Chapitre 12

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                               Enzo

Une semaine est encore passé sans aucun signe de vie de Margot. Je perds la tête. Diego n'arrête pas de me dire que je dramatise, que c'est juste une fille. Il me dit parfois que je ne l'intéresse pas, qu'elle est peut-être partie parce qu'elle avait peur de moi. Ça me paraît insensé, mais je commence à y croire. Je n'arrive pas à déterminer ce que je ressens. Je suis en colère, pas contre Margot, mais contre moi. Je n'aurais jamais dû la laisser partir. Sa mère me l'a bien fait comprendre. Lucy, qui ne connaît même pas Margot, est venue m'engueuler. La mère de Margot, Caroline, est en train d'élaborer un plan pour aller chercher sa fille. Son plan est risqué, très risqué. Je ne me fait pas trop remarquer lors des reunions ou autre. J'écoute et je réfléchis. Si Margot est chez Hive, j'irai la chercher. Quoi qu'il arrive, c'est moi qui la trouverai.

                             Margot

J'ai perdu tout sens du temps. Les spots de lumière ne s'éteignent jamais. Ça fait peut-être 5 jours, 1 an, 3 mois que je suis là. Je ne sais pas. Ils ne me donnent pas toujours à manger. Je meurs de faim. Je suis toujours attachée à mon lit. Ils m'injectent souvent cet horrible produit dans le cou. À chaque fois, ça fait un peu plus mal que la fois d'avant. J'ai tellement hurlé que je n'arrive plus à parler. À chaque fois que je me fais torturer, je pense à Enzo. C'est ma faute. Je n'aurai jamais dû partir ou le frapper. C'est le karma, le karma pur, comme on dit 《Karma's a bitch》 ! Je m'en veux tellement. Pourquoi n'est-il pas encore venu me chercher? Où suis-je? Où est-il? Est-ce qu'il m'en veut? Je dois m'en aller. Je dois le voir. J'essaye de me débarrasser des sangles. L'adrénaline me prend, je dois partir. Je me débats comme je peux, je tire, je mords les sangles. Je scie avec mes mains contre le lit pour me libérer. Ça fait mal mais je m'en fous! Je saigne. Ma peau est complètement déchiquetée. Le sang dégouline sur le lit. Une de mes mains se libère. Elle est complètement ensanglantée mais je m'en fou totalement. Je veux juste partir et le retrouver.
Une alarme retentit lorsque je détache ma deuxième main. J'entends des pas qui se rapprochent de la porte. Je me dépêche de défaire les sangles de mes pieds. Je me lève en quatrième vitesse. Je ne me suis plus levée depuis une éternité. Je tombe. Mes muscles sont faibles. J'essaye de me relever mais je retombe au sol. Je m'appuie contre le mur pour me lever. Je n'ai pas le temps d'atteindre la porte que les gardes masqués font irruption dans la pièce. Ils s'avancent vers moi et je recule.
- Le boss n'apprécie pas que l'on enfreigne les règles, annonce un garde  avec une voix masquée.
Je suis stoppé par mon lit. Une autre poussé d'adrénaline me prends et je m'avance rapidement vers la porte. Les gardes essayent de me rattraper mais je les esquive, difficilement mais bon. Je me traîne jusque dans le couloir. Je me retourne et les vois à ma poursuite. Je m'avance de plus en plus vite. J'essaye de courir mais je tombe. Je me relève difficilement. D'autres gardes arrivent à contre sens. J'emprunte alors le couloir à ma droite. Les couloirs sont vides. Il n'y a rien à part ma prison. Ils sont faiblement éclairés. Je tourne la tête. Je vois que les gardes sont toujours derrière moi. Je me retourne et me prends quelque chose. Je lève la tête et vois un garde. Il me donne un puissant coup de poing. Je tombe et perds connaissance.

                                Enzo

Caroline m'a convoqué. Elle veut me parler. Elle m'a dit de la retrouver dans son bureau. C'est à dire dans le bâtiment abandonné qui nous sert de piaule. La piaule est cachée, elle n'est pas sur le bord de la route, elle est sur une sorte de place de bureaux abandonnés mis à l'écart. Je me gare dans l'allée près du bâtiment en question et sors de ma voiture. Les gardes de l'entrée me regardent et attendent que je leur montre le code pour entrer. Je soulève mon tshirt et leur montre mon dos. C'est un tatouage. Le dessin est le signe du gang. Il symbolise une âme de dragon.

- Tu peux passer, Enzo

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- Tu peux passer, Enzo. La boss t'attend, m'annonce le garde.
J'abaisse mon tshirt et monte l'escalier  qui mène au bureau de Caroline. Je toque et entre.
- Assieds-toi, dit Caroline sans me regarder.
Je m'exécute.
- Ton comportement est intolérable.
- Hein? Comment ça ? Qu'est ce que j'ai fais?
Ma boss relève la tête et me lance un regard noir.
- Tu ne participes plus au missions, tu ne t'impliques plus dans les plans, tu ne fais RIEN!
- Où est le problème au juste?
- Avant, tu étais très impliqué dans les missions. Tu te donnais à fond. Maintenant tu te morfonds pour je ne sais quelle raison. Alors, reprends-toi. Je te donne une dernière chance pour te rattraper. Sinon, tu dégages, explique, d'un ton des plus singlants, ma boss.
- Et comment je peux me rattraper?
- Ce soir. Ethan, Diego, Lucy et toi, vous allez vous rendre chez Hive et me ramener ma fille.
- Ok pas de souci.
Je me lève.
- Mais! Ce n'est pas tout. Je veux que tu me trouves les plans de Hive.
- Quels plans?
Caroline affiche un sourire diabolique.
- À toi de me le dire ! Maintenant, sors!

                              Margot

J'ouvre les yeux. J'ai mal à l'arcade sourcilère. Je regarde autour de moi. Je suis dans une pièce où les murs sont noirs. Je ne vois pas grand chose. Le sol est faiblement éclairé. Qu'est-ce que je fais ici? Le sol se met à trembler. Je me lève. Les murs semblent se rapprocher. Je regarde de plus près et... oui, ils se rapprochent. Je commence à paniquer. Je hurle à pleins poumons. Les murs ne sont plus qu'à deux mètres de moi. Je n'appelle pas à l'aide, je l'appelle, lui.
- ENZO ! ma voix se casse, ENZOOO ! hurlai-je à nouveau, les joues remplies de larmes.

                               Enzo

Je descends les escaliers et on m'appelle.
- Enzo!
Je me tourne mais personne ne s'y trouve. J'ai l'impression d'entendre une voix qui m'est familière. J'hallucine probablement.
- ENZOOOO !
Je connais cette voix. Je ne sais pas exactement qui...
Je me dirige vers la provenance des cris. Quelqu'un m'aggripe l'épaule. Je sursaute.
- Eh, Enzo! c'est juste moi.
Je le retourne et vois Ethan se poster devant moi. Il a le visage bien amoché depuis qu'il s'est fait tabasser chez Hive pour choper les plans.
- Je t'appelle depuis tout à l'heure et tu ne m'as même pas entendu.
- Désolé, je pensais avoir...
- Tu vas où là comme ça ? m'interromps Ethan.
- Je ne sais pas...
- Ok, alors viens, on va élaborer un plan pour ce soir.
Il part et je lui emboîte le pas. Je regarde une dernière fois derrière moi et entre dans une autre pièce.
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