On a longtemps pensé à partir de la capitale, loin des conflits des nobles et loin de la chaleur insoutenable, on pourrait peut-être manger autre chose que du pigeon. Mais comment on survivrait ?
Une lecture dans Westeros avec plusieurs personnages...
Je suis la fille du mur. Quand je n'étais qu'un nourrisson, les frères de la garde de nuit m'ont retrouvée dans la lisière de la forêt, seule. J'avais juste une couverture chaude qui m'enveloppait, il faisait très froid, la nuit allait tomber et je n'allais pas survivre. Les frères auraient dû me tuer ou m'offrir aux loups, après tout je devais sûrement être une fille de sauvageons. Mais ils ne l'ont pas fait, ils m'ont ramenée au mur de glace qui garde la frontière nord, et m'ont abritée dans Tour Ombreuse.
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On m'a ensuite offerte à Lord Forrester, qui était la seule famille à vouloir de moi. Je suis donc passée de la gamine mourante à la fille adoptive d'Asher Forrester qui m'a élevée comme son propre sang.
Il m'a appelée Gaïa, qui veut dire "terre", et en ancien langage, Aïa veut dire "froid". Père m'a nommé comme ça du fait que la devise de notre maison est « De la glace naît le fer ».
La maison Forrester est une maison noble, vassale de la maison Glover, qui elle, est vassale de la maison Stark. Les Stark sont les suzerains du Nord, et leur chef, Eddard Stark, est un grand Lord du nord, c'est un homme bon et loyal. C'est pour cela que nous, les Maisons moins gradées comme les Mormonts, les Corbois, les Omble ou les Forrester, lui prêtons allégeance et le respectons.
Notre château s'appelle Ironrath, c'est un château impressionnant, accoutré de fer, de pierre et de bois, il reste quand même accueillant et magnifique. J'adore mon chez-moi, mes pins bientôt vêtus de neige par l'hiver, la température fraîche te mettant la goutte au nez et le ciel aussi bleu que les yeux de père. Le matin nous observons le défilé d'animaux qui passent devant la muraille et le soir nous écoutons les oiseaux qui nous bercent afin d'atteindre nos rêves.
Je rends souvent visite aux frères de la garde de nuit même si les femmes ne sont pas autorisées à y aller, mais on s'entend tous bien et j'y reste très peu de temps. J'adore aussi chasser, je suis remarquable au tir à l'arc. Il y a un an, j'avais l'âge de pouvoir aller chasser au-delà du mur, accompagnée d'hommes pour m'escorter, et bien sûr je n'ai pas arrêté d'y aller. Au-delà du mur de glace, c'est dangereux, mais nous chassons bien évidemment très proche de Tour Ombreuse et assez rarement.
Père a essayé plusieurs fois de me résigner à rester au château tout le temps et à vivre une vie de noble, une vie comme toutes les jeunes femmes. Mais en vain, je suis libre comme l'air et personne ne peut m'enfermer. Avant d'être clouée dans un château avec un homme à aimer, je veux d'abord vivre, voyager.
Je suis aussi douée dans le domaine des arts martiaux, ma mère me laisse m'entraîner avec les gardes, Pom et Mess. Ils ont été entraînés depuis la naissance alors que moi je n'avais pas le droit, père ne voulait pas. Il ne veut toujours pas mais il n'a pas le choix et me sourit quand il me voit, une arme à la main.
Cela fait maintenant deux jours que je prépare mes affaires afin de partir d'Ironrath. Mon père m'a donné pour la première fois une lettre que je dois rendre, moi, à la plus grande famille du Nord. Une lettre confidentielle adressée à lord Stark de Winterfell, je pense que c'est en rapport avec Lord Arryn.
Hier j'ai rendu visite à père, quand je suis rentrée, il avait les mains qui tremblaient. Sans que je ne demande quoi que ce soit, il m'a tendu une lettre. Je l'ai pris entre mes mains et j'ai vu le sceau de cire des Arryn, puis j'ai lu attentivement le message et suis restée figée dessus : Jon Arryn venait de mourir. C'était écrit par sa femme, Lysa Arryn.
Je savais que cette perte troublerait mon père. Il tenait beaucoup à la main du roi, ils étaient amis. Je me demande bien ce que va devenir le roi sans sa main. Robert Barathéon, au fil des années était devenu un bel ivrogne, la capitale va vite s'effondrer sans une deuxième main. Mon père m'avait soufflé :
- Il va prendre Eddard Stark. Qui de plus proche et de plus loyal amis a-t-il ? Personne. Après avoir prononcé ces mots il m'a demandée d'aller le voir pour en savoir plus.
Mes rêves sont agités cette nuit, je rêve de la religion du maître de la lumière. Ces croyances racontent que R'hllor, ou plus connu sous le nom de "maître de la lumière", est le seul et unique Dieu. Une puissance du feu et de l'ombre qui parle à travers les flammes et les messages sont souvent révélés au prêtres et prêtresses rouges qui sont les loyaux serviteurs de la lumière. Dans ce cauchemar, un prêtre rouge essait de me couper les vaines avec une lame bleue. Je hurle de douleur mais ce qui est étrange c'est que je pleure. Cela peut paraître normal mais je n'ai jamais pleuré de ma vie, je ressens une sensation de tristesse mais aucune larme n'est jamais sortie. Mon rêve se poursuit et je ne vois plus le moindre prêtre, je suis allongée, sans pouvoir faire un seul mouvement. Puis une ombre blanche m'aide, me relève et me rassure. Je me retrouve enfin, entourée de flammes, non menaçantes mais apaisantes et accueillantes qui m'attirent vers leurs grésillements. La réalité est revenue, je suis dans mon lit, la sueur au front et les lèvres sèches. Ce rêve, je l'avais déjà fait étant petite, avec ce prêtre, ces flammes, cette maudite lame bleue et... La silhouette blanche.
Bref. Je suis donc, une Dame, celle d'Ironrath, mais différentes des autres. Je ne suis pas très grande, j'ai bientôt 17 années de vie dans ce château, mes cheveux sont clairs et courts et mes yeux sont gris voire blancs, je me fais des fois peur moi-même. Je vais où je veux, je fais ce que je veux, et pour le moment, je compte faire cela seule. J'ai écrit une lettre à père pour lui dire que je préfère être seule pour amener cette lettre aux Stark, de sorte de le rassurer pour qu'il ne s'inquiète pas. Je suis grande et prends ma responsabilité, je ne veux pas d'une horde de gardes qui m'accompagne à Winterfell.
