Chapitre 24 - Kévin.

8.3K 625 53
                                    


Les larmes dévalant ses joues, ses doigts pressés sur le bas de son t-shirt, Kévin restait silencieux. La gorge sèche, le corps tremblant, caché dans le noir, il patientait. Tout était allé si vite. Cameron était venu lui dire qu'il devait absolument se cacher et ne sortir sous aucun prétexte. Sur le moment, il n'avait pas compris. Les hommes allaient revenir ? Mais pourquoi, que voulait-il à son papa ?

Les genoux remontés sur sa poitrine, le cœur battant à vif allure, Kévin restait caché.

Il avait entendu des voix, des bruits de coups. Maintenant, le silence était de nouveau roi dans l'appartement. Pourtant, Kévin avait l'impression que le bruit des battements de son cœur résonnait de manière sonore. Plus aucun bruit ne se faisait entendre, non rien du tout, juste un silence.

Ou était Cameron ? Pourquoi ne venait-il pas le chercher, maintenant ?

De nouvelles larmes glissèrent, venant mouiller son vêtement.

Et ou était son papa ? La pizzeria n'était pas si loin, et Kévin avait l'impression qu'il était partit depuis des heures.

Alors il continuait de pleurer, sans dire quoique ce soit, peinant même à respirer.

Il ne devait pas faire de bruit, il devait rester caché.

C'était ce que Cameron lui avait dit.

Rester caché.

Rester caché.

- Cameron ? Kévin ?

La voix de son père venait de résonner dans le couloir. Ou peut-être était-ce l'un des hommes ? Non, Kévin ne pouvait pas sortir. Ici, personne ne le trouverait. Ici, il était en sécurité.

- Kévin ? Bordel !

La voix semblait être de plus en plus alertée, mais Kévin ne bougeait pas d'un pouce. Caché derrière des vêtements pendant sur des cintres, il retint son souffle. Non, il ne pouvait pas sortir. Ici, personne ne le trouverait. Ici, il était en sécurité. Cameron le lui avait dit.

- Cameron !

Les pas se rapprochaient de sa chambre, et Kévin glapit doucement. Ses yeux piquaient à force de pleurer, mais il n'était pas capable de s'arrêter. Son souffle se coupa dans sa poitrine, et il entrouvrit les lèvres. Son cœur semblait être sur le point d'exploser, si bien qu'il posa sa main sur sa poitrine.

Soudain, la porte du placard s'ouvrit. Kévin hurla, en proie à une panique saisissante.

- Hey bonhomme, du calme, c'est moi.

Les yeux embrumés de larmes, incapable de voir quoique ce soit, Kévin continuait de crier. De ses petites mains, il tapa les bras de l'homme qui tentait de l'enlacer.

- Non, non, non ! Cameron a dit que j'étais en sécurité !

Il pleurait de plus belle, alors que Kaleb le prenait de force contre son buste, le berçant doucement. Kévin gémit, cessa de crier, hoqueta doucement.

- C'est moi, c'est moi, Kévin. Respire.

Obéissant, Kévin ouvrit la bouche, inspirant une grande goulée d'air. Péniblement, il tentait de se calmer.

- Que s'est-il passé, mon ange ? Ou est Cameron ?

- Je ne sais pas... les hommes de la dernière fois son revenu, papa. Cameron... Cameron m'a dit de me cacher et de ne pas sortir.

Les yeux rougis, Kévin continuait d'hoqueter sans pouvoir s'arrêter. Ses mains agrippèrent le haut de son père, s'accrochant fermement à lui. Le visage enfouit dans la nuque de son père, Kévin ne pouvait voir son expression.

- Que... Cameron.

Percevant la panique dans la voix de Kaleb, Kévin releva la tête. Son père semblait inquiet, tout en affichant un air pensif. Son visage passait par une multitude de ressentiment, de la peur à la colère, de la panique à la crainte. Kévin pressa doucement son épaule, commençant peu à peu à se calmer.

- Oh, bon sang.

Rapidement, Kaleb se redressa, et Kévin enroula ses jambes autour de sa taille. Agrippé à son père, il se laissa porté jusqu'au salon. Kaleb prit son portable, le visage pâle.

- Ou est Cameron, papa ? Les messieurs lui ont fait du mal ?

- Je ne sais pas, bonhomme, je ne sais vraiment pas.

- On ne va pas les laisser faire, hein ?

- Non, personne ne touchera à Cameron, d'accord ? On va le retrouver.

Alors que Kévin reposait les pieds au sol, on toquait à la porte. Paniqué, Kévin voulut courir, s'enfuir à toute vitesse, mais Kaleb le retint. Une main sur son épaule, son père l'observait, les lèvres pincées.

- Police ! cria un homme derrière la porte.

- Police ? répéta Kaleb, incrédule.

La police, pensa Kévin. Avec eux, ils pourraient retrouver Cameron ! Sans perdre une seconde de plus, il s'élança vers le couloir, s'empressant d'ouvrir. Sur le palier, quatre hommes armés et en uniforme attendaient.

- Vite ! Vous devez nous aider, Cameron a disparu et des hommes sont venus, et je suis sur qu'ils l'ont emmené ! cria Kévin.

Les policiers lui coulèrent un regard surpris, tandis que Kaleb arrivait dans son dos.

- Excusez moi, notre ami vient de disparaitre, mon fils s'inquiète.

- Vous êtes bien Kaleb Rivera ?

- Oui, c'est moi.

- Votre femme a téléphone, en disant que des individus mal attentionnés venaient vous rendre une visite.

- Oui, ils étaient là ! hurla Kévin en tirant sur le bras d'un agent. Ils ont emmenés Cameron, vous devez le retrouver. C'est votre travail, non ?

Dans son dos, Kaleb esquissa un sourire, ravi du comportement de son fils. Visiblement, il n'était pas le seul à s'être beaucoup attaché à Cameron.

- Oui, c'est notre travail. Nous allons retrouver votre ami, d'accord ?

- D'accord, répéta Kévin, rassuré.

- Monsieur Rivera, je pense que nous devrions nous assoir. J'aurais besoin de doutes les informations que vous avez à propos de ces individus. Votre femme avait l'air de dire que vous les connaissiez.

- Oui, c'est exact. Entrez je vous prie.

Kévin sourit, tout en refermant la porte.

Oui, ils allaient retrouver Cameron, où qu'il soit.


---

J'ai pris la liberté de coupé le chapitre (donc la partie 23 et 24 en deux) pour que le changement de point de vue soit compris par tous et non ambiguë.  

Ce qui explique la petite taille de ces deux chapitres. J'espère que cela vous plaira malgré tout. 

Kiss ♥

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant