Chapitre 13 - Altercation

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« Est-ce qu'on peut au moins discuter, s'il te plait ? »

Cela devait bien être son trentième message en cinq jours, et jamais Kaleb n'avait daigné lui accorder cette simple requête. Il ne demandait pas grand-chose, juste une discussion entre adulte, quelques paroles, mots échangés. Ce n'était pas la Lune, si ? Soupirant, il reposa son portable sur la surface en bois lisse de son bureau, avant de s'enfoncer un peu plus dans son fauteuil de cuir à roulette. Depuis la fois dernière, il n'avait plus eu l'occasion de le voir, et Dylan c'était montré un peu plus protecteur, voir même possessive, comme s'il craignait que cette rencontre avec Kaleb ne ravive quelques choses en lui. Il avait de toute évidence des raisons de se méfier, et il ne pouvait lui enlever cela. Par ailleurs, il avait un suçon bien rouge à la naissance du cou, à peine caché sous le fin tissu de sa chemise blanche, qui démontrait le caractère affirmé grandissant de son petit-ami. Resserrant le nœud de sa cravate noir, il tenta de se concentrer de nouveau sur son travail, bien qu'il était trop distrait pour cela. Kaleb hantait littéralement ses pensées, et il ne comptait pas lâcher l'affaire. Il désirait avoir cette discussion, et s'il le fallait, il se pointerait chez lui, ou autre part, afin de le questionner. Il allait forcer le destin.

Soupirant une énième fois, il sursaut a lorsque la porte de son bureau s'ouvrit brusquement, claquant contre le mur dans un bruit sourd.

« Désolé, j'ai mis trop d'entrain, fit Dylan dans un sourire. C'est bientôt l'heure de la pause, qu'est-ce que tu comptes faire ? »

Oh, ce que je compte faire risque de ne pas te plaire, pensa Cameron en se retenant de grimacer afin de ne pas l'inquiéter. Il hésita un moment à tout lui dévoiler, à lui dire qu'il avait besoin de parler avec Kaleb, pour des raisons qui lui échappaient, certes, mais il en éprouvait l'envie. C'était comme un besoin vital. Il ne pouvait croire qu'il n'avait été qu'un pion, un objet, un jouet avec lequel il avait joué un petit moment, avant de se lasser en se rendant compte qu'il était fendu, qu'il dysfonctionnait. Peut-être avait-il imaginé en lui disant que tout était terminé, le voir venir à lui, en colère, jaloux. Peut-être avait-il cherché à le provoquer. Etait-ce un jeu, sa relation avec Dylan ? Non, impossible. Il se sentait bien en ce moment, avec lui. Il n'était pas amoureux, pas encore non, c'était bien trop tôt. Seulement, Dylan lui apportait beaucoup, et il commençait à l'apprécier tout particulièrement. Toute fois, il ne pouvait pas lui communiquer la moindre information à propos de ce qu'il comptait faire. Ça lui ferait du mal, et il ne désirait pas le blesser.

« Je vais sortir, prendre un peu l'air. Je suis débordé en ce moment. »

Intrigué, Dylan s'approcha de lui, un léger sourire étirant ses lèvres charnues, tandis qu'il se penchait au dessus de son bureau, bras croisés sur le bois. Cameron savait qu'en lui posant cette question, il s'était attendu à ce qu'il lui dise qu'il consacrerait son heure du déjeuner à lui. Malheureusement pour lui, il n'allait pas pouvoir le satisfaire.

« Ou tu comptes aller ? »

Ses doigts fins vinrent saisir sa cravate, l'obligeant ainsi à se pencher à son tour sur son bureau. Leurs lèvres se frôlèrent, et Cameron esquissa un petit sourire, en dépit du fait qu'il était un peu dans la panade actuellement – pour rester poli.

« Je n'ai pas le droit d'aller me promener un peu ?

-          Si, bien sur que si, rappliqua Dylan à voix basse. »

Pourtant, Cameron pouvait percevoir l'inquiétude pétillé dans ses yeux. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Afin de le rassurer, il se décida enfin à unir leurs lèvres dans un baiser lent, tendre. Il sentit les doigts du blond autour de sa cravate se resserrer, tandis qu'il l'attirait d'avantage encore contre lui. Soudain, le baiser prit une autre tournure, cette fois plus charnelle, plus entreprenante et sensuelle. Leurs langues jouèrent l'une contre l'autre, dans un ballet endiablé ou chacun tentait d'avoir le dessus sur l'autre.

DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant