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Ennui

Tu vois, je pensais avoir beaucoup de choses à te dire. Mais pas du tout. À croire que ma vie est des plus banales ! Je vais m'en vexer... À vrai dire non, puisque, quoi qu'on en dise, c'est globalement le cas.

J'ai toujours envié ces vies pourtant si clichés dans les banlieues américaines.
Tu vas au lycée avec le lunch que ta mère a soigneusement pris le temps de préparer, comme chaque matin. Ton bus scolaire jaune (à remarquer que c'est comme les voitures de la poste chez nous mais bizarrement, ce n'est pas le même effet) t'amène de ta maison bleue à la pelouse verdoyante vers ton high school. Ta journée de cours se passe comme sur des roulettes. Tu vas à ton cours de politique, poursuis avec celui de littérature. Tu y places la petite phrase classe du genre "Selon l'oeuvre de Shakespeare...". Et c'est le moment de la pause déjeuné. Tes amis discutent de la dernière série à la mode en buvant un smoothie. Ta mère est vraiment adorable ! Elle a pensé à te faire un sandwich tomate, oignon, poulet fumé et même à te préparer un pot de salade de fruit avec pastèque, melon etc. Et c'est reparti pour les cours. Alors l'après-midi, tu enchaînes l'espagnol, l'histoire des USA et l'art dramatique. Pour finir, tu rejoins tes amis pour flâner avec eux quelques temps. Et tu rentres chez toi où tu danses sur les musiques de ton chanteur préféré.
Moi, exagérer ? Non ! Jamais !

Forcément, à côté de tout ça, ma vie semble fade, plus encore que le dernier yaourt nature que personne ne veut manger, traînant dans le fond du frigo. C'est comparaison était bien trop longue x).

Et si je n'avais pas assez profité de la vie ? Si j'avais pu vivre mille fois plus de choses ? Si j'avais loupé une infinité d'occasions géniales ? Bah comme tout le monde en fait. Ça s'appelle être humain, enfin je crois.
Honnêtement c'est une frayeur qui me tiraille tellement. Imaginer qu'à la fin de ma vie, en  regardant en arrière, je me dise que je n'ai pas assez vécu. Sortez les mouchoirs, les airs de violons. C'est le passage mélodramatique !

Non, je déconne. Ça arrive d'y penser, mais c'est en y pensant tout le temps qu'on ne vit plus et qu'on loupe encore plus d'occasions. Ce serait dommage. Alors, oui, ça arrive d'y penser, certes, mais c'est pas une raison valable pour tout arrêter. Au contraire. Alors, zouh, c'est parti. On utilise nos caboches pour faire plein de trucs géniaux qu'on sera heureux d'avoir accompli.
Je suis d'accord. Ce n'est pas si simple. Moi même j'ai beau le dire, je ne le pense pas toujours x). Mais honnêtement je m'en fous maintenant. Les mots m'ont donnés de la force. Dommage qu'il soit 22h et que j'ai cours demain. Ça réduit le champ des possibles quant aux choses à faire... Rooh et puis zut hein. Je me prends la tête toute seule. Je pars danser sur les musiques de ma chanteuse préférée et tout ira mieux.

À une prochaine ^^  ;)