Winds of Westeros

Chapitre 1 : Culpucier

Point De Vue de Gwen

J'attendais mon frère dans une rue sombre de Culpucier, une rue qui sentaient la "merde" avec des habitants qui sentaient la "merde".
Ça faisait un bon quart d'heure qu'il n'était pas sorti de chez Édit le boucher, il a encore dû faire une connerie...

Je vis enfin Édit sortir énervé, Loup sous le bras, le tablier taché de sang frais. D'un bon coup d'pied, il éjecta le garçon du bâtiment.

Loup se releva et me vit en colère. Avant que je dise quoi que ce soit il me regarda d'un air sombre et honteux et me dit :

- Ta gueule, j'ai fait ce que j'ai pu.

- Ce que tu as pu !? Je t'ai donné de l'argent pour que tu arrêtes de voler ce pauvre boucher que tu maltraites depuis que tu sais marcher !

- Écoute, soit on vole et on survit, soit on dépense et on crève ! Tu préfères quoi ?

- Attends c'est toi qui me dis de ne pas dépenser ? Je commençais à m'énerver.
Qui veut acheter tout ce qui brille en sachant qu'on n'a pas les moyens ? C'est toi ! Et puis c'est encore toi qui perds les sous, qui nous fous dans la merde et qui a toujours raison !

Il leva les yeux au ciel, tourna les talons et s'en alla énervé.

Donc moi c'est Gwen, et lui c'est Loup, mon pt'it frère.
On vit depuis petits à Port Réal et on n'a jamais connu nos parents. En fait, on ne sait pas ce qu'ils sont devenus et s'ils sont encore en vie.
On est hébergé par un vieux boulanger qui nous embauche les jours où il est fatigué. Il nous paie mal. Mais bon, il nous nourrit et nous donne un toit.

On a longtemps pensé à partir de la capitale, loin des conflits des nobles et loin de la chaleur insoutenable, on pourrait peut-être manger autre chose que du pigeon. Mais comment on survivrait ?

Moi je m'en sortirais mais Loup... Il aime son petit confort personnel, il râle tout le temps et est difficile pour beaucoup de choses.
Il sait quand même voler de l'argent et tout autres bricoles qui nous est bien utile je le reconnais mais je n'aime pas ce principe. J'aime être honnête, même si Port Réal repose sur les arnaques et les mensonges.

La capitale est sale. Tous les quartiers sentent l'urine.
La pauvreté donne naissance à des conflits, qui mènent à des morts dont les cadavres pourrissent dans les ruelles de Culpucier, la plupart des habitants meurent de faim ou de santé fragile, ils n'ont pas le temps de vieillir. C'est Loup qui m'avait fait peur une fois, il avait attrapé la grippe et avait échappé à la mort de peu. Heureusement que notre vieux boulanger était là...

Ah ! La pauvreté. C'est la pire maladie au monde d'être pauvre.. Alors que la reine, le roi, l'araignée et les autres nobles du donjon rouge sont en sécurité, en bonne santé et sont tellement riches qu'ils doivent se torcher avec de l'or !

* * *

Je me demandais ou étais passé mon frère, je fis le tour des quartiers environnants mais ne vis pas de tête blonde dépasser.
On était pratiquement les seuls blonds de Culpucier et on nous a souvent dit qu'on pouvait être des bâtards de la reine ou de son frère, le Régicide. Ça plaisait énormément à Loup qui croyait avoir du sang royal dans les veines. Il avait toujours rêvé d'être riche.

En le cherchant je retombai devant la forge. Devant LA forge. J'admirais le travail que ce forgeron produisait. Il travaillait différemment que les couteliers, il était plus précis et plus appliqué dans son travail.
Mon frère a toujours raffolé de ce magnifique couteau à la lame bleu roi, et c'était bientôt son 12ème anniversaire, j'ai gardé mon argent de côté depuis plus d'un an pour pouvoir lui offrir.

Je me faufilais près de l'objet et le pris entre mes doigts quand une main robuste me prit l'épaule et une voix menaçante me dit alors :

- Ce n'est pas pour les démunis. Sors d'ici gamin.
Je me retournai, c'était le forgeron! De près il était impressionnant. Je le saluai et lui répondis:

- C'est quoi comme acier ? Je ne m'y connaîs pas vraiment mais je n'ai jamais vu une lame de cette couleur... et qu'elle soit aussi légère!

- Ce n'est pas moi qui l'ai forgée, je l'ai trouvé sur la route royale il y a 40 ans. Vu qu'il n'y avait personne à proximité, je me la suis appropriée. Maintenant sors d'ici.

- Combien elle vaut ? J'ai des dragons d'or.
Je lui tendis mes pièces. Il parut impressionné, il les compta, les recompta.

- Il manque quelques pennys de cuivre.

- S'il vous plaît Ser. C'est pour mon frère.
Il réfléchit, palpa le couteau et me le tendit.
- Tiens gamin, Je ne suis pas un "Ser" et lâche moi les basques. Sinon je ne sais pas quel acier ça pourrait être.

- De l'acier Valyrien ?

- Ah non mon garçon. Je ne t'aurais fait aucun prix si ça en était.
Je le remerciai et partis vite.

J'en revenais pas. Un type de Port Réal qui me fait cadeau de quelques pièces. C'est mon jour de chance ! Je vais attendre que la lune soit ronde et je fais cadeau de ce bijou à Loup. Il en a toujours voulu après tous ! Même si je n'en vois vraiment pas l'utilité...