Aria et les 7 mondes

Chapitre 4

Je me réveille en sursaut en tendant mon bras devant moi, criant « Restez !!! »
J'halète et transpire. Je sens ma nuque et mon dos trempés. Les yeux écarquillées de peur et de questionnement, je regarde droit devant moi, comme hypnotisée et immobile, le bras tendu et la main toujours ouverte.
Tout à coup, la porte de ma chambre s'ouvre. Tiphanie s'y trouve derrière.
« - Coucou toi ! Bien dormi ?
- Pas vraiment... » dis-je, encore sous le choc de mon rêve en posant ma main sur mon front
Ma gouvernante fronce les sourcils et me demande la cause.
« - J'ai fais un rêve assez... perturbant.
- Que s'est-il passé ma puce ? »
Comme je l'ai dit précédemment, je n'ai pas envie de mêler Tiphanie à mes histoires absurdes, voire ridicules alors je préfère ne pas lui en parler.
« - C'est compliqué...
- Oh, ce n'est pas grave. De toute manière, ce n'était qu'un vilain cauchemar ! Je t'ai préparé des pancakes, rejoins-moi dans 10 minutes, d'accord ? »
J'acquiesce et la remercie.

Une fois avoir retrouvé mes esprits et m'être rafraîchie, je descends prendre mon petit déjeuner. Ses pancakes étaient délicieux, ils m'ont d'ailleurs bien remontés le moral !
Au cours de la journée, je fais mes devoirs et lis quelques livres, affalée sur mon lit. Malgré tout, mon cauchemar me hante l'esprit, je n'arrive pas à le ôter de ma tête. En vain, les scènes de ce fameux couple m'obsède à chaque instant de la journée. Je repense à cette "vérité" que je devais savoir. Et aussi quelle était leur identité.

Puis, je regarde mon réveil et il affiche : 18h48. Soudain, j'entends Tiphanie accourir jusqu'à ma chambre et essoufflée, elle me lance :
« - Aria ! J'ai totalement oublié de te dire que je serai absente durant toute la nuit, je me dois d'être en urgence chez une vieille femme pour lui tenir compagnie, elle est malade et a réellement besoin de moi... Désolée ma chérie.
- Ce n'est rien ! Vas-y, ne te fais pas de soucis pour moi, cette femme a plus besoin de toi que moi. »
Elle me sourit et s'empresse de sortir de ma chambre.
A cet instant, je la suis lentement et reste en haut des grands escaliers principaux dans l'entrée. Je l'observe prendre son sac et partir. L'écho de la porte claque et résonne dans toute la demeure.
Brusquement, je sens un sentiment familier traverser mon corps : la solitude.
Je reste là, debout, écoutant ce long silence presque assourdissant.

Je jette un regard par la grande fenêtre du salon et remarque qu'il fait presque nuit.
Je m'approche de celle-ci et quelque chose attire mon attention : la Fantasy Forest.

Après un long moment silencieux, une grande question se forme dans ma tête : « Est ce que j'y vais ? ».
Abruptement, je prends ma décision ; j'accours dans ma chambre et déterminée, je prends mon téléphone et une lampe torche que j'avais rangé dans l'un des tiroirs de mon armoire au cas où il y aurait une coupure d'électricité dans la maison. Cette fois-ci, je l'utilise plutôt parce que je vais dans un endroit sombre et peut être dangereux alors, je prends mes précautions.
Donc oui : je vais enfin m'introduire dans cette fameuse forêt qui attire mon attention chaque soir depuis mon plus jeune âge car je VEUX savoir ce qui cloche, la cause de mes rêves, si les faibles lumières que je vois dans la soirée sont réelles et surtout... qui est l'inconnu(e) qui m'a déposé cet étrange papier orange.

J'éteins la lumière de la pièce ainsi que toutes celles restées allumées dans la maison et me couvre d'un manteau pour ne pas avoir froid.
Enfin, j'ouvre la porte d'entrée et sens un air frais me caresser le visage, comme l'autre soir... puis je sort. Tiphanie n'est pas là jusqu'à demain donc je trouve que c'est le bon moment pour profiter, pour m'aventurer dans cette forêt mystérieuse.
Jusque-là, je ne m'étais jamais vraiment rendue compte que j'ai toujours voulu y aller. Pour moi, c'est un moment attendu depuis bien longtemps. Cependant, j'ai comme une boule au ventre, comme une excitation, comme si j'étais stressée ou anxieuse... ou comme un mauvais pressentiment... après tout, je crois que cette série de cauchemars m'a fichu la trouille.