PDV Loup
Gwen m'avait soulé alors j'étais parti marcher, cela fait 12 ans que je le supporte...qu'est-ce qu'il est pénible des fois! Le problème avec lui c'est qu'il a toujours raison et c'est vrai. Je n'aime pas avoir tort et qu'on me le rappelle sans cesse.
Mais j'adore mon frère, comme tous les frères il y a des hauts et des bas. Je me demande ce que j'aurais fait sans lui, si j'avais survécu dans cette ville, si j'avais pu supporter le vieux boulanger seul? Non, ma vie tient vraiment à la sienne!Je passai à côté d'un marchand d'épice, Gwen et moi on adorait les épices.
Sentir dans nos narines le curcuma, le curry, le tandoori et le cumin nous faisait voyager vers Essos, sentir autres choses que les senteurs de Culpucier, c'est-à-dire la merde et l'urine car les gens faisaient leurs besoins au milieu des rues.
Mais on mangeait très rarement de tels saveurs parce qu'on n'en avait pas les moyens...
J'en avais marre de cette ville pourrie. J'en avais marre de faire face à la misère.
En vrai je rêve d'être riche. J'aime l'or et les objets brillants, le satin, le velours, la soie, l'argent, les chevaux de la garde royale ainsi que les bijoux, les châteaux, les verres en cristal et le bon vin de la treille ,que j'ai gouté une fois en cadeau d'anniversaire que Gwen m'avait fait, il s'était ruiné.Je rêve aussi de partir loin, de découvrir les forêts et la campagne, de visiter Hautjardin, Les Eryés, Lancélion et même le mur en glace de la frontière nord ! De pouvoir apercevoir les Ruines de Harrenhall et avec beaucoup de chance, rencontrer Lord Stark et lui serrer la main !
J'entendis les cloches sonner, ce devait être midi. Je décidai de me diriger vers le septuaire de Baelor( j'aimerais bien aussi rentrer dedans dans ma liste des choses que je ferais quand j'aurais mes bourses gorgées d'or ).
J'arrivai et, bizarrement, la population s'y était regroupée tout autour, laissant dégager la route des dieux. Je m'incrustai dans la foule et vis au loin, les sœurs du septuaire, vêtues d'une robe blanche et d'un chapeau comportant une étoile à sept branches et un voile transparent, elles escortaient un char en chantant. C'était un corbillard. Un noble avait dû mourir..Le cortège passa devant moi. Mais on ne pouvait pas voir qui c'était. Je l'accompagnai en marchant mais un homme de la garde royale me prit par les épaules et m'éjecta dans la foule. Je retombai sur un vieux qui avait une odeur atroce et en profitai pour lui demander qui était mort. Et il me répondit d'une voix fragile :
- C'est la main du roi qui n'est plus mon garçon. Jon Arryn est mort.
* * *
Je m'étais éclipsé en poussant les gens de mon passage. Il fallait que je trouve Gwen. La main du roi est morte...
Le vieux boulanger nous a toujours dit que notre vie dépendait de celle de Lord Arryn, il était sûrement la seule personne du royaume à être honnêtement loyal envers Robert Barathéon, le roi des Sept Couronnes, et à nous aider dans notre misère : c'était lui qui nous nourrissait en achetant des réserves au Tyrell. Sans lui le roi n'aura que faire de notre vie et nous laissera pourrir.
Je rentrai dans la boulangerie, mon frère faisait une sieste. Je lui donnai un gentil coup de pied.- Gwen, Gwen, c'est important !
- Ah tu es revenu, c'est bon ? T'as arrêté de bouder ?
Je soupirai, ignorai sa question et lui dit sèchement :
- Jon Arryn est mort.
Il se leva alors brusquement et me fixa, les yeux ronds qui voulaient me demander si c'était vrai. Je lui fis oui de la tête. Il coucha ses cheveux blonds en arrière et souffla un :- Merde.
- On fait quoi ?
- On part. Sa voix était sèche.
- On part !? Mais on va où ? Remarque de l'autre côté de la ville on pourra peut-être trouver de quoi se nourrir, il y a le reste des poubelles du roi mais...
- Non Loup, on s'en va vraiment, on part de Port Réal.
Mon cœur s'arrêta un moment.
Il était sérieux ? Mais comment ? Où ?
Il me regarda sérieusement. C'était donc vrai.- On ne peut pas changer de vie comme ça Gwen ! On n'a pas les moyens ! Tu comptes t'y prendre comment ?
- On se barre d'ici et on improvisera.
Mon frère déteste improviser d'habitude alors ça doit être important. Il ajouta :
- On n'a pas le choix. Sans Jon Arryn, au mieux, on va mourir de faim, et au pire les habitants pauvres vont devenir cannibales... Il marqua une pause et reprit :
-Tu t'en rappelle pas. Tu était trop petit mais crois-moi, c'était pas beau à voir.
Maintenant prépares tes affaires, on sort par la fenêtre. Le vieux ne doit pas nous voir.Je rassemblai mes affaires, pris juste le nécessaire même si je ne possédais pas grand-chose.
Je fis mes adieux à la boulangerie et indirectement, à notre vieux boulanger même s'il a été un piètre hôte.J'étais à la fois surexcité de quitter la vie nulle que je subissais au quotidien mais j'avais aussi peur. Peur de l'inconnu.
Je sautai par-dessus la fenêtre et retomba, les pieds dans une jolie crotte kaki, moulée par l'empreinte de mon pied. Nous n'avons jamais eu de chaussures. À ce moment même j'aurai bien aimé en avoir une paire, mais je n'étais pas énervé cette fois, j'étais heureux d'avoir marché dessus car se serait sûrement la dernière fois. Alors je l'envoyai valser et partis rejoindre mon frère.
Tout s'était passé si vite. Ma vie allait changer du jour au lendemain.
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Winds of Westeros
RandomOn a longtemps pensé à partir de la capitale, loin des conflits des nobles et loin de la chaleur insoutenable, on pourrait peut-être manger autre chose que du pigeon. Mais comment on survivrait ? Une lecture dans Westeros avec plusieurs personnages...