Chapitre deux : Mensonge, mensonge...

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Je me suis endormie sur l'épaule de Royce, dans le bus emmenant au lycée ce matin. Et en me réveillant, j'ai vu quatre personnes devant nous me prenant en photo. Morgan Guilde s'était amusé à me dessiner un phallus au marker noir sur le front, et évidemment Royce était trop pris dans son jeux vidéo pour le remarquer. Le résultat a été que toutes les personnes du lycée m'ont fixé en se moquant de moi le temps que j'arrive aux toilettes pour essayer d'effacer cela. Impossible de tout faire disparaitre.

- On va bien trouver une solution ! optimise Blenda.

Soudain, la lueur que je redoutais toujours le plus venant d'elle s'illumine dans son regard. Elle sourit malicieusement avant de farfouiller dans sa trousse et sortir son ciseau de coiffure. Je fronce les sourcils, pas vraiment rassurée.

- Qu'est-ce que tu vas faire avec ça ? demandai-je doucement.
- Te donner un nouveau style !

Blenda approche sa main de mon front et tire les cheveux de devant afin d'obtenir une bonne épaisseur. Le temps qu'elle fouille de nouveau dans son sac, je jette un coup d'œil dans le miroir. Entre mes longs cheveux, et le fait de les avoir devant le visage, je ressemble au portrait cracher de la fille dans le film d'horreur The Grudge. En blonde.

- Ah! Je savais que je l'avais bien mis ici! marmonne ma meilleure amie. Ne bouge pas chaton.

Elle passe un peigne sur mes cheveux de devant et je sens les picots s'arrêter au niveau de mes sourcils. D'un coup, j'entends le familier bruit de cheveux coupés. Elle repasse le peigne et de nouveau le bruit résonne de nouveau dans la salle de sanitaire. En baissant les yeux au sol, je vois des cercles d'or. Mes cheveux ! Mes parents vont me tuer !

- Oh non, qu'est-ce que tu as fait ?!
- Caaalme chaton, ça te va super bien.

Je la fixe un moment, sérieusement. Elle me sourit et me pointe le miroir. Avec tout ça je n'ai pas eu l'idée de me regarder. J'ai peur de ce que je vais y voir. La sonnerie résonne brusquement et Blenda range ses affaires de coiffure.

- Ça sert toujours de se couper les fourches soi-même mon chat! Sans ça, je n'aurais pas pu te rendre si stylé. Regarde-toi ! C'est vraiment joli, on voit ton beau visage, me complimente t-elle.

Je laisse mon regard voguer sur le miroir. C'est étrange comme couper un peu de cheveux change autant le physique. Blenda fouine dans son sac et me passe un jean bleu clair délavé. Je lève un sourcil inquisiteur, puis remarque l'état du mien. Morgan ne l'a visiblement pas épargné. Je soupire, et n'ayant pas le choix, je retire rapidement mes converses pour enlever mon jean ample et enfiler le serré de Blenda. C'est étrange à porter. J'ai l'impression d'avoir mis une combinaison de plongée, ou avoir une deuxième couche de peau.

- Tu as de la chance que je me change entre ma séance de pilate et les cours, sinon tu serais restée avec cette horreur de nature encore plus horrible.

Je roule des yeux en souriant avant d'enfoncer mes pieds dans mes chaussures. L'heure sur ma montre m'indique que l'on risque fortement d'être en retard, alors avec Blenda on se bouge de sortir des WC. Personnellement, je me presse en avançant rapidement dans le couloir. Elle, elle préfère prendre son temps.

En débarquant en classe, dix minutes en retard, je sens tous les regards des élèves sur moi. Je reste patraque face au silence. Personne ne rit comme à l'accoutumée, je fixe donc Blenda au moment où on s'installe, anticipant le fait qu'il y est certainement anguille sous roche. Le cours fût assez court, en sortant de la salle, j'évitais avec précaution les regards des curieux en restant bien du côté mur tout le long du couloir. C'est Peet que nous croisons en premier. Et lui aussi semble rester perplexe devant moi, lorsque l'on s'est installé comme à notre habitude au Kebab.

Un goût étrangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant