Elus des Dieux [INACHEVÉ]

Bruce

Tout était si calme que ça en devenait angoissant. Seuls quelques gémissements se faisaient entendre de temps à autre. Des soupirs. Des plaintes. Cela faisait beaucoup trop de temps qu'ils étaient enfermés. Enfermés bêtement, ayant été assez stupides pour donner leur confiance à Balthazar. Balthazar... Ce traitre. Ils avaient été assez stupides pour se jeter dans la gueule du loup. Ils n'auraient jamais dû faire confiance à ces sadiques de Marionnettistes. Balthazar était si avide de pouvoir, cela devait arriver. Encore une fois, Bruce avait fait preuve d'une grande naïveté en pensant que son frère était capable de changer. Mais non. Il avait profité de la situation critique pour prendre l'avantage. Était-ce donc la fin des Protecteurs ? Et comme Bernadette avait été elle aussi capturée, était-ce donc la fin des Impériaux ? Non. Ça ne pouvait  pas se terminer si facilement. Les Protecteurs, habituellement pacifistes, en viendraient à se battre. Il le fallait. Bruce tuerait son frère de ses propres mains. Ça sonnait comme un bon plan. Si seulement ils n'étaient pas tous enfermés...

«Papa ?»

Bruce leva les yeux sur sa fille, enfermée avec les autres femmes du clan dans la cellule d'en face. Elle lui lança un regard assez triste mais encore plein d'espoir. Tout n'était peut-être pas perdu.

«Hyacinthe ?
-Tu penses qu'on va être enfermés ici pour l'éternité ?
-L'éternité ? Non, ça me paraît bien trop long. Balthazar n'est pas si patient.
-Alors pourquoi on est encore là ?»

Un Marionnettiste donna des coups de pied sur les parois de leurs deux cellules.

«Silence !! Pas de communication !!»

Bruce soupira profondément, se laissant retomber contre le mur. Les autres hommes dans sa cellule discutaient à voix basse. Ils avaient tous le même sujet de conversation. Qu'est-ce qu'ils allaient bien pouvoir devenir ? Ça n'annonçait rien de bon. Bruce ferma les yeux, essayant de se connecter à l'esprit de sa sœur pour pouvoir discuter. Mais la cellule l'empêchait certainement d'utiliser toute forme de magie, puisqu'il ne reçut aucune réponse à ses appels. Il essaya avec Hyacinthe, mais encore une fois, il n'y eut aucune réponse. Néanmoins, une voix grave résonna dans toute la cellule, faisant frissonner la bonne moitié des Dieux enfermés à l'intérieur. Et vu le regard que lui lança Hyacinthe, tout le monde pouvait entendre cette voix, envoyée depuis les hauts-parleurs. Pas n'importe quelle voix. Celle de Balthazar.

«Bonjour mes amis. Vous vous amusez bien ? Vous êtes biens installés ? En fait, ne prenez pas l'effort de me répondre. Parce que je ne vous entends pas. Et parce que je m'en fiche.»

Quelle gentillesse. Quelle douceur. Bruce leva les yeux au ciel, avant de regarder avec un air amusé sa fille qui venait de lever son majeur en direction d'un haut-parleur. Elle cacha rapidement sa main lorsque le Marionnettiste qui les surveillait lui lança un regard noir. Balthazar continua.

«J'ai un marché à vous proposer. Vous êtes curieux, hm ? Vous avez envie de savoir, n'est-ce pas ? Bande de petits chenapans impatients. Je vais vous le dire.»

Un silence s'installa. On pouvait entendre des voix incompréhensibles en fond. Comme si quelqu'un parlait dans la même pièce que Balthazar. Celui-ci poussa un petit soupir. Avant d'ajouter.

«Je vais vous le dire. Lorsque tous les Marionnettistes seront venus me voir. Nous avons visiblement des traîtres dans les rangs et je dois m'occuper de ça avant toute chose. Pas dans deux heures. Maintenant.»

La voix se coupa, et les Marionnettistes qui surveillaient les autres Dieux se regardèrent, sûrement en train d'essayer de savoir qui étaient les fameux traîtres. Et puis ils partirent tous en courant, quittant les couloirs, laissant les Dieux libres de discuter entre eux. Bruce se rapprocha des bords de sa cellule, Hyacinthe fit de même de son côté.