Partie 3

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Vendredi soir,

Je m'apprête à quitter le bureau, pour enfin rentrer chez moi. La semaine est passée beaucoup plus vite que je ne le pensais. Elle a été chargée d'émotions, entre les fiançailles d'Ashley, puis la rencontre avec Raymond. Je m'imagine déjà chez moi avec une bonne tasse de chocolat chaud, dans mon lit, continuant ma série. Cette petite routine que j'aime tant.

Je baisse les stores de la fenêtre, quand mon téléphone vibre pendant quelques secondes sur la table. Émettant ce bruit bruyant qui me fait sursauter. Sans me presser, je termine ce que j'ai commencé. Je prends mon sac sous mon bureau, mon carnet sur la table, mon écharpe puis mon téléphone. Ensuite, je sors du bureau après avoir éteint la lumière. Ferme la porte à clés, que je glisse précieusement dans mon sac. Tout en enroulant mon écharpe autour de mon cou d'une main, je consulte mon téléphone de l'autre. C'est un message. D'un numéro inconnu. J'ouvre le message, et dès la première phrase, mon cœur manque un battement. Je m'arrête dans le couloir.

Bonsoir, tu vas bien ? Je suis désolé pour la dernière fois. Et pour rattraper ça, je me disais qu'on pourrait se retrouver autour d'un café, demain matin...ou quand tu veux. Ceci est mon numéro !

Raymond !

Je relis le message plusieurs fois, et chaque nouvelle fois, mes lèvres s'étirent de plus en plus en un sourire. Mes jambes retrouvent leur mobilité, car je me dirige vers les ascenseurs. Un sourire retenu aux lèvres. C'est ridicule. C'est juste un SMS, et ce n'est pas comme s'il contenait quelque chose d'exceptionnelle. Style un rencard. Non ! Rien du genre. Juste deux vieux amis qui vont ''se retrouver autour d'un café'' pour discuter de tout ce temps passé loin de l'un et l'autre. Voilà. J'essaie de me raisonner à moi-même et ça marche. Jusqu'à la sortie, je calcule le nombre de minutes, pour mettre un écart entre son SMS et ma réponse. Voilà encore une chose ridicule. Alors je réponds ceci :

Salut Raymond, je vais bien merci ! J'espère toi aussi. Demain ça m'arrange. Disons vers 11h30?

Contrairement au mien, sa réponse ne tarde pas à arriver. Il est d'accord, et me donne l'adresse du rendez-vous. Aucune idée du café en question, mais autant mourir que le lui dire. J'accepte, et cherche l'adresse sur internet une fois dans le bus. L'envie de poursuivre la discussion est plus forte que moi, mais il n'y a pas de raison. Demain, nous nous verrons de toutes manières alors autant garder les questions pour ça.

C'est avec empressement que je cherche une tenue à me mettre pour mon rendez-vous avec Raymond, le lendemain. Qu'est-ce que je peux mettre ? Qui ne fasse pas : je me suis apprêtée ! Et qui ne soit pas négligé non plus ! C'est la saison des pulls. Mais aujourd'hui, à l'instant, ils ont l'air tous pareils. Bon sang ! Réfléchis Maddy ! Fais bouger ce cerveau !

Finalement, je fais un message à Raymond pour lui signaler que je risque de dépasser l'horaire. Il le prend bien. Alors, je quitte l'appartement comme une furie, terminant d'appliquer mon rouge à lèvres dans la rue. Le froid est glacial, mais ma préparation express m'a mis bien chaud. Ça en valait la peine. J'ai trouvé la tenue adéquate. Une petite robe vert à manches longues, qui m'arrive au-dessus des genoux ; des bas noires opaques, des bottines à talents, mon manteau, et mon écharpe.

Le trajet dans le bus n'est pas lent. Nous arrivons en quelques minutes au centre-ville : homme de fer. Je me rends directement à l'adresse convenue. Tout le long, mon cœur ne cesse de battre la chamade. L'appréhension me gagne. Je rejoue plusieurs scénarios possibles dans ma tête. Je passe en revue les sujets dont on pourrait parler. Et, malgré moi ; j'ai hâte de voir son visage.

Une odeur de café et de pâtisserie et de fines épices m'accueille lorsque je passe la lourde porte. Une cloche teinte au-dessus de ma tête signalant mon entrée. Et les conversations des personnes présentes, comme un chuchotement me ramènent à la réalité. Mes joues sont froides, et la chaleur à l'intérieur est trop soudaine. Le passage du froid et chaud brusque, il me faut quelques secondes pour me remettre les idées en place. Et chercher Raymond des yeux. Le café n'est pas si inconnu. Pour être passé plusieurs fois devant sa terrasse, mais jamais mis pied dedans. C'est un café typique, un mélange frenchi et moderne. Il y a un grand comptoir, autour duquel sont présentés des pâtisseries et viennoiseries sous des vitrines. Et aussi, du café. Derrière, sur le mur peint en vert clair, il y a des noms de cafés écrit en italique. Les tables sont rondes et disposés de sortes à laisser de l'espace de circulation. Il y a même des coins travail, avec des fauteuils confortables...

Let's not Fall in loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant