2 - Pour un pseudo-héros

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— Et merde ! Je ne la sentais pas cette mission ! Je savais que quelque chose n'allait pas ! Hurlé-je, dépité.

Pourquoi faut-il toujours que je me coltine les missions dangereuses ? Et en prime je dois toujours agir avec un petit nouveau qui n'y connaît rien et dont c'est la première mission. Qu'ai-je bien pu faire pour me retrouver avec toutes les missions suicides ? Je ne pense pourtant pas avoir fait quelque chose de particulier pour mériter ça.

Jusqu'ici j'avais toujours eu de la chance et avais réussi mes missions en en sortant indemne avec tous mes hommes. Mais visiblement la vie a décidé que j'avais été trop chanceux et a décidé de me punir.

Me voici donc enfermé dans ce trou à rat, aux mains de je ne sais quelle organisation terroriste qui va se faire une joie de me torturer pour essayer d'obtenir des informations. Et dire que tout ça est de la faute de Louis, ce fichu petit nouveau qui n'a pas su rester à sa place.

Ce n'était pourtant pas bien difficile de rester cacher dans des fourrés, non ? Je ne lui avais demandé que ça mais apparemment c'était déjà trop pour lui... Il n'avait qu'à attendre pendant que je m'occupais de la cible et de ces hommes avec le reste de l'unité mais il a voulu joué au héros et s'est lancé tout seul dans la gueule du loup.

Son acte de « bravoure » lui a coûté la vie et m'a valu d'être capturé. Je tourne en rond dans l'espèce de cave moisie dans laquelle j'ai atterri. Je rumine sur cette fichue mission, dire qu'elle avait plutôt bien commencée.

Dix pas et me voici au pied d'un des murs, fichu petit nouveau arrogant qui se croyait au dessus de tout le monde car il avait intégré ce groupe d'élite à seulement dix-huit ans.

Cinq pas sur la gauche et je me retrouve face à un autre mur, je le revois encore me dire avec un grand sourire : « Entendu mon capitaine, je ne bouge pas d'ici. »

Quatre nouveau pas et je suis devant la porte, mais pourquoi diable m'avoir dit ça s'il ne comptait pas obéir à mes ordres ? C'est pourtant la première chose qu'on apprend à l'armée ! Obéir ! Je promets que si je sors vivant de cet endroit mes supérieurs vont m'entendre et je vais dorénavant veiller personnellement à choisir les hommes qui vont intégrer mon groupe d'élite.

Il est hors de question que ce problème se représente ! Le principal est que j'ai réussi à sortir tous mes hommes indemnes de là. Mais pour ça j'ai du m'exposer et je me suis retrouvé piégé...

Lassé de tourner en rond, je m'effondre sur le sol, face à la porte pour pouvoir réagir dès qu'elle s'ouvre.

Je suis tiré brutalement de mon demi-sommeil par le bruit de la porte qui claque contre le mur. J'ai à peine le temps d'apercevoir deux hommes cagoulés qui jettent quelque chose sur le sol avant de refermer la porte aussi rapidement qu'ils l'ont ouverte. Ce qu'ils ont jeté se met à gémir.

Génial ! Me voici enfermé avec une autre personne ! Comme si j'avais besoin d'une complication dans mon plan d'évasion ! A tout les coups c'est un civil qui ne va pas arrêter de parler et il va me casser les oreilles à longueur de journée ! Ce n'est définitivement pas mon jour !

Après avoir longuement râlé face à cette arrivée intempestive, je décide d'aller voir comment va la personne, légèrement inquiet car elle n'a toujours pas bougé.

D'après ce que je vois de là où je suis elle ne semble pas blessée, juste inconsciente mais je préfère m'assurer que tout va bien. S'il venait à lui arriver quelque chose je ne me le pardonnerait pas ! Elle va peut-être me faire vivre un calvaire mais au moins elle sera bien vivante.

Je m'approche doucement, afin d'éviter de surprendre la personne par des gestes brusques si elle vient à se réveiller. Je suis à mi-chemin quand j'aperçois de longs cheveux bruns à moitié couverts par une capuche. Eh merde ! Une femme !

Le bon dieu m'en veut vraiment terriblement pour me coller une bonne femme dans ma cellule ! Je sens qu'elle va me faire vivre un calvaire ! Le sexe féminin passe son temps à parler ! Mes oreilles saignent déjà alors qu'elle est toujours inconsciente ! Il ne manquerait plus qu'elle fantasme sur les uniformes et ça serait le pompon !

Tout compte fait, je vais peut-être la laisser dans son coin. Je n'ai pas besoin qu'une bonne femme vienne me pourrir la vie comme elles savent si bien le faire ! Je commence à rebrousser chemin mais mon esprit ne me laisse pas tranquille...

Un tas de questions tourbillonnent sans me laisser de répit. Et si elle fait une hémorragie interne ? Et si elle a un poumon perforé ? Et si elle a des blessures cachées qui saignent abondamment ?

Il ne me laissera visiblement pas tranquille tant que je ne me serais pas assuré qu'elle va bien. Je recommence donc ma progression jusqu'à elle.

Arrivé à ses côtés, je m'installe doucement à côté d'elle et commence à tâter délicatement son crâne après avoir retiré sa capuche. Tout semble normal. Mes mains continuent leur progression sur sa nuque et je ne note rien de spécial. Lors de la fin de mon exploration, je ne remarque rien de particulier, tout semble à sa place et rien ne semble cassé.

Je prends la décision de la retourner sur le dos pour m'assurer qu'elle ne souffre d'aucune blessure sur l'avant de son corps. La première chose que j'aperçois pendant ma manœuvre est une énorme bosse sur le coin de son front. Sa tête a du violemment frapper quelque chose, sûrement le sol.

Je comprends maintenant pourquoi elle est inconsciente. Un sweat ample cache une grande partie de son corps et je lui enlève pour m'assurer qu'il ne cache pas de blessures même si je ne vois pas de traces de sang.

Son sweat dévoile une silhouette athlétique. Elle doit faire régulièrement du sport. Il y a peut-être une infime chance qu'elle soit moins chiante que ce que je pensais.

Après ces quelques instants perdus dans mes pensées, je reprends mon exploration. Je commence par son ventre, bien musclé. Je ne sens rien de particulier. Je remonte vers ses côtes et là aussi tout semble en place.

Mes mains arrivent sur sa poitrine, plutôt généreuse, mais sont brutalement interrompues par une main qui m'attrape violemment le poignet. Je ne m'étais même pas aperçu qu'elle s'était réveillée. Je vais devoir retravailler mes réflexes car ça ne va pas du tout.

Elle se met soudainement à crier, mes oreilles en prennent un coup :

— Vire tes sales pattes de là, enfoiré ! Je t'interdis de m'approcher ! Hurle-t-elle ! Qui t'as donné l'autorisation de me toucher espèce de pervers ? Personne ! C'est super de profiter d'une jeune femme inconsciente et sans défense, crache-t-elle.

Je suis scotché par sa réaction. Elle a un sacré caractère et une sacré voix. Elle va bien me casser les oreilles effectivement ! Mais ce qui me surprend le plus c'est la violente gifle qu'elle m'inflige. Je ne m'y attendais carrément pas à celle là !


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⏰ Dernière mise à jour : Mar 25, 2018 ⏰

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