Disclamer: Mon histoire est écrite en français québécois donc par exemple petit-déjeuner devient déjeuner. J'utiliserai quelques expressions québécoises mais pas trop.
-MARIE-GERMAINE! VIENS DÉJEUNER TU VAS ÊTRE EN RETARD!
-OK MAMAN J'ARRIVE!
En me levant ce matin-là j'avais envie de tout sauf de manger un des déjeuners franchement pas ragoutants de ma mère. Elle était dans une de ses phases santé ce qui veut dire du quinoa partout! J'ai rien contre le quinoa mais disons que la confiture zéro sucre, zéro gras zéro gluten au quinoa sur des toasts ça me donne pas particulièrement faim.
Je suis descendue en portant mon magnifique pyjama datant de 2010. Disons que le pantalon dans lequel je flottais il y a huit ans de cela m'arrivait désormais à la mi-mollet. C'est sans parler du motif de petits cœurs roses qui ne correspondait pas vraiment à mes quinze ans.
Arrivée à la dernière marche de l'escalier, mon pied s'est enfargé dans mes pantoufles surdimensionnées du roi lion, me causant une chute plutôt douloureuse.
Simon-Gérard, mon frère aîné, assis sur le divan, s'est foutu de moi comme à son habitude.
-Marie-Germaine, tu te prends encore pour un tapis, tu devrais aller consulter, tu sais c'est pas normal de se prendre pour un objet...
-Ta gueule.
-Oh! Le tapis sait parler!
Je me suis relevée et je l'ai fixé de mon air menaçant que je pensais plutôt réussi jusqu'à ce qu'il éclate de rire.
-Tu sais que t'as juste l'air d'une conne comme ça?
Je l'ai frappé de toute mes forces avec ma pantoufle du roi lion pour lui donner une leçon mais vu ma force légendaire ça n'eut que l'effet de le faire rire, encore une fois.
Je partis vers la cuisine pour prendre mon délicieux déjeuner.
-JE T'ATTEND DEPUIS UNE HEURE!
-Pas besoin de crier je suis dans la même pièce que toi.
-JE CRIE PAS!
-Non pas du tout... On mange quoi ce matin?
-Des bagels multigrains au quinoa, aux graines de chia, graines de lin et graines d'oiseau avec ma fameuse confiture quinoa et gingembre reconnue pour ses propriétés...
J'arrêtai d'écouter à ce moment, trouvant le mur blanc plus intéressant que son long monologue.
-Tu m'écoute ma petite chouette de sucre d'orge?
-Hein quoi?
-Je disais que le gingembre avait été cultivé par un éleveur de bœufs reconnu par tout le Québec!
-C'est quoi le rapport entre les bœufs pis le gingembre?
-Ben si il élève bien les bœufs il fait du bon gingembre!
-Ok maman, on peut manger maintenant?
-D'accord ma pitchounette d'amour!
-SIMON-GÉRARD! LE DÉJEUNER EST PRÊT!
-J'ARRIVE!
Je m'installai à la très belle table en attendant le repas avec mon frère adoré. Mon père, travaillant à la maison, ne s'était toujours pas réveillé. Je me suis toujours demandée comment il réussit à dormir avec ce vacarme.
Assis à côté de moi, Simon-Gérard faisait semblant d'être cultivé en lisant le journal mais disons que le fait qu'il le tenait à l'envers détruisait toute sa crédibilité.
Je remarquai que mon père avait encore agrandit sa collection de figurines de cochons, la nouvelle recrue était un porcelet en one-piece de licorne faisant du limbo.
L'imposante collection était contenue dans une énorme armoire vitrée peu discrète, peinte en rose bonbon. Mon géniteur appelait ce meuble le point central de la maison et tenait à la montrer en détail à tous les visiteurs.
Ma mère arriva dans la salle à manger en tenant en équilibre les trois assiettes pleines de délices au quinoa. Je n'ai jamais compris comment elle arrivait à tout transporter en un seul voyage sans en échapper. La seule fois où j'ai essayé, disons que il ne restait plus grand chose des belles assiettes de porcelaine.
Je commençai à manger avec enthousiasme. Tout semblait goutter le délicieux carton particulièrement fade. Ma génitrice refusait de cuisiner tout ce qui contient du sucre, incluant les fruits.
Mon frère semblait tellement passionné par la lecture du journal qu'il ne mangeait pas et ne s'était toujours pas rendu qu'il tenait le quotidien du mauvais sens.
-Simon-Gérard?
-Oui, le tapis?
-Tu sais que c'est plus facile de lire en tenant le texte du bon bord?
Il semblait confus, se rendit compte de son erreur en grognant.
-Mais c'est une expérience pour... pour voir si je sais lire à l'envers!
-Ben oui c'est ça...
Je quittai la table pour m'habiller de façon plus convenable pour l'école car les pyjamas d'enfants ne sont pas vraiment à la mode.
J'enfilai un chandail jaune winnie the pooh clairement trop grand pour moi et un jeans. Le résultat n'était pas particulièrement flatteur mais bon, pas le temps pour ça, je devais me dépêcher pour ne pas arriver en retard à l'école.
Je me brossai les dents et les cheveux en même temps (ne me demandez pas comment j'ai fait), je fis mon sac en vitesse et je couru au rez-de-chaussé.
Je commençai alors le long rituel qu'est s'habiller pour sortir lors des hivers québécois.
Première étape: Revêtir une veste chaude de notre choix.
Deuxième étape: Mettre une deuxième veste un peu plus grande pour être au chaud
Troisième étape (optionelle): Enfiler une troisième veste si la température est en dessous des -40 degrés celcius
Quatrième étape: Mettre un foulard, même si ça donne l'impression d'être étranglé, ça protège du froid polaire.
Cinquième étape: Mettre un énorme manteau d'hiver qui nous donne l'air de tout sauf séduisante
Sixième étape: Mettre une tuque, une vraie tuque qui couvre les oreilles pas un petit béret
Septième étape: Mettre ses grosses bottes qui montent jusqu'au genoux car la neige est épaisse ici.
Huitième étape: Mettre des mitaines de laine pour éviter de geler.
Neuvième étape: Se rendre compte qu'on a envie d'aller aux toilettes et tout recommencer.
Une fois la demie-heure d'habillage passée, je pus finalement quitter la maison.
-BYE MAMAN!
-BYE MA PETITE POULETTE D'AMOUR PRÉFÉRÉE! AMUSE TOI BIEN!
Je claquai la porte et je m'engageai sur le trottoir glissant en adoptant des positions pas très gracieuses pour éviter de chuter devant tout les courageux qui s'aventuraient à l'extérieur en cette journée glaciale.
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Pourquoi je suis cachée sous un étalage de lingerie avec Robert-Bernard
HumorMarie-Germaine, 15 ans va se retrouver sous un étalage de lingerie avec Robert-Bernard, un garçon ayant une passion particulière pour les étagères