Elus des Dieux [INACHEVÉ]

Maïa

«Les Oranges Impériaux, c'est dans cette direction ! Secteur C, couloir 3 !!»

Maïa soupira profondément. Pour qui se prenaient-ils, ces Marionnettistes ? Depuis quand est-ce qu'ils avaient le droit de donner des ordres ? N'importe quoi. Depuis que tous les Dieux avaient dû se réunir d'extrême urgence, elle et sa sœur jumelle n'avait plus aucune liberté. Enfin, encore moins.

«Maïa, ne t'éloigne pas.»

Maïa soupira profondément, une nouvelle fois. Valentine, son mentor était toujours là pour la remettre à sa place, et c'était insupportable. L'autorité des adultes était insupportable. Que ce soit sa mère, son père, ou Valentine, elle ne supportait personne. Millie était la seule personne qui semblait censée dans ce monde stupide. D'ailleurs, c'était insupportable d'être encore séparée de sa soeur jumelle

«Valentine ? On va où ?
-La salle commune. Réunion générale.»

Un petit sourire narquois s'afficha pendant une fraction de seconde sur le visage de la jeune fille. Elle allait pouvoir profiter de la foule pour échapper à la surveillance de son mentor, et retrouver sa sœur. Et en effet, à peine était-elle arrivée que les autres dieux, bien plus grands qu'elle, la pressaient d'avancer, au risque de se faire écraser. Quand soudain, une voix grave résonna dans la salle à travers les hauts parleurs.

«Bienvenue. Bienvenue. Chers Impériaux, chers Protecteurs, c'est un honneur pour moi de vous accueillir chez nous.»

Bien sûr. Avec les tensions qui régnaient entre les clans, personne n'allait croire le vieux Balthazar. Mais Maïa n'écoutait plus. Elle avait repéré sa sœur, quelque mètres plus loin. Millie lui fit un petit signe de la main, et en quelques secondes, elles se faufilèrent toutes les deux entre les jambes pour fuir la foule absorbée par le discours du chef des Marionnettistes. À peine arrivée dans le couloir le plus proche, la voix grave disparaissait déjà en des échos incompréhensibles.

«C'était moins une. J'ai bien cru que Valentine m'avait repérée !
-J'espère pour toi que non, sinon, t'es morte !»

Millie passa son doigt sous sa gorge et fit la grimace, imitant grossièrement un égorgé. Maïa éclata de rire. Enfin. Elles allaient pouvoir s'amuser. Et surtout faire des bêtises. Après tout, elles n'étaient pas chez elles mais chez leurs ennemis. Alors personne ne leur en voudrait de détruire et saccager. Ça tombait bien. Une curieuse et immense porte noire se trouvait en plein milieu de leur chemin. Quel heureux hasard.

«Tu penses à ce que je pense ?»

Les deux fillettes se mordirent la lèvre inférieure en même temps, examinant les moindres détails de leur obstacle. Mais une main se posa sur leurs épaules, les faisant sursauter, se cachant la bouche avec leurs mains pour ne pas crier. Maïa se retourna d'un coup et poussa un soupir de profond soulagement. Ce n'était qu'un groupe d'enfants qui visiblement les avait suivies.

«Vous êtes qui ?? Vous voulez quoi ??
-C'est plutôt à nous de vous poser cette question. C'est chez moi ici. Vous êtes que des Impériaux vous avez pas à traîner là.»

Le petit garçon blond qui venait de parler avait beau essayer d'impressionner en faisant les gros yeux, il était ridicule. Et Maïa éclata de rire, ce qui sembla énerver le petit Marionnettiste qui osait leur faire la morale.

«Excuse nous, mais je crois reconnaître dans ton petit groupe, des enfants de notre clan ! Alors qu'est-ce que vous voulez ?
-Faire notre propre révolte !»

Les fillettes riaient de plus belle. Jusqu'au moment où elles se rendirent compte que les autres enfants avaient l'air très sérieux. Ils étaient tous de clans différents, mais étaient pourtant réunis, sans se quereller. Alors... Ce n'était peut-être pas une mauvaise blague. Tristan, un petit bout d'homme qu'elles connaissaient, étant lui-même chez les Impériaux, prit la parole à son tour.