Après avoir enfilée un jogging et un débardeur j'étais sortis de mon lit alors que tout le monde dormait profondément, il devait être trois heures du matin et à cette heure-ci je n'ai pas du tout le droit d'être dehors, mais encore une fois je suis trop impulsive. Je longeais les murs en me fondant dans l'obscurité, déviant les caméras dont je connaissais la position par cœur. J'étais rapide et silencieuse, si bien que moins de cinq minutes plus tard je me trouvais déjà devant son bureau.
J'avais une vue plus développée que la moyenne alors je repéra la poignée et délicatement je pris le double des clés qui se trouvait au dessus de la porte sous une tonne de poussière. Des années que cette clé se trouvait ici, l'avantage à passer sept ans sur ce campus est de connaître ce genre de secret. Une fois que je pénétra dans le bureau je ferma la porte derrière moi et je laissa la lumière éteinte.
Je me faufila derrière son meuble et je farfouilla dans les dossiers en cherchant un qui pourrait correspondre à un certain Améthyste.
Brusquement un bruit retentit dans le couloir et je me baissa rapidement, étant cachée derrière le bureau je retins ma respiration tandis que les bruits s'estompaient.Tiens donc, je ne suis pas la seule à faire des balades nocturnes
Je me replaça et pendant dix minutes j'éplucha chaque dossier avec la lettre A, assassinat, affiliation, affabulation, armes...
Dossier Améthyste, enfin.
Ce dossier semblait vieux, et quelques tâches de sangs séchées se trouvaient sur la couverture. Soufflant de soulagement j'ouvris brusquement le dossier et je ressentis une douleur vive indescriptible au niveau de mon épaule gauche, un mal qui faillit me faire pousser un cri.
Je lâcha le dossier en serrant les dents, comment j'avais pu être aussi stupide.
Ce dossier est protégé par un pacte de sang, une fois le pacte scellé il est impossible de révéler le secret sinon on ressent une douleur horrible, comme l'impression de s'embraser de l'intérieur.Cette douleur est divergente, si on s'obstine à désobéir au pacte il finit par nous tuer. Je me pris la tête entre les mains, définitivement je n'obtiendrais rien ici il vaut mieux que je parte avant de me faire repérer. Je remis le dossier à sa place, puis je partis en reposant discrètement la clé, je me mise en route vers ma chambre à pas feutrés. De toute évidence cette affaire est bien plus sérieuse que ce à quoi je m'attendais, à ce moment là je sais que je devrais laisser tomber, mais une part de moi veut persévérer parce que je sais que je peux être à la hauteur...
Tout à coup une masse noire me percuta si violemment que je tomba sur le sol en entraînant cette chose avec moi. Je sentis du sang s'écouler de ma plaie qui venait probablement de s'ouvrir encore, je leva la tête vers ce qui m'avait poussé. Un petit garçon, à en juger sa taille un deuxième année tenait un couteau dans sa main et hurlait dans tous les sens.
Je n'eus pas le temps d'analyser la situation et tous mes sens furent mis en alerte, je lui donna un coup de pied le temps de le déstabiliser puis je lui pris le couteau des mains et avec mon bras valide je le fis basculer pour me retrouver au-dessus de lui avec une rapidité qui parut le troubler. Sous la lumière de la lune j'observa ses traits et je reconnus vaguement un des enfants à qui je donnais des cours d'endurances, dans mes souvenirs il n'était pas très fort d'ailleurs. Mais ce qui me déstabilisa ce fut ses yeux, ils étaient désormais de couleur violet.
— Bordel de merde...chuchotai-je en tenant fermement la lame malgré ma plaie qui me piquait.
L'enfant hurlait à la mort en pleurant, comme si il était impossible pour lui de se calmer.
— Qu'est-ce que tu me veux ? criai-je pour qu'il m'entende.
Subitement il arrêta de crier, ses yeux violines me fixèrent et il se mit à se mordre la lèvre tellement fort qu'il se mît à saigner.
— Améthyste te veut désormais...il te veut morte...tu as quelque chose de spécial aux yeux du maître...
