Chapitre 25

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La joue écrasée contre le parquet frais, Cameron papillonna des cils, la gorge sèche. Son arcade sourcilière semblait pulser, lui donnant l'impression que son cœur battait sous au niveau de sa tempe. En prime, il avait un mal de crâne effroyable. Surement dû au crétin qui l'avait frappé en plein visage, éclatant au passage son nez qui devait à présent ressembler à une patate. Nickel. Enfin, si cela ne suffisait pas, Cameron se sentait trahi, blessé. Kaleb avait et consommait peut-être encore de la drogue. De la putain de drogue. Il avait accumulée des dettes considérables que son ancienne femme avait réglées pendant longtemps, avant de visiblement en avoir assez. Cameron pouvait le comprendre. Mais il ne pouvait pas comprendre les agissements de Kaleb. Ces conneries l'avaient déjà conduit à être passé à tabac il y avait peu, inquiétant son fils au possible. A présent, c'était lui qui prenait pour lui. Pour cette putain de drogue. Cameron ferma les yeux avec force, espérant secrètement se réveiller d'un cauchemar.

Mais il était là, étalé sur le sol, du sang séché sur le visage, le corps endoloris et le cœur en miette. Kaleb ne cesserait donc jamais de lui faire des cachotteries, de le faire souffrir ? Cameron pouvait accepter beaucoup de chose, et il jugeait que son quota avait été largement dépassé. Pourtant, son cœur d'artichaut hurlait le contraire, ignorant la situation dans laquelle il se retrouvait à son insu.

Merde, il avait envie de chialer.

- C'est quoi ça ? grogna l'un de ses kidnappeurs, le regard braqué sur l'une des fenêtres.

Après réflexion, Cameron avait déduit qu'ils étaient dans une maison, plus précisément dans un grenier à la vue de la poussière qui lui chatouillait le nez de temps à autre. Une unique fenêtre ovale donnait sur l'extérieur, et il semblait n'y avoir aucune autre source de luminosité. Et à la vue de l'obscurité qui régnait dans le grenier, Cameron jugea qu'il devait faire nuit ou du moins que la nuit tombait. Les deux autres s'avancèrent aussitôt vers la fenêtre, sourcils froncés. Si Cameron n'avait pas été ligoté, il se serait lui aussi approcher, la curiosité le tiraillant. Il ignorait depuis combien de temps il était prisonnier de ses murs, mais il espérait que ce soit l'arrivé de Kaleb dehors qui les perturbes autant. Même s'il en doutait fort. Si c'était Kaleb, ils devraient se réjouir de leur futur entré d'argent, n'est-ce pas ?

Quand un bruit de sirène retentit dehors, Cameron se figea.

- Ce fils de pute a appelé les flics !

La police. Cameron retint de justesse un soupir de soulagement, alors qu'il s'imaginait déjà courir en direction des agents de polices, libre et surtout sauf. Enfin en partit, si on ignorait ses multiples hématomes et ses blessures. Du moment qu'il ne terminait pas ses jours ici, ça lui convenait tout à fait. Cameron n'en n'avait pas finis avec Kaleb, ça non. Ils avaient de toute évidence encore des choses à se dire.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- J'en sais rien, putain !

- On pourrait négocier, après tout, nous avons un otage.

Cameron observa avec stupéfaction les trois hommes tourner leur regard sur lui. Un frisson d'effroi le transperça de toute part. Il ne pouvait évidemment pas nier qu'il avait envisagé cette possibilité, mais il avait préféré l'ignorer.

- La poupée ? On devrait plutôt se barrer avant qu'ils n'encerclent les lieux !

- C'est surement déjà fait, crétin !

- Et qu'est-ce qu'on va faire avec lui ? Les négociations, c'est que des conneries. Ils te font croire que tu auras tout ce que tu veux, mais c'est faux. Merde !

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant