Un regard et nos cœurs s'emmêlent.

8.

Huitième partie.

Karim et sa famille sont partis. Ça me fait un petit pincement au cœur parce qu'ils me tenaient compagnie.

Je suis toujours sur l'affaire d'Anil. Je travaille jour et nuit sur cette affaire et franchement c'est beaucoup de travail. C'est ça d'être avocate, je dois pas m'en plaindre. C'est mon métier. Le procès sera demain donc je suis hyper stressée. Non seulement, c'est ma première expérience mais en plus c'est Anil que je dois défendre. Je suis tout de même confiante. J'ai tout donné sur ce travail. J'ai vraiment bossé jour et nuit jusqu'en avoir un impact sur mon sommeil. Je prie pour remporter ce procès.

[...]

-Anil : T'es prête pour demain ?

-Moi : Oui mais je stresse. C'est pas une affaire facile hein.

-Anil : T'inquiète pas, tout va bien se passer.

[...]

Me voilà dans le tribunal accompagnée d'Anil. Il y a sa famille juste devant nous accompagnée eux aussi, de leur avocat. Un homme d'une cinquantaine d'années, dirais-je, me regarde hautainement. Anil me dit que c'est son oncle et à ses côtés se trouve sa femme. Il y a aussi une femme assez âgée, je pense que c'est la grand-mère. Le regard d'Anil est mélangé au dégoût et à la haine..

L'audience commence. Le juge débute son monologue puis appelle Anil à la barre. Il lui pose plusieurs questions auxquelles il répond automatiquement. L'avocat familial demande une objection et le juge refuse avec justesse. Anil revient s'assoir puis sa grand-mère va à la barre. Elle invente pleins de choses en disant que cette maison a été vécue par elle et son défunt mari, qu'il l'avait construite de ses propres mains...

-Moi : Objection !

-Le juge : Acceptée. Je vous écoute Madame.

-Moi : J'ai ici des écrits du défunt père de mon client. Il a écrit que cette maison appartient à son fils et il est écrit aussi la date de construction de cette maison. Je pense que la grand-mère de mon client a essayé de vous mentir.

Je lui apporte les documents et il les lit attentivement. Après réflexion, le juge me regarde.

-Le juge : Je juge que Monsieur Anil Hodja obtient la maison de son défunt père et la famille écope d'une amande de 50000€ pour tentative de mensonge envers la justice.

Je vous ai fait un résumé du procès donc en gros c'est ça. L'avocat familial a essayé maintes et maintes fois de les défendre mais vu les documents que j'ai donné au juge, sa parole ne valait strictement rien face à ces preuves. J'ai remporté ce procès haut la main et je suis vraiment fière de moi.

Le juge met fin à l'audience puis nous partons le sourire aux lèvres. La famille d'Anil est assez remontée. Cela me fait juste rire car ils ont engagé un avocat connu à l'échelle nationale pour rien mais en plus, ils écopent d'une amande de 50000€.

Anil met son bras autour de mes épaules et des milliers de frissons me parcourent le corps. Il n'a pas l'habitude d'être aussi tactile. J'ai eu le droit qu'à des bisous sur la joue de sa part. Ni plus. Ni moins.

-Anil : Tu as réussi bella, dit-il avec un sourire en coin.

Je suis très réceptive à ses faits et gestes et il a bien remarqué. D'ailleurs il en joue beaucoup. Je rougis face à sa phrase et il me regarde presque en riant..

Il m'emmène chez moi et me dit que je dois être prête vers vingt heures trente car il m'invite au restaurant ce soir. Je referme la porte de mon appartement puis me laisse aller sur le canapé. Je suis fatiguée. Je prends une bonne douche et me met avec des céréales devant la télévision. Je zappe les chaînes jusqu'à qu'il soit dix-neuves heures. Je me lève de mon canapé et vais me changer.

Je m'habille d'un chandail rouge avec un pantalon classique blanc. J'y ajoute des sandales montantes rouges. Je me munis d'un sac blanc et je me maquille légèrement c'est-à-dire rouge à lèvre rouge, mascara et teint. Je met aussi une montre Daniel Wellington noir. Je laisse mes cheveux lâchés et me voilà prête. J'entends Anil klaxonné donc je prends mon manteau et je le rejoins. J'entre dans sa voiture et je le regarde. Il est habillé d'une chemise couleur crème avec un jean légèrement troué puis des mocassins couleur crème. Il a une Rolex autour du poignée et sa chevelure ébène est plaquée en arrière comme à son habitude. Il est juste magnifique. Ses yeux bleus continuent de me fixer. Je détourne le regard par déstabilisation puis regarde devant moi.

-Moi : Arrête de me fixer, tu me stresses... dis-je en jouant avec ma montre.

Il ne dit rien puis démarre. Nous arrivons dans un restaurant assez chic. Nous nous installons puis nous commandons. Nos plats arrivent et nous mangeons en parlant.

-Anil : T'es magnifique Qamar, dit-il en me fixant.

-Moi : Merci... dis-je gênée. Parle moi de toi... Je veux dire que j'ai remarqué que t'étais très solitaire donc voilà.

Il me fixe longtemps avant de parler.

-Anil : J'ai jamais fait confiance à personne à part mes parents. C'est les seuls qui m'ont jamais trahis. Avant, j'étais une personne assez populaire, qui souriait tout le temps. Mon meilleur pote était comme moi. On passait nos journées ensemble, toujours fourré dans les pires conneries jusqu'à qu'il me trahisse. Mais la pire des trahisons que je pardonnerai jamais. Depuis, je préfère être seul et ne faire confiance à personne..

-Moi : Tu me fais confiance ? Parce que tu m'as expliqué le fait pourquoi tu étais solitaire.

-Anil : Pas assez pour te dire ce que m'a fait ce chien, dit-il en articulant avec haine.

J'hoche la tête puis nous continuons de manger en silence. Nous finissons puis nous sortons faire un tour dans les rues niçoises. Nous parlons travail. Il m'explique qu'il est PDG d'un réseau téléphonique donc il gagne bien sa vie. C'est pour ça que je le vois souvent en costume. Mais qu'est-ce qu'il est sexy en costume... Vraiment.

Bref. Il me ramène devant chez moi et il me fait un bisou sur le front en me disant "Fais attention à toi poupée". J'ai tellement sourit en sortant de sa voiture que j'en ai eu mal aux joues. Et il a attendu que je rentre dans mon immeuble pour partir. Sacré Anil.

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