, des gens comme Thalia ou moi n'approuvons pas ce renfermement des Néphilims. C'est d'autant plus dur pour Azariel qu'il s'agit de son oncle.

- Je n'aimerais pas savoir que l'un des derniers membres de ma famille est en conflit permanent avec moi. Mais visiblement ce n'est pas le seul à avoir des comptes à rendre avec lui.

Les propos de Gabriel sont plein de sous-entendu. Il est clair que les ongles de la blonde ne se sont pas retrouvés planté dans sa peau juste pour le plaisir. Ce que monsieur Ungari a évoqué a été suffisamment douloureux aux yeux de Calliope pour la pousser à non seulement être violente vis-à-vis de l'irlandais mais aussi de son supérieur direct. Les secrets nous rendent plus faibles, enfin c'est sa vision des choses. S'ils veulent former une équipe capable de se faire confiance dans toutes les situations, il va falloir qu'ils se disent tout. Et ça, la blonde en a parfaitement conscience.