Ses paroles étaient confuses, il avait du mal à s'exprimer et pourtant tout fut parfaitement clair dans mon esprit. Une alarme se déclencha et le garçon explosa de rire, il était maintenant devenu hystérique.
Moins d'une minute plus tard les adolescents se bousculaient pour voir la scène, je refusais de lâcher le garçon, je gardais désespérément la lame sous sa gorge.
— Qu'est-ce que j'ai de spécial bordel ?
L'enfant cracha du sang, et avant qu'il puisse me répondre deux bras me tirèrent en arrière et je distingua Rowan et Abram prendre le garçon pour l'emmener probablement dans une pièce close. James se trouvait à me tenir, il me regardait comme si j'étais devenue folle.
Ma tête tournait à une vitesse inimaginable, bientôt tout le campus se trouvait en pyjama, tentant de comprendre la situation pourtant je n'arrivais pas à parler, aucun mot ne voulait sortir de ma bouche. Devant moi se trouvait Jospin, une allure débraillé et à première vue fou de rage, envers moi. Il approcha de moi et je retins mon souffle.
— Je t'ordonne d'aller te soigner et de dormir, demain matin nous aurons une petite discussion jeune fille.
J'opina rapidement puis je me dirigea vers l'infirmerie pour aller me faire soigner. Kiara, une amie que je connais de longue date vint vers moi directement.
— Je peux savoir ce qu'il c'est passé Ash ?
— Pour que tu puisses aller le dire à tout le monde et que je devienne une attraction ? Non merci Kiara, lui dis-je rapidement en continuant mon chemin sans me préoccuper du ton méchant que je venais d'employer.
Cette journée à vraiment était longue et je n'ai pas envie de me justifier. Quand je passa à l'infirmerie je me fis rapidement soignée par l'infirmière en chef qui était en peignoir.
— Encore désolée de vous déranger, marmonnai-je en baillant.
L'infirmière en chef, Mathilda Walsh, me fit un petit sourire rassurant.
— C'est mon boulot ma belle.
Je souris, peut-être pour la première fois de la journée puis je décida de retourner dans ma chambre où Lynn m'attendait de pied ferme, on partage notre chambre depuis des années et si il y a bien quelque chose à retenir avec elle c'est que d'abord c'est très dur de la réveiller, et ensuite une fois qu'elle est réveillée il est impossible qu'elle soit de bonne humeur.
— Putain pourquoi tu as réveillé tout le campus ? cria-t-elle en agitant les mains.
Je soupira.
— Ce n'est pas ma faute si cette foutu alarme s'est déclenchée, je m'en sortais très bien toute seule.
Lynn semblait sur le point d'exploser.
— Très bien ? On t'a retrouvé en train de tenir ce gosse avec un couteau sous la gorge et tu dis que tu t'en sortais ?
La pression monta en moi, comme un poison qui prendrait possession de tout mon être.
— Arrête ça, la prévins-je à mi-voix.
— Tu aurais tué ce gamin ?
— J'aurais fait ce qu'il fallait comme toujours, hurlai-je sans pouvoir me contenir.
Lynn me jeta un regard si noir que je sentis mon cœur s'ébranler, c'était un regard dégoût profond.
— Tu n'as aucun cœur Ash.
Je détourna le regard pour qu'elle ne puisse pas voir à quel point ses mots me blessaient, j'aurai pu l'entendre de n'importe qui mais de la part de Lynn c'était violent.
— Et toi tu es trop faible Lynn.
J'avais envie de la blesser comme elle venait de le faire, quand je vis ses yeux se remplirent de larmes je compris que j'avais réussi.
Et malgré ça j'étais tout sauf heureuse de l'effet obtenu. Je m'allongea dans mon lit dos à elle, puis j'éteignis la lumière avant de fermer les yeux, essayant d'oublier cette journée désastreuse. Je respira profondément et mes muscles se détendirent.
Demain est un autre jour hein
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HUNTER - Résurrection
ÜbernatürlichesAshlyn Williams est une chasseuse de démons qui pour son jeune âge commence à se faire connaître parmi les plus grands pour ses prouesses et ses talents de tueuse, impulsive et problématique, elle vit depuis toujours sur un des campus de chasseurs e...