Refuge

Chapitre II

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Je déambulais nerveusement à la recherche d'un quelconque forgeron susceptible de me venir en aide, ou plutôt, susceptible de se faire un peu d'argent sur mon dos, en échange de quelques bons services.

Le soleil avait déjà bien entamé son ascension dans le ciel dégagé et la température commençait à grimper doucement. Il faisait bon.

Je dois avouer que je commençais même à chercher la fraicheur sous l'ombre des maisonnettes.

Deux petits oiseaux passèrent au dessus de moi à vive allure, faisant voleter légèrement l'une de mes mèches sombres. Ils se posèrent non loin de là, sur l'une des branches d'un grand arbre particulièrement feuillus, bordant le chemin pavé de la rue dans laquelle je venais de m'arrêter.

Leur plumage était magnifique, ils arboraient tous deux de belles teintes chaudes, leurs plumes semblant dégradées du rouge au jaune pâle. Leurs yeux étaient vifs et leurs petits becs légèrement crochus. Je m'étonnai à siffler pour qu'ils me remarquent, ce qui fut le cas.

Mes yeux perçants parvenaient à déceler chaque détail, chaque particularité de leur apparence étonnante.

Je plissai rapidement les yeux pour focaliser un peu plus mon regard sur leur prestance lorsqu'ils s'envolèrent ensemble dans un bruissement d'ailes. Bon..l'évaluation de mon acuité visuelle, ce sera pour une autre fois.

Je poursuivai donc ma route, tendant l'oreille à la recherche de quelques bruits métalliques aptes à m'indiquer la bonne direction.

Un panneau en bois clair attira mon attention, il était pendu au dessus de l'entrée d'une vieille bâtisse en pierres robustes et s'agitait doucement sous la brise légère.

Il affichait visiblement l'indication ''Forge'' sculptée grossièrement au couteau et soulignée d'une coulée de cire rouge.

Je passai calmement le porche, déjà infiniment heureuse d'être parvenue jusqu'ici sans m'égarer.

Je m'arrêtai devant le haut comptoir en bois brute, non sans jeter un coup d’œil furtif sur l'arrière boutique ouverte et donc bien visible.

Une demi-douzaine d'hommes bien bâtis et dans la force de l'âge frappaient énergiquement le métal ardent pour en révéler toute la splendeur. Des gouttes de sueur perlaient sur leurs fronts, ils devaient avoir sacrément chaud là dedans.

L'un d'eux, vêtu d'un simple short rapiécé et de deux bracelets de cuir épais marcha lentement dans ma direction. Ses lourds souliers faisaient vibrer légèrement le sol à chacun de ses pas.

Il était de petite taille, n'avait plus aucun cheveux sur le crâne et paraissait étonnement musclé pour un homme de sa stature. Ses sourcils étaient bruns et fournis, ils paraissaient d'ailleurs comme froncés de nature, donnant innocemment à sa personne un air bourru et intimidant.

- '' Bonjour mam'selle. '' Qu'il me lança le brave homme.

'' Qu'est ce qui vous amène ici ? Une réparation, ou bien une lame un peu rêche peut-être ? ''

Sa voix rauque et puissante dominait les sons stridents de l'atelier qui se répétaient inlassablement, comme entraînés par une chaîne de coups puissants ne laissant aucune place au silence.

Je posai une main sur le comptoir avant d'esquisser un léger sourire intimidé. Je savais exactement ce dont j'avais envie.

- '' Bonjour. '' Soufflai-je